Chapitre 3 - Harry

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Un peu fébrile, je regarde les élèves pénétrer dans ma salle de classe, chuchotant alors qu'ils s'installent aux tables. Tous les yeux sont braqués sur moi, et je me sens mal à l'aise. J'ai toujours eu du mal à être le centre de l'attention, mais je m'y attendais en devenant professeur. J'étais pleinement conscient que durant ses cours, j'allais être celui sur qui les regards allaient se tourner. Et ceux qui ne le feraient pas seraient punis.

J'attends que tout le monde soit assis, avant de m'avancer dans l'allée centrale pour enregistrer les visages de mes élèves. Je ne les connais pas encore, certains me sont familiers étant donné qu'il s'agit des sixièmes années de Gryffondor, associés aux serpentards, dont un que je connais à la perfection. Je m'arrête aux côtés d'Albus et lui fait un petit sourire. Mon fils baisse la tête, le rouge aux joues en grommelant doucement.

Je secoue la tête avant de continuer ma marche prenant une grande inspiration pour me donner du courage.

C'est vrai que j'aurais préféré commencer mon année avec une autre classe, mais ce n'est pas moi qui fais les emplois du temps.

– Beaucoup d'entre vous, pour ne pas dire tous, savez qui je suis, et ce que j'ai fait. Sachez que c'est grâce à ce que j'ai appris dans ce cours que j'ai pu arriver à accomplir le destin qu'on m'avait assigné.

Les élèves sont pendus à mes lèvres et j'apprécie cette attention. Seuls deux garçons semblent totalement désintéressé par mon discours, et un petit sourire supérieur étire mes lèvres en reconnaissant cette chevelure blonde qui me toise avec hauteur. Tout comme je ne peux pas renier Albus, Drago ne peut pas renier son fils. Scorpius est son portrait craché.

Je retourne près de mon bureau, et m'assois négligemment dessus, calant mes mains entres mes jambes entrouvertes. Quelques gloussements se font entendre, et un sourire étire mes lèvres.

– Vous découvrirez au fil des mois que je ne suis pas un professeur comme les autres. J'ai appris à la dure, et je compte faire de même avec vous. Comme nous le demande le ministère, vous aurez bien évidemment des cours théoriques, mais selon moi, cette matière ne s'apprend bien qu'en la pratiquant. Je vous demanderais donc à tous de fermer vos livres et de sortir vos baguettes.

Avec un peu de surprise, je remarque une jeune fille qui me fait énormément penser à ma meilleure amie alors qu'elle range son livre dans son sac, marmonnant dans sa barbe. Je n'entends pas ce qu'elle dit, mais si elle est comme Hermione, elle ne doit pas comprendre qu'on ne puisse pas tout apprendre dans les livres.

Je me rappelle avec une certaine nostalgie de mes premiers jours dans cette école en tant qu'élève. Hermione ne faisait pas encore partie de mon cercle d'amis, et elle représentait tout ce que Ron et moi détestions. Pourtant, je serais incapable de me passer d'elle, tout comme de son mari.

Pendant plus d'une heure, je fais travailler ma classe sur les sorts qu'ils ont appris durant les années précédentes, gardant mes réflexions sur mes prédécesseurs pour moi, en voyant qu'ils ne sont même pas capables de repousser un simple épouvantar. C'est pourtant un sort basique que tout élève de sixième année devrait savoir faire. Rémus nous l'avait appris durant notre troisième année.

Albus se présente alors devant l'armoire, et c'est avec une certaine fébrilité que j'attends de voir ce qui va en sortir. Je dois avouer que je ne connais quasiment pas mes enfants. Depuis leur naissance, Ginny m'a carrément mis de côté concernant leur éducation. Et si je veux être honnête avec moi-même, je n'ai pas vraiment fait les efforts nécessaires pour mieux les connaître.

Des ricanements se font entendre alors que l'épouvantard commence à prendre une forme qui me semble familière. Je n'ai pas le temps de comprendre de quoi il s'agit que mon fils lève sa baguette et prononce d'une voix faiblarde :

Un éternel recommencementOù les histoires vivent. Découvrez maintenant