Perfection d'aube et atroce crépuscule

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Derrière l'horizon, le soleil venait à peine de se lever. Le ciel était teinté de rouge, d'orange et de jaune, un mélange parfait de ces couleurs, une harmonie merveilleuse. Au loin, le piaillement d'un oiseau résonnait dans le calme plat de l'aurore. La rosée matinale recouvrait l'herbe grasse de la prairie, dessinant de petites gouttes d'eau fraiche.

Il n'y avait pas le moindre nuage dans la pureté de ce moment qui avait quelque chose de magique. Un moment trop parfait pour être réel.

Le vent d'une étrange douceur donnait un peu de mouvement à ce paysage un peu trop immobile. Le temps semblait s'être arrêté, comme s'il voulait rester à cet instant, où la beauté de la nature était encore maîtresse. La pureté était partout, dans l'air, dans la terre, dans l'herbe et dans ce ciel azur aux reflets légèrement rougeâtres.

Dans la paisible petite ville bordant le fleuve au milieu de la praire, les habitants s'éveillaient lentement. Le temps s'écoulait à nouveau, la plaine tranquille reprenait vie petite à petit.

Cette journée aurait dû être comme toutes les précédentes, d'une agréable monotonie et aux allures de déjà vue. Mais la perfection du soleil levant n'était pas éternelle et le temps ne pouvait retarder l'inévitable.

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La journée touchait à sa fin, le ciel se colorait de lueurs rouges presque morbides. Le soleil disparaissait derrière l'horizon finissant sa course journalière.

La terre était brûlée, il ne restait plus rien. L'herbe avait disparu et les arbres calcinés gisaient au sol. Par endroit, le feu faisait encore rage, détruisant tout sur son passage. La fumée de cette fournaise rendait l'air presque irrespirable, mais personne n'était là pour s'en plaindre. Il n'y avait plus âme qui vive dans cette vallée.

La petite ville tranquille était entièrement détruite. Les bâtissent, du moins celles qui avaient échappées aux flammes dévastatrices, ne tenaient plus debout. Des débris en tous genres jonchaient le sol ensanglanté. Les habitants avaient été massacrés, hommes, femmes et enfants sans la moindre distinction. Les cadavres étaient méconnaissables et pour ceux dont le visage n'était pas trop abimé, on pouvait lire une expression de pure terreur. C'était atroce !

Le vent puissant soulevait la poussière de cette terre sans vie, comme s'il souhaitait, lui aussi, faire disparaître les traces de ce massacre. Le ciel était empli de nuages menaçant rendant l'atmosphère encore plus sombre si seulement ça avait été possible.

L'ère d'Anathos ne faisait que commencer, mais elle rependait déjà la terreur, la souffrance et la mort. Ici, rien ni personne ne pouvait témoigner de cette violence sans égale. Il ne restait que le ciel insensible, la terre détruite, les vestiges de cette ville autrefois si paisible et le vent, aux désirs de renouveau.

Il y avait encore le soleil, qui surveillait tout ça d'un œil tranquille, il laissait faire. Pour lui, il y aurait un lendemain, ce n'était qu'une interminable répétition. Tous ces morts, toute cette douleur, ça lui était bien égal après tout. Ce n'était pas de son ressort, il ne pouvait rien y faire, il y avait bien longtemps que la cruauté des dieux avaient cessée de l'affecter. Le jour se lèvera encore, envers et malgré tout. Même si le soleil disparaissant derrière l'horizon sonnait comme un adieu. 

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