Chapitre 37 - Scorpius

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Assis sur ma chaise, les yeux rivés sur le lit, je ne fais rien d'autre que regarder ma grand-mère dormir. Vraiment rien de bien exceptionnel. Et cela depuis plus de cinq jours maintenant.

Papa vient me réveiller dès l'aube avant de m'invectiver pour accélérer le mouvement. Je dois prendre mon petit-déjeuner et ma douche en un temps record. Avant qu'il ne nous fasse transplaner jusqu'à Ste Mangouste, pile poil à l'ouverture des visites autorisées.

Je ne comprends pas pourquoi il se donne tout ce mal vu le légume qu'est ma grand-mère. Depuis qu'elle est sortie d'Azkaban, les seuls moments où elle est éveillée, elle les passe les yeux fixés sur la fenêtre, les yeux morts, ne semblant plus rien voir. Elle me fait flipper des fois.

Elle n'a d'ailleurs eu aucune réaction la première fois que je suis rentré dans sa chambre. Elle a levé les yeux sur moi avant de détourner le regard. Quelques minutes plus tard, elle s'allongeait dans son lit et s'endormait sans avoir prononcé le moindre mot. Papa m'a alors dit que c'était le même rituel depuis qu'elle était sortie de prison.

Je souffle bruyamment pour que mon père comprenne bien à quel point ça me saoule d'être obligé de rester ici, avant de reprendre la lecture de mon livre de métamorphose. Bien évidemment, papa m'a demandé de mettre le temps libre que j'avais devant moi pour faire quelque chose d'utile. Comme réviser mes cours. Il m'a gentiment rappelé que mes ASPIC arrivaient à grands pas, et que j'avais plutôt intérêt à les réussir si je voulais avoir la possibilité de continuer à voir Albus.

J'ai le pressentiment que mon père use et abuse de la faiblesse que j'ai face à mon Gryffondor. A partir du moment où Albus est intégré dans son plan, je lâche prise.

Un bruit contre le carreau me fait relever la tête et je fronce les sourcils en voyant le hibou se tenir droit derrière la fenêtre. Il me semblait que nous ne pouvions pas recevoir de courrier ici. Et puis, qui pourrait savoir que nous nous trouvons ici ?

Je regarde papa se lever lentement pour ouvrir la fenêtre et l'oiseau vient se poser délicatement sur l'accoudoir du fauteuil où se trouvait papa, avant de tendre sa patte pour qu'il lui retire le courrier. À peine est-il libre, que le hibou s'envole à nouveau par la fenêtre. Je le regarde disparaître au loin avant de focaliser à nouveau mon attention sur mon père. Je le regarde froncer les sourcils avant que son masque de froidure ne revienne en place.

Parfois, je dois bien avouer qu'il me fait peur. On a le sentiment qu'il ne ressent strictement rien. Et cela s'est aggravé depuis la maladie de ma grand-mère. Comme s'il avait fermé son cœur pour ne plus rien ressentir.

Il ne m'a guère fallu de temps pour comprendre que sa relation avec le père de mon petit-ami était finie. J'ignore ce qu'il s'est passé entre eux, mais en tout cas, je n'ai plus revu de sourire sur le visage de papa depuis la maladie de ma grand-mère.

Le mouvement de papa se détournant pour répondre au courrier, me sort de ma rêverie et j'ai juste le temps de l'entendre me dire de surveiller ma grand-mère, qu'il sort rapidement, le parchemin à la main. Sa façon de se sauver me déstabilise légèrement, mais je hausse les épaules avant de me rasseoir et de reprendre mon livre.

J'ignore combien de temps passe, avant que du mouvement sur le lit ne me fasse relever la tête. Comme tous les jours depuis que papa me traîne ici, ma grand-mère est en phase de cauchemar. Avec ce qu'elle a dû vivre en prison, cela n'est pas étonnant. Tout comme ce qu'elle a dû supporter avant de se retrouver à Azkaban.

D'après ce que m'a raconté papa, la vie n'était pas toujours rose aux côtés de mon grand-père. Lucius Malefoy est le genre d'homme peu apprécié,mais très craint. Et même pour sa famille.

Un éternel recommencementOù les histoires vivent. Découvrez maintenant