Un éternel recommencement

Chapitre 40 - Drago

Je redresse brusquement la tête en entendant le bruit de la porte, les yeux encore tout bouffis de sommeil. Je ne pensais pas que je reussirais à m'endormir en rentrant de mon boulot. Préparer des potions à tour de bras est assez fatiguant. Heureusement que ce sont encore les vacances de noël, je ne suis pas obligé de me rendre en cours après.

Je me frotte lourdement les yeux pour les réveiller, faisant le point sur mon fils et son copain qui entre dans la chambre. Ils ont tous les deux un grand sourire sur les lèvres et les joues roses à cause du froid qu'il fait dehors. Ils semblent de très bonne humeur tous les deux. J'ai le sentiment que cela leur à fait du bien de se voir aujourd'hui.

Un sentiment de remords s'empare de moi, en me disant que c'est un peu de ma faute s'ils n'ont pas pu être proche ses derniers jours. Avec la vente du manoir, l'atmosphère est un peu lourde à la maison, et je n'avais pas vraiment envie que Scorpius reste tout seul à se morfondre en regardant les pièces du manoir se vider petit à petit.

Un mouvement sur ma droite me fait me retourner, et un sourire étire mes lèvres en voyant l'air ravi de ma mère. J'ai l'impression qu'elle va beaucoup mieux depuis le début de la semaine. Pour preuve, pour la toute première fois aujourd'hui depuis qu'elle est sortie d'Azkaban, elle nous a parlé. J'étais effrayé à l'idée d'avoir perdu ma mère à tout jamais.

Je sais bien que la prison à beaucoup changé depuis que Voldemort a disparu et que les menaces sont moins importantes. Il n'en reste pas moins qu'il s'agit d'une prison, et que ça doit être dur de rester enfermé toute la journée sans n'avoir rien à faire d'autre que regarder la mer se déchaîner au-dehors.

Quoi qu'il en soit, cela me fait plaisir de la voir autant éveillée aujourd'hui. Elle semble avoir repris du poil de la bête.

Malgré tout, cela ne m'empêche pas de m'inquiéter pour la suite. Parce que je sais bien qu'à partir du moment où les médicos mages déciderontqu'elle est apte, maman retourna illico à Azkaban. Et je suis terrifié à l'idée de la perdre à nouveau.

Déjà ,au départ, elle ne méritait pas vraiment de se retrouver là-bas. Tout ça, c'est à cause de mon père. En tant qu'épouse de Lucius Malefoy, maman n'a eu aucun choix. Elle était obligée de suivre le mouvement. Tout comme je n'ai pas eu mon mot à dire lorsque mon père m'a recruté et m'a forcé à m'enrôler dans les troupes du mage noir.

J'aimerais tellement qu'elle puisse rester libre maintenant qu'elle a de nouveau goûté à la liberté. Ce serait honteux de la renvoyer dans le froid de sa cellule. Malheureusement, cette décision ne m'appartient. Ni à elle d'ailleurs. Il n'y a que le ministre qui pourrait éventuellement faire quelque chose. Et je ne suis pas dans ce que l'on pourrait appeler ses petits papiers pour lui faire une demande pareille.

Harry aurait pu éventuellement. Mais je refuse de lui devoir quoi que ce soit de plus. Déjà que je lui dois ma liberté, je ne voudrais pas en plus lui être redevable de celle de ma mère.

Je reporte mon attention sur les deux garçons qui viennent de prendre place en silence dans les deux chaises restantes. Un léger sourire tendre étire mes lèvres en voyant leurs mains jointes. C'est tellement mignon les premières amours.

Je me souviens parfaitement de mon premier amour. Je ne parle pas de Blaise qui a été mon premier amant. Ou même de Marcus qui a été mon premier petit-ami. Mais bien de mon premier amour. Le seul et unique amour de ma vie.

Mon coeur se serre douloureusement en pensant à lui. Et dire que j'ai été obligé de le quitter pour son propre bien. Je n'arrive pas encore à croire que j'ai réussi un tel exploit.

Durant des années, j'ai réussi à me convaincre que de toute façon, je ne loupais pas grand-chose étant donné qu'il était hétéro et qu'il ne s'intéresserait jamais à moi. J'avais même réussi à me dire qu'il devait être exceptionnellement nul au lit.