Chapitre 31 - Scorpius

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Mes yeux posés sur Albus, je ne cesse de m'émerveiller. Il a tellement changé ses dernières semaines, que j'ai parfois du mal à reconnaître le garçon timide et renfermé de ses dernières années qui m'a fait craquer sans même que je m'en rende compte.

Je le revois encore cherchant par tous les moyens à ne pas croiser ma route ou celle de mes camarades pour éviter l'affrontement. Ou encore lorsqu'il s'asseyait tout seul à la table des Gryffondors, un livre ouvert devant lui.

Aujourd'hui, il nous offre le visage d'un garçon heureux et sûr de lui. Et une pointe de fierté enfle dans mon cœur en me disant que c'est un peu grâce à moi. Je pense que c'est parce que nous avons fini par mettre nos différends de côté et nous rapprocher qu'il s'est métamorphosé de la sorte.

Un sourire niais étire mes traits alors que je continue de le regarder avec des yeux amoureux. Je sais pertinemment qu'à cet instant, je ne ressemble en rien au Malefoy que je devrais être. Mais je m'en moque totalement. Je sais que mon père, contrairement à mongrand-père, ne me fera jamais la moindre réflexion. Il a eu beau m'apprendre à garder pour moi mes émotions, il ne me dit rien lorsque je le fais.

Je me redresse d'un coup en regardant la table des professeurs et grogne doucement en voyant que justement mon père ne s'y trouve plus. Je voulais l'interpeller au moment où il aurait fini de manger pour savoir si je pouvais m'installer avec Albus dans son appartement.

Je me lève d'un bond, me penche sur la table pour déposer un baiser sur les lèvres de mon homme avant de lui glisser doucement que je vais voir mon père. Il me rend mon baiser, comprenant ce que je vais faire avant de se tourner de nouveau vers sa cousine.

Je sors rapidement de la grande salle et me mets à courir dans les couloirs déserts à cette heure-ci. La plupart des élèves sont soit encore en train de manger, soit déjà retournés dans leur dortoir. L'écho de mes pas résonnent bruyamment alors que je descends les marches menant aux cachots.

Je m'arrête dans une glissade devant le tableau qui cache l'entrée de l'appartement de mon père et regarde à gauche et à droite pour vérifier que je suis bien seul. Il ne manquerait plus que je donne le mot de passe par inadvertance à un autre élève. Je crois que mon père me truciderait si une telle chose arrivait.

Je murmure le précieux sésame, pour être encore plus sûr que personne d'autre que le tableau n'entende et entre à pas de loup lorsque ce dernier tourne sur ses gonds. Je fronce immédiatement les sourcils en remarquant que mon père ne se trouve pas dans son salon.

Selon ses habitudes, papa reste plusieurs heures assit dans son canapé à lire ou à corriger ses copies. C'est étonnant qu'il n'y soit pas. Je tends donc l'oreille, et les rides de concentration sur mon front s'accentuent en entendant du bruit provenant du couloir.

Pourquoi mon père serait-il déjà dans sa chambre ?

Je hausse nonchalamment les épaules avant de me diriger dans la direction des bruits. Je perds un peu de mes couleurs alors que je commence à reconnaître les sons qui me parviennent. Ce n'est pas possible ? Je dois être en train de me faire des films ? Papa a dû trouver un moyen de regarder des films moldus. Ce n'est pas possible autrement.

Malgré la peur de découvrir réellement ce qu'il se passe dans cette chambre, je continue d'avancer, faisant le moins de bruit possible. Je crois que je n'ai jamais été aussi silencieux de toute ma vie en marchant. Papa serait fier de moi s'il le savait.

Je m'arrête net devant la porte entrouverte de la chambre de mon père, pensant tout de même à me jeter un sort de Désillusion, en voyant un homme de dos, serrant mon père dans ses bras, sa bouche de toute évidence posée sur celle de papa.

Un éternel recommencementOù les histoires vivent. Découvrez maintenant