Chapitre 2 - Albus

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Les yeux perdus dans le vague, le paysage défile derrière les vitres du Poudlard Express pour m'emmener vers mon enfer personnel. Je me rappelle de mon tout premier voyage dans ce même train, et un petit sourire désabusé se peint sur mes lèvres.

Papa m'avait dit que ce serait une expérience formidable dont je me souviendrais toute ma vie. Il n'aurait jamais imaginé que ce serait à ce point. Depuis le tout premier jour, cette école est devenue mon pire cauchemar.

Les cours en eux-mêmes sont intéressants, et les professeurs ne sont pas désagréables. Non ! Ce qui me mine depuis cinq ans, c'est ce stupide Serpentard. Pour une raison que j'ignore totalement, ce type ignoble ne cesse de m'emmerder chaque jour qui passe.

Je pousse un profond soupir, collant mon front à la vitre alors que je commence à reconnaître le paysage, et mon ventre se noue d'appréhension. Je ne veux pas y retourner. J'aurais préféré rester à la maison.

Quoi que !

Avec l'ambiance qu'il y a en ce moment, ce n'est pas l'extase non plus. Maman est encore plus tendue que d'habitude, et papa à totalement déserté la maison depuis deux semaines.

James, Lily et moi avons compris que nos parents ne partageaient plus rien depuis des années. Je ne me souviens même pas de les avoir déjà vus heureux tous les deux. En réalité, je ne saurais pas à quoi peut bien ressembler une famille heureuse si je n'avais pas passé quelques semaines chez mes cousins.

Oncle Ron et tante Hermione semblent toujours s'aimer comme aux premiers jours de leur amour. Et j'ai bien compris que le couple formé par mes parents semblait les attrister. Tous les deux sont partagés entre leur amour familial, et leur amitié si forte forgée durant les années les plus noires qui aient existé.

– Tu devrais mettre ta robe, Al !

Je me tourne vers mon frère avec un petit sourire crispé, et récupère la robe aux couleurs de Gryffondor qu'il me tend. Je l'enfile rapidement avant de retomber sur mon siège, et de recoller mon front contre la vitre froide. Dehors, la nuit à fait son apparition et le paysage n'est plus visible derrière le carreau. Le noir de la nuit me donne des frissons dans le dos et je ferme les yeux.

– Je te l'ai déjà dit, tu devrais en parler au professeur Londubat lorsque l'on arrivera. Ça ne peut pas continuer comme ça, Al. Ce Malefoy va finir par te tuer s'il continue !

Je hausse négligemment les épaules, comme si je m'en foutais royalement, alors qu'en réalité, une peur sans nom s'infiltre dans tout mon être. C'est vrai que l'année précédente, j'étais à deux doigts d'y passer avec ses conneries.

Durant un match de Quidditch, cet abruti n'a rien trouvé de mieux que de me figer sur mon balai alors qu'un cogneur arrivait sur moi à toute vitesse. D'un certain côté, heureusement pour moi que je n'avais plus aucune emprise sur mon balai, et que je suis tombé comme du plomb, chutant de plusieurs mètres, me fracassant la moitié des os. Heureusement que le directeur de notre maison a réussi à amoindrir le choc avant que je ne touche le sol.

Grâce aux bons soins de Madame Pomfresh, et ses potions absolument dégueulasses, je me suis remis en quelques jours. Malgré tout, après avoir vu quelques souvenirs de mes camarades pris sous divers angles, je me suis rendu compte à quel point je n'étais pas passé loin de ne plus jamais rouvrir les yeux.

Ou encore cette fois où il s'est amusé à glisser un Veracrasse dans ma potion de force, créant une véritable explosion, manquant de peu de me priver de tous mes membres. Non content d'avoir foutu en l'air ma potion, d'avoir failli m'occire une nouvelle fois, le maître des potions, qui n'est nul autre que son père, m'a retiré plus de cinq-cents points et m'a forcé à nettoyer tout le laboratoire.

Un éternel recommencementOù les histoires vivent. Découvrez maintenant