Une étrange relation

Chapitre 6

La journée se termine sans encombre sauf que cette nuit je rêve encore des deux petites billes vertes.
Une semaine, deux semaines passent. Et tous les soirs je rêve de ces foutus yeux. Je ne sais pas si c'est un traumatisme ou simplement une obsession mais dans les deux cas... ça m'agace. Ça m'agace à un point.
Je soupire et vais me coucher en priant pour ne pas rêver de ces foutus yeux.
Je me réveille en sursaut. Et là je panique. Parce que je ne suis pas dans mon lit et que la seule chose que je vois, c'est des feuilles, des arbres, des branches... tout un tas de verdure, la nature... tout ce truc qui.... Et je me demande bien comment j'ai pu arriver ici. Je me demande aussi si une fois dans ma vie j'ai été somnambule, non parce que sinon qu'est-ce que je foutrais au beau milieu de la nuit dans la forêt.
Je sursaute quand j'entends un craquement derrière moi. Je me redresse et lance un regard vers le bruit. Sauf que je ne perçois rien. J'entends encore des bruits de pas et me retourne à nouveau. Je me relève et essaie tant bien que mal de m'en aller. Sauf que je trébuche tant je suis pieds nus et que je n'arrive pas à trouver des endroits stables. Je me relève mais ma cheville me fait terriblement mal.

- Putain.... je souffle.

J'essaie de marcher comme je peux sauf que cette fois, je me coupe le pied. Et méchamment en plus. Putain de merde pourquoi je n'ai pas de chance ?!
J'entends encore un bruit. Bon c'est pas possible, y'a forcément quelqu'un ici ! C'est un truc de malade, y'a forcément quelqu'un qui m'observe !

- Hey ! Au lieu de me regarder me démerder, pourquoi vous ne venez pas m'aider bon sang ? S'il vous plaît !

Mais le silence. Je soupire et essaie encore de me relever sans réussir.

- Hey oh ! Y'a quelqu'un ? Hey ? Someone here ?! Please ! [Quelqu'un ici ? S'il vous plaît !] S'il vous plaît !

Soudain une main se pose sur ma bouche.

- Tais-toi bon sang... !

Je sursaute comme un fou et vu que je ne vois pas la personne je panique.

- Hey, hey... panique pas bordel, c'est Dawson.

Dawson ? Le même qui m'a dit de ne pas m'aventurer dans la forêt... ?!
Il retire doucement sa main de mes lèvres et je respire de nouveau.

- Dawson ?
- Oui, c'est moi. Maintenant lève-toi.

J'essaie de me lever mais en vain.

- Je... j'arrive pas.

Il soupire et me soulève sans même forcer. Je fais quand même 70 kilos et il n'a pas l'air de faire le moindre effort pour me porter.

- Dawson c'est...
- Le seul moyen pour que tu sois en sécurité le plus vite possible. Cette forêt est dangereuse Ibrahim. Qu'est-ce que tu viens y faire au beau milieu de la nuit ?
- Au cas où tu ne l'aurais pas remarqué, je suis en jogging tee-shirt et pieds nus, donc désolé mais j'ai pas vraiment choisi de me balader à moitié dégueulasse dans une forêt qui fout la chair de poule à je ne sais pas quelle heure de la nuit !
- Chut, c'est bon j'ai compris.
- Où est-ce que tu m'emmènes ? je demande.
- J'essaie de sortir de la forêt avant que quelqu'un ne nous repère.
- Avant que quelqu'un ne nous repère... ?
- Je crois que c'est trop tard...
- Trop tard... ? de... Mais de quoi tu parles ?
- Chut.
- Qu... ?
- Chut.

Je croise mes bras contre ma poitrine mais prend peur quand j'ai l'impression de perdre « l'équilibre » et me raccroche à lui. Lui resserre son étreinte autour de moi et je me sens frissonner. Lui se redresse et semble chercher quelque chose.

- Dawson qu'est-ce que tu fais... ?
- Essaie de te recroqueviller le plus possible.
- Quoi ?
- Fais-toi le plus petit possible.
- Je ne suis pas assez petit ?
- Qu... ? C'est pas une blague.
- Comment veux-tu que je fasse, je suis... hum... dans tes bras.
- Eh bien, rapproche tes jambes de ton torse.
- Huh....

Je fais ce qu'il me dit sauf que je panique carrément.

- Hey, je te tiens.

Il resserre encore davantage ses bras autour de moi et je sens mon cœur se serrer. Il marche encore longtemps et l'adrénaline comme à descendre et la fatigue à se sentir. Je laisse ma tête retomber contre son torse.

- Ibrahim ?
- Désolé, je dis en relevant la tête. Mais j'avoue que l'adrénaline s'en va assez rapidement et que je n'ai pas encore fais mes neuf heures de sommeil.
- En gros t'es fatigué.
- Ouais...
- Dors.
- Hum ?
- Dors.