J'ignore combien de temps nous avons passé dans cette chambre à nous envoyer en l'air avec Harry, mais le soleil qui brillait haut dans le ciel lorsque nous sommes montés, est à présent couché. Cela fait donc des heures que nous nous sommes éclipsés.
Je suis totalement fourbu. Certains muscles dont j'avais oubliés l'existence se rappellent à mon bon souvenir après une telle après-midi. Je me tourne sur le côté, et passe un bras paresseux en travers du ventre de mon homme, un sourire ravi aux lèvres.
La première fois que j'avais expérimenté ce sort, je n'étais pas dans la même position. À cette époque, c'était moi qu'il avait touché en tout premier lieu, et je n'avais personne pour m'aider à me soulager. De plus, il aurait fallu absolument que ce soit Daphnée qui soit là, car jusqu'à ce que Scorpius vienne au monde, je ne pouvais bander que pour elle. Chose difficile lorsque l'on sait que je préfère les hommes.
A mon dix-septième anniversaire, je me suis donc retrouvé avec une trique d'enfer durant des heures. Ma main me suffisait à peine, et j'étais vraiment à deux doigts d'appeler Daphnée pour qu'elle me soulage. Mais je ne voulais pas faire ce plaisir à mon père. J'ai donc souffert tout seul en silence durant des jours.
D'après le calme qui règne autour de nous, j'imagine que j'aurais pu m'éviter ses souffrances si je l'avais appelée.
Mes doigts parcourent amoureusement le torse de Harry, encore un peu étonné de me trouver dans cette chambre, chez les ennemis de mon père, en compagnie de cet homme exceptionnel.
Un léger rire m'échappe en me souvenant de la une de la gazette des sorciers, lorsqu'elle a enfin découvert que nous étions ensemble. Cela s'est produit peu de temps après notre retour à l'école. Un des gamins a dû en parler à ses parents, ou directement à un journaliste. Quoi qu'il en soit, seulement trois jours après la sortie de Harry où il me disait qu'il adorait lorsque je lui demandais s'il préférait chez moi ou chez lui, un article nous était consacré.
Ce jour-là, il ne faisait que supposer. Il ne parlait que de rumeurs qui circulaient. Les journalistes n'avaient aucune preuve. Et Harry et moi avons rigolé le week-end suivant, lorsqu'en se rendant à Pré-au-Lard, nous avons été harcelés par les appareils photos et les demandes d'interview.
J'ai eu un moment de panique en voyant l'ampleur que cela prenait, que Harry finisse par me quitter, mais il n'a jamais reculé. Il a accordé un entretien privé avec un journaliste qui l'avait toujours respecté, et qui avait toujours retranscrit ses mots en intégralité dans ses articles, pour faire son coming-out, et attester que nous sortions bien ensemble.
Et contre toute attente, la nouvelle est plutôt bien passée auprès du reste de la communauté. En tout cas, il n'y a eu aucun courrier me menaçant, ou nous insultant. Harry a bien reçu quelques lettres de fans féminines qui lui disaient que c'était une grande perte pour elles, mais rien de plus.
- A quoi tu penses, Amour ?
Des papillons se mettent à voleter doucement dans mon ventre. C'est systématiquement la même chose lorsqu'il m'appelle ainsi. C'est à dire à peu près vingt fois par jour. Avec lui, j'ai vraiment l'impression de m'être transformé en adolescente boutonneuse devant son premier amour. Même si c'est un peu ce qu'est Harry, c'est assez gênant.
Je relève la tête afin de plonger dans le vert intense des yeux de mon homme, souriant bêtement alors que ces mots passent dans ma tête. Depuis tous ses mois où nous sommes ensembles, j'ai encore du mal à croire que je sors avec Harry Potter.
Il va pourtant bien falloir que je m'y fasse, parce que depuis un mois, le manoir ne m'appartient plus, et je n'ai aucun autre endroit où aller durant les vacances en dehors de chez lui.
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Un éternel recommencement
FanfictionLes années ont passées, et tout à changé. Harry s'est marié avec Ginny et il a eu trois enfants merveilleux, mais un jour, sa petite vie tranquille dans la campagne anglaise en compagnie d'une femme qui ne lui correspond plus lui semble trop lourde...