Chapitre 45

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-    Putain il n'arrêtait pas de te draguer Baÿ c'était wow... !

Putain il était carrément lourd même.

-    Il était chiant... je souffle.
-    Efficace quand même.
-    Efficace ?!
-    Il a carrément craqué sur ta bouille d'ange.
-    Ma bouille d'ange ?
-    Ouaip.
-    Oh putain de merde, t'es sérieuse là ? Je suis avec Dawson tu te souviens ?
-    Ah bon toujours ?
-    Évidemment ! J'ai jamais que nous n'étions plus ensemble... j'ai juste dit que c'était compliqué. C'est tout.
-    Bon très bien. Donc tu vas l'appeler ?
-    Certainement...
-    Tu penses qu'il te répondra ?
-    Je... ne sais pas, je souffle.

Elle soupire.

-    Qu'est-ce qu'il t'a dit avant que tu ne partes ?
-    De... Qu'il m'aimait.
-    C'est pas ce que tu voulais dire au départ.
-    De vivre ma vie...
-    Ah ouais...
-    Non s'te plaît...
-    Qu'est-ce qu'il a dit d'autre ?
-    Qu'il me retrouverait où que je sois.
-    Bon... ça veut dire qu'il t'aime mais qu'il ne veut pas que tu l'attendes. Parce qu'il ne reviendra pas avant un bon moment. Mais pourquoi... alors là...
-    La meute.
-    Quoi... ?
-    Hein ? Ah euh non rien...
-    Ibrahim !

Je la regarde un instant. Je peux lui en parler à elle non... ? Roh fait chier.

-    Ok... je... à la cabane ?
-    Tu veux vraiment attendre qu'on arrive à la maison ?
-    Je veux être absolument certain que personne ne puisse nous entendre...
-    Qu'est-ce que tu peux être parano des fois... ! mais ok... ok.

Je la remercie tandis qu'on entre dans la voiture. Une fois arrivés à la maison, elle me tire carrément vers la petite forêt afin d'atteindre la cabane. On s'installe rapidement avant qu'elle ne me fixe avec de grands yeux attendant impatiemment mon explication.

-    Ok, je sais que ça va te paraître fou, parce qu'à moi aussi ça m'a paru fou au début et...
-    Putain Ibrahim !
-    Ok... Dawson est un loup.

Elle me regarde longuement. Je vois dans son regard qu'elle se demande si je ne suis pas fou. Et... j'ai un peu peur de sa réaction.

-    C'est... une blague c'est ça ? tu sais que les loups-garous n'existent pas Ibrahim ? Tu le sais... ?

Je soupire et écarte un peu mon tee-shirt dévoilant mon cou.

-    C'est lui qui a fait ça... parce que je le lui ai demandé avant de partir. Et puis il a fait ça avec ses crocs. Et je pensais aussi que les loups n'existaient pas avant qu'il ne débarque dans ma vie. S'il n'est pas venu c'est parce que je ne voulais pas qu'il laisse sa meute.
-    Mais enfin Ibrahim ! Ce... c'est complètement fou !
-    Je sais. Alice. Tu n'es pas obligée de me croire, je comprends très bien ta réaction mais juste... ne... me prends pas pour un malade mental... Je t'assure que... je vais bien hum ?

Elle réfléchit longuement mais hoche la tête.

-    T'as plutôt l'air comme avant alors...

Je souris et soupire de soulagement avant de la prendre dans mes bras.

-    Tu veux vraiment faire vétérinaire ? elle demande, changeant de sujet.
-    Bien sûr pourquoi ?
-    C'est pas saoulant les cours ?
-    Non, parce que c'est ce que je veux réellement faire alors... je supporte.
-    D'accord... et ça te fou pas les boules de sortir de la fac à vingt-cinq piges ?
-    Tu déconnes ? Ah ça non, ça veut dire fêtes jusqu'à vingt-cinq ans !
-    Wow... eh bien bonjour la mentalité... ET la maturité tant qu'on y est !
-    Mouais... avec Dawson.... on faisait l'amour pratiquement tous les jours...
-    Oh dégueu, je ne veux pas savoir sérieux... !
-    Désolée sœurette. Et toi alors ? côté amour ?
-    T'es en train de me demander si j'ai offert ma virginité ?
-    Ouais en gros... ouais.
-    Eh bien non, toujours pas.
-    Ah... ?
-    Je suis grave flippée. Pourtant Thomas est vraiment gentil et ça va faire bientôt trois ans mais... Et il est super patient en plus...
-    J'espère que tu lui fais quelques petites gâteries de temps en temps à ce pauvre garçon, je dis avec de gros yeux.

Elle rit.

-    Je ne suis pas un monstre non plus !

Je secoue la tête. Et on passe toute la journée ainsi, ici, à se raconter nos vies depuis que je suis parti.
Ma mère nous emmène même à manger vers midi quand elle finit par nous trouver. Elle nous rabâche les bons souvenirs qu'on passait ici dans cette cabane lorsque nous étions gamins. Et même si nous l'envoyons bouler, la seconde d'après on en reparle.
On a fait que de se remémorer de nos moments. Des moments simples et pourtant que l'on chérie plus que n'importe quoi d'autre. Et je me sens bien.
On rentre à la maison vers dix-sept heures où maman nous prépare déjà à manger.

-    Alors mes amours ? Cette journée ? demande ma mère.
-    Génial, je dis.
-    Ça fait du bien de se retrouver, renchérie ma sœur.

Je souris en hochant la tête. On parle de tout et de rien jusqu'au moment où ma mère commence à me poser des questions.

-    Alors mon lapin, tu as décidé ce que tu allais faire ?
-    Mm, je réponds. Je vais... reprendre mes études ici. Je vais me retrouver un taf dans un cabinet vétérinaire et je vais devenir vétérinaire. Après j'achèterai une salle, un endroit assez bien que je changerais en cabinet vétérinaire. Mon propre cabinet.
-    Je suis fière de toi mon poussin, elle dit doucement.

Je lève les yeux au ciel.

-    Merci maman.

Je lui souris gentiment et elle me le rend également. On termine de manger tranquillement en parlant de tout et de rien, comme au départ.

-    Sept ans plus tard -

Une étrange relationOù les histoires vivent. Découvrez maintenant