Chapitre 1 - Harry

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Levant les yeux vers l'imposant château, mon cœur bat à tout rompre dans ma poitrine. Des images du passé reviennent se fracasser violemment dans ma tête, m'étourdissant légèrement.

Je me rappelle avec une acuité décuplée de la toute première fois où je suis venu ici. Je n'étais qu'un gamin parmi tant d'autres, mais avec des étoiles plein les yeux. Je venais à peine de découvrir ce monde si merveilleux, et je n'avais pas encore conscience de ce qu'on attendait de moi.

Ce premier voyage à bord du Poudlard Express qui avait failli figer les muscles de ma mâchoire à force de trop sourire. Cette rencontre qui allait devenir une des plus belles amitiés qui existe en ce monde. Cette traversée de nuit du grand lac aux côtés de mes camarades de promotion. Cette peur, un peu irrationnelle lorsque le Choixpeau a hésité à me mettre chez les serpentards, avant cette félicité en rejoignant la table des Gryffondors.

Un léger sourire se dessine sur mes lèvres tandis que je passe les grandes portes. Mon regard s'arrête un instant sur les grands sabliers, pour le moment vides de toutes gemmes, et mon sourire ne cesse de s'élargir. Cette première année qui a vu ma maison couronnée de succès grâce à notre toute première victoire sur le lord noir. Les rougissements de Neville alors que nous obtenions les derniers points grâce à lui.

J'ai hâte de le revoir !

Je m'avance dans les couloirs si familiers, mes souvenirs passant toujours devant mes yeux. Qui aurait cru qu'un jour je revienne en ces lieux en tant que professeur ? Certainement pas moi !

Je repense alors aux dernières années qui sont passées, et mon cœur se serre douloureusement. Je pensais pourtant avoir trouvé ma voie, mais je ne trouvais plus aucune satisfaction dans mon travail, et j'ai préféré y mettre un terme.

De toute façon, je n'ai jamais vraiment eu besoin de réellement travailler pour vivre. Se lever tous les jours pour se rendre au ministère et entamer une nouvelle journée n'était qu'une façon de passer le temps. Et lorsque la motivation de me lever m'a totalement désertée, j'ai préféré tout arrêter.

Plus jeune, je pensais que ce boulot serait vecteur d'adrénaline, mais il s'est avéré plus rébarbatif qu'autre chose. C'est vrai qu'être Auror durant la guerre devait être plus intéressant que maintenant. Le travail devait être plus usant, et plus stressant. Mes anciens collègues parlaient avec une certaine peur de cette période où ils risquaient leur vie à la moindre mission qui leur était assignée.

Personnellement, j'ai eu l'impression durant toutes ses années de ne faire quasiment que de la paperasse. Et en dehors des premiers mois où quelques Mangemorts étaient encore en fuite, le reste du temps, il ne s'agissait que de raisonner des sorciers ivres ou un peu timbrés. Rien de bien folichon en somme.

D'une démarche assurée, je m'arrête devant la gargouille conduisant au bureau directorial et donne le mot de passe que la directrice McGonagall m'a fourni par hibou. La gargouille s'anime d'un seul coup pour laisser voir les escaliers. Je me pose sur la première marche et me laisse conduire au bureau.

Je repense à ce jour du début de l'été où j'ai reçu le hibou de Minerva. J'ai d'abord été surpris qu'elle m'écrive après toutes ses années. La directrice prenait très régulièrement de mes nouvelles, mais jamais elle ne l'avait fait à partir d'un papier à en-tête du Collège. J'avais tout de suite trouvé cela étrange.

Ce n'est qu'en ouvrant la missive que mon incompréhension avait grimpé en flèche. Minerva avait appris, comme tous les sorciers de cette planète grâce à notre cher Gazette du Sorcier, que j'avais quitté mon poste au ministère afin de faire le point sur ma vie. Elle m'indiquait dans son courrier que depuis qu'elle avait repris ce poste, comme ses prédécesseurs, elle avait un mal fou à recruter un professeur de défense contre les forces du mal, compétent. Bien qu'il n'y ait plus vraiment de menace pesant sur les jeunes générations, Minerva McGonagall voulait continuer à enseigner cette matière afin que les adolescents soient prêts à toutes éventualités dans le futur. Selon elle, on ne pouvait jamais savoir ce que l'avenir nous réservait. Et j'étais entièrement d'accord avec elle.

Un éternel recommencementOù les histoires vivent. Découvrez maintenant