Chapitre 68

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Et je m'endors dans ses bras qui se resserrent autour de mon corps.
Je me réveille le premier et vais directement me débarbouiller avant d'aller m'habiller. Je vais préparer le petit déjeuner alors qu'Imy arrive. Elle s'assoie et me regarde terminer. Mais je remarque une lueur dans ses yeux.

- Imy ma puce, ça ne va pas ? je demande.
- Ça a été dur ?
- Comment ça ?
- Quand t'as su que papa était un loup ?

Je fronce les sourcils. Je me plonge dans mes souvenirs de fac mais...

- Je crois que sur le moment je n'ai pas réellement compris. Qu'il était un loup je veux dire. Y'avait tellement de chose dans ma tête. Entre ton père, sa meute, Bastian. À cet instant, je crois que je me fichais de ce qu'il était ou pas, je voulais juste être avec lui.
- Alors... en tant qu'humain tu étais... simplement amoureux... ?
-   Oui. Je crois que c'est ça. Quand on est jeune, peu importe de qui tu es amoureux. L'amour pour cette personne passe en premier.

Elle n'ajoute rien, hochant la tête. Je plisse les yeux, tout en posant le petit-déjeuner sur la table.

- Mm... je suppose que tu n'as pas posé ces questions au hasard, si ?
-   Non... en effet, elle répond.
- Eh bien ?
- J'ai vu... un garçon aujourd'hui...
- Ah... et... ? je demande un peu nerveux.
- C'était la première fois que je le rencontrais, elle murmure.
- Mm... et alors ? Qu'est-ce qu'il s'est passé ?
- Je crois que... je me suis imprégnée, elle finit dans un souffle.

Je me fige un instant me pinçant les lèvres. Je termine de mettre la table sans dire un mot avant de m'asseoir près d'elle.

- Comment ça « tu crois » ?
- Eh bien j'ai ressenti comme... je ne sais pas réellement comment l'expliquer... C'était vraiment fort. Comme une évidence. À la fois violent et doux.
- Je vois...
- Qu'est-ce que... tu en penses ?

Je lève les sourcils perdu dans mes pensées.

- J'en pense... Que si tu ne veux pas souffrir tu ferais bien mieux de connaître cette personne. Et peut-être même créer des liens... intimes...
- Je me suis imprégnée...
- Oui...
- Je... ne sais pas comment faire !
- Sois toi-même ma puce, et tout ira bien, je la rassure.

Je la sers contre moi puis les enfants arrivent et on prend notre petit déjeuner.
La matinée se passe bien et je prends mon après-midi pour aller à la rivière avec les petits. Et Dawson.
Les gamins sont supers contents, surtout Luna. Luna est très nature. Elle est pratiquement toujours pieds nus et elle ne s'attache jamais les cheveux. Elle est très proche des animaux, d'ailleurs, elle va souvent les voir en salle de repos. Elle a même commencé à en recueillir. Peu à peu on commence à construire le refuge et c'est elle qui s'en occuper le plus.
Enfin... on s'installe dans un coin reculé mais éclairé. Au milieu s'écoule une rivière. Les enfants commencent à jouer, se mettant tous à l'eau. Même Imy les rejoint. Je les regarde. Bon sang ce qu'ils grandissent vite. Trop vite.
Je sursaute en sentant les bras de Dawson s'enrouler autour de moi. Je souris grandement, me blottissant davantage contre lui.

- On a de la chance...
- Oui... on a carrément de la chance, je renchéri.

Je les regarde tous et malgré moi, un sentiment d'impuissance m'envahi. Je ne pourrais pas les garder pour moi. Un jour, ils s'en iront. Et ce jour-là me fait peur.

- Papou ! Papou !

Je me retourne vers Luna. Elle a un sourire radieux collé aux lèvres et elle court dans l'eau, vers nous. Mon sourire s'agrandit alors que je m'accroupis pour l'accueillir. Elle vient se placer entre mes bras et me mets un caillou juste devant les yeux. Je me recule quelque peu, pour mieux le voir. Ouwah. Un caillou.

Une étrange relationOù les histoires vivent. Découvrez maintenant