Je passe entre les rangs pour vérifier les différents chaudrons, mes pensées totalement tournées vers ma soirée extraordinaire de la veille. Qui aurait pu imaginer qu'elle finirait de cette manière ?
Très certainement pas moi. J'en rêvais, bien évidemment. Je fantasmais sur une possible relation avec Harry, mais sans jamais y croire réellement.
Déjà, Harry et moi n'avons jamais vraiment été amis. Ennemis serait un terme qui nous correspondrait mieux d'ailleurs. Durant des années, nous n'avons cessé de nous battre pour des raisons toutes plus futiles les unes que les autres.
Ensuite, après la guerre, nous avons seulement cessé de nous voir. Nos chemins ne se croisaient plus et nous ne cherchions pas à ce qu'ils se croisent non plus, car nous étions censés n'avoir rien en commun.
Mais notre petit corps à corps d'hier au soir m'a bien prouvé le contraire.
Lorsque je suis entré dans cette pièce et que je l'ai vu aussi tendu dans son fauteuil, mon regard s'est automatiquement porté sur l'appartement des garçons, et bien que je ne vois pas grand-chose, j'ai tout de même réussi à remarquer qu'ils étaient tous les deux enlacés dans un lit double, la peau de toute évidence nue. Ce qui m'indiquait à peu près ce qu'avait dû voir le brun.
Je l'ai alors observé plus en détail, et bien qu'il ait gardé la tête baissée, j'ai bien remarqué les rougeurs de ses joues, ainsi que sa posture raide. Un petit sourire a étiré mes lèvres en comprenant que ça devait être la toute première fois qu'il voyait ce genre de chose.
J'ai alors été plus que certain que cette vision des deux garçons s'envoyant en l'air l'avait profondément chamboulé. Voir peut-être même excité. Et j'espérais que c'était la deuxième solution. Je lui ai alors posé la question, et en voyant qu'il hésitait à me répondre, j'ai décidé de lui parler de moi. De mes préférences, de mes envies, de mes désirs. Mais tout ça, à demi-mot. Je ne voulais pas non plus lui dévoiler tout de suite qu'il a été mon grand amour d'adolescent.
Je ne suis même pas sûr de le lui dire un jour. Après, tout dépend où nous mène cette petite histoire. Hier n'était qu'un début. Certes très prometteur, mais rien qui me permette de dire si elle va durer dans le temps, ou s'éteindre comme un feu de paille.
Je Stupéfix soudain un élève alors qu'il allait mettre de l'Aconit à la place de l'Achillée Sternutatoire dans son chaudron, me créant une dangereuse bombe atomique au lieu d'un filtre de confusion comme demandé.
Heureusement que j'arrive toujours aussi bien à compartimenter mon cerveau lorsque je suis en cours, sinon, on aurait pu dire adieu à ses cachots, et l'école de Poudlard toute entière.
Je retire de la main du jeune inconscient l'Aconit avant de lever le sort et de lui retirer des points pour être aussi stupide. Il me rappelle un peu Neville à son époque. Aussi empoté et à l'air aussi nunuche que lui. Mais j'ai de l'espoir pour le jeune Crombie. Après tout, lorsque l'on voit ce qu'est devenu l'ancien Gryffondor, on peut se dire que rien n'est jamais perdu pour personne.
Tout comme pour Potter et moi ! On ne peut jamais réellement prédire l'avenir, et je suis heureux de pouvoir de nouveau affirmer que la divination ne sera jamais une de mes matières préférées, parce qu'elle est totalement bidon.
D'un geste de la main, j'intime au reste de la classe de se remettre au travail avant de retourner à mes pensées, nettement plus intéressantes que ses décérébrés congénitaux.
Un petit sourire se dessine sur mon visage froid en pensant que c'est tout à fait le genre de réflexion qu'aurait pu faire mon parrain. Rogue détestait tout particulièrement les élèves, mais encore plus ceux qui n'avaient réellement aucune accointances avec le noble et difficile art des potions.
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Un éternel recommencement
FanfictionLes années ont passées, et tout à changé. Harry s'est marié avec Ginny et il a eu trois enfants merveilleux, mais un jour, sa petite vie tranquille dans la campagne anglaise en compagnie d'une femme qui ne lui correspond plus lui semble trop lourde...