Une étrange relation

Chapitre 18

- Si on reste ensemble longtemps, que ça dure, tu me transformeras ?

Il s'étouffe littéralement avec sa salive et ça en dit déjà long sur sa réponse.
Il se tourne vers moi avec des yeux écarquillés, des yeux qui d'ailleurs me rappellent étrangement lorsque nous étions dans la forêt.

- Tu serais prêt à chamboulé toute ta vie pour cette relation ? il demande dans un souffle.

Je comprends alors qu'il n'est pas contre. Ou du moins, pas totalement.
Je rougis comme un fou et détourne le regard.

- Je... n'en sais rien, je dis finalement. C'était une question pour... pour savoir, je dis précipitamment. Je... je soupire. Je n'y connais rien à l'amour, les sentiments tout ça... Mais ce que je sais, c'est qu'une fois qu'on est sûr, on ne doit pas quitter la personne que l'on aime parce que ça fait mal. Si... un jour j'ai la conviction que tu es celui qu'il me faut, je sais que je ne serais pas... à la hauteur en tant que simple humain. Tu as besoin d'un loup à tes côtés pas d'un humain, je finis dans un souffle.

Je le regarde enfin et il semble complètement chamboulé par tout ce que je viens de lui dire. Il se reprend finalement et prend une grande inspiration. Il me prend par la taille et m'attire contre lui.

- Pour pouvoir te transformer, tu dois déjà être sûr à cent pour cent que c'est ce que tu souhaites vraiment, il dit doucement. Ensuite, j'avoue ne pas avoir le droit de te transformer sans une excellente raison, mais parfois, lorsqu'il s'agit de l'imprégnation, il y a quelques exceptions. Je peux survivre sans toi, mais comme je viens de le dire, je ne ferais que... survivre. Mais le pire ce ne sont pas les règles. C'est le regard qu'ont les autres meutes sur la tienne, il explique. Transformer un humain, c'est quelque chose de très sérieux. On ne fait pas ça à la légère. C'est pour cela que... c'est souvent très mal vu lorsqu'il s'agit de l'imprégnation, c'est comme... une faiblesse. Et ce que je vais te dire n'est que la vérité, ils ont raison, tu es ma faiblesse, et c'est mal. Sauf que je m'en contre balance. Il n'y a plus que toi qui compte et c'est très frustrant.
- Frustrant... ?
- Oui, il affirme en souriant. Tu hantes mes pensées H24 si tu veux tout savoir. Il n'existe pas une seule seconde sans laquelle je me fasse du souci pour toi. C'est à la fois grisant et désagréable.
- Alors... tu n'as pas réellement le droit de me transformer ?
- Non.
- Quelles sont les raisons « excellentes » qui pourraient pousser un alpha à transformer un humain ?
- Tout d'abord, si l'alpha est solitaire, ce qui est très rare, il lui faut forcément une meute, c'est là qu'il transformera des humains. Ensuite... pour sauver la meute. Il existe parfois des virus qui peuvent être guéri que par le sang de la meute. Si toute la meute est infectée, alors l'alpha se doit de la sauver. Et enfin, pour défendre un territoire. Fondée comme une géante famille. Mais le troisième est évidemment, très rare, comme le premier et le deuxième. M'enfin, ce sont les trois fondamentales, il dit finalement en haussant les épaules.
- C'est déjà arriver ?
- Bien sûr, sinon ces règles n'existeraient pas.
- Hum... ouais c'est logique.

Je soupire avant de me serrer davantage contre lui. Nous sommes au parc. Il fait presque nuit mais ça ne me dérange pas tant que ça. En revanche, je sens Dawson se redresser à mesure que le soleil se couche. Je sais qu'il guette absolument tout et n'importe quoi. Il ne peut pas s'en empêcher. Parfois c'est crevant parce que même lorsque je discute avec quelqu'un, il apparaît, juste pour être sûr que tout va bien.
M'enfin bon bref...

- Dawson, détends-toi... on est bien là... je souffle.
- Oui, excuse-moi c'est juste que...

Je me tourne vers lui et l'embrasse pour le couper. Il est surpris. Surpris mais il répond tout de même à mon baiser. Et je me retrouve allongé sur son corps, mes jambes de chaque côté de son bassin. Il remonte ses jambes et lorsque je me redresse quelque peu, je me retrouve assis sur ses cuisses. Ou pratiquement. Il s'esclaffe tout en souriant. Ses mains se placent sur mes joues et il les caresse délicatement. Il se redresse ensuite et m'embrasse à son tour pour finir par échanger nos positions. Il se retrouve alors au-dessus de moi. Il m'encadre de ses bras, les posant juste à côté de mon visage. Il me regarde droit dans les yeux et je ne peux m'empêcher de mordiller ma lèvre inférieure. Il me fait un petit sourire avant d'attrape ma lèvre entre ses dents. Je frissonne et ne peux m'empêcher de croiser mes jambes autour de son bassin, l'embrassant à pleine bouche. Mes bras vont entourer son cou alors que je suis toujours avide de ses lèvres. Il rit tout en s'écartant. Il me regarde longuement mais je m'approche à nouveau et scelle encore nos lèvres. Ses lèvres s'étirent en un sourire.

- Hey... doucement...

Je souris, fermant les yeux tout en laissant ma tête se reposer dans l'herbe.

- Dawson, je suis juste en train de profiter de ce moment.
- Quand tu dis « moment » tu veux dire moi ? il demande dans un murmure près de mon oreille.

Je frissonne de tout mon long avant de relever mes yeux vers lui. Les siens luisent et j'en suis tout retourné. Mes doigts frôlent la peau juste son l'un de ses yeux avant de caresser sa joue. Il me fixe toujours.

- Tu as des yeux absolument magnifiques... je souffle.

Il fronce les sourcils avant de se redresser totalement s'écartant de moi. C'est à mon tour de froncer les sourcils alors que je me rapproche de lui. Ses yeux sont fermés et il secoue la tête.

- Dawson ?
- Excuse-moi, je ne contrôle pas... ça.

Je fronce les sourcils.

- Tu ne contrôle pas... quoi ? je demande perdu.
- Mes pulsions, tout ça c'est...
- Tes pulsions ?

Il ferme à nouveau les yeux avant de baisser la tête.

- Je n'arrive pas à te résister et étant un loup, mes pulsions sont plus compliquées à maîtriser.
- Dawson de quoi tu parles ?
- De mes yeux... ils étaient... celui du loup n'est-ce pas ?
- Oui mais....
- On devrait y aller maintenant, il dit en me coupant.
- Quoi... ? mais...

Je fronce les sourcils d'incompréhension alors qu'il se relève. J'attrape alors sa main.

- Attends, attends, qu'est-ce que tu racontes ?