Chapitre 41 - Albus

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Assis au fond de ma chaise, le ventre plein du repas préparé par ma grand-mère, je suis bien. Plus que ça, même. Je suis heureux. La main de mon petit-ami va et vient sur ma cuisse, entraînant une série de frisson dans tout mon corps.

Bien évidemment, lorsqu'il fut temps de se mettre à table, Scorpius s'est aussitôt mis à mes côtés. Il n'a voulu laisser cette place à personne. Et je n'aurais pas voulu quelqu'un d'autre à mes côtés. Nous n'avons été séparés que quelques jours, mais c'était déjà de trop pour moi. Et notre petite étreinte dans cette chambre d'hôpital n'a en rien apaisé mon envie de lui.

Bien au contraire, depuis tout à l'heure, je rêve de le basculer sur la table et montrer à toute ma famille à quel point je sais le faire crier de plaisir.

Rien qu'à cette pensée, mon bas-ventre se contracte douloureusement, et je remue inconfortablement sur ma chaise pour tenter de trouver une position qui soit moins gênante. Un petit rire me provenant d'à côté me fait relever la tête pour tomber dans deux prunelles d'un gris fumée. Ses yeux brillent intensément, m'envoyant dans notre monde rien qu'à nous et je me penche sur lui pour venir déposer tout en douceur mes lèvres sur les siennes.

Ce n'est qu'en entendant les huées de mes cousins que je réalise l'endroit où je me trouve. Mon regard passe de l'un à l'autre, le rouge aux joues, le stress formant une boule dans mon ventre. Mais sur tous les visages que je croise, je ne vois que de l'amusement et de la joie. Visiblement, ils prennent plutôt bien la chose.

Je me demandais comment mon histoire avec Scorpius allait être accueillie dans cette famille. Je savais très bien que le nom des Malefoy était honni de toute la communauté sorcière, et qu'il n'était jamais prononcé chez nous. J'appréhendais un peu ce jour où je serais obligé de dire à toute ma famille que je m'étais acoquiné avec un Malefoy. Mais de toute évidence, je m'en faisais tout un monde pour rien. Parce que mon copain a été accepté dans cette famille avec un facilité déconcertante.

Je pose ma main sur celle de Scorpius, et lie mes doigts aux siens, les serrant doucement. Mon petit blond relève la tête et me sourit tendrement en me rendant mon étreinte.

Je me concentre à nouveau sur les conversations qui tournent bruyamment autour de la table, cherchant à m'intégrer dans une pour ne pas perdre pied, avant d'être arrêté par l'air fermé de mon père enface de moi.

Etrangement,il s'est retrouvé assis entre Charlie et monsieur Malefoy, et ne semble pas être très à l'aise entre les deux hommes. Il faut dire, de là où je suis, j'ignore ce que le blond et le rouquin font de leurs mains qui ne sont pas sur la table.

Si je devais émettre une hypothèse, je dirais qu'ils ont chacun mis une main sur les cuisses de mon père, et que c'est parce qu'il est bloqué entre les deux qu'il se sent aussi mal.

Ma conversation de cet après-midi avec Scorpius me revient en mémoire et j'examine plus attentivement les interactions entre mon père et mon maître des potions. Je n'avais jamais vraiment remarqué la façon dont ils se regardent tous les deux lorsque l'autre détourne le regard. Mais à présent que je sais ce qu'il s'est passé entre eux, ça me paraît flagrant.

Mon regard parcourt à nouveau la table, et je comprends que tous les adultes présents sont également conscients de ce qu'il se passe entre ses deux hommes. J'en viens à me demander ce qu'il se passe réellement entre mon père et mon oncle.

Papa m'a assuré qu'il ne s'était absolument rien passé entre eux cette nuit. Je les ai pourtant retrouvés tous les deux à moitié nus dans un lit fait pour une seule personne. Je ne suis pas certain que de simples amis seraient capables de faire une telle chose. En tout cas,je ne pourrais jamais dormir avec un autre homme que Scorpius.

Un éternel recommencementOù les histoires vivent. Découvrez maintenant