Je regarde la porte se refermer derrière mon père le cœur au bord des lèvres, les larmes menaçant de couler à la moindre contrariété. Et je pense qu'elles ne devraient pas tarder à débarquer vu avec qui j'ai été enfermé dans cet enfer.
Étrangement, depuis que je me suis défendu pour la toute première fois face à Scorpius, ma vie au sein de l'école est devenue beaucoup plus agréable. Mes camarades de classe me parlent avec plus de facilité, et je suis moins seul. Déjà, à la table des Gryffondors, je ne mange plus seul. Certains de mes camarades de classe m'ont accueilli auprès d'eux. Et je dois reconnaître que c'est agréable de manger en compagnie des autres.
Ensuite, comme on sait que j'ai d'assez bonnes notes, on me demande régulièrement un coup de main pour les devoirs. Et ça fait du bien de voir qu'on peut être utile aux autres.
– Putain ! Me dis pas que tu vas te mettre à chialer, Potter ! Je te signale que c'est de ta faute si on se retrouve coincés tous les deux.
À cette voix froide, la colère grimpe de nouveau en moi avec force et je me tourne vers lui, les yeux lançant des éclairs.
– MA faute ? Tu te fous de moi, Malefoy ? Ça fait des années que tu me persécutes.
– Justement, je vois pas pourquoi tu as commencé à te défendre. Tu serais resté le parfait petit toutou, tout ça ne serait jamais arrivé.
Une rage froide comme j'en ai rarement connu enfle dans mes veines et sans même l'avoir prémédité, je me dirige vers lui à grand pas pour passer mes mains autour de son cou et serrer aussi fort que je le peux. Je n'ai jamais été aussi en colère qu'à cet instant.
– Albus ! Arrête... Je...
Les yeux fous, je ne fais plus attention à ce qui m'entoure, sauf cette force qui parcourt mes muscles et qui me donne la supériorité. Je sens le corps sous le mien se faire de moins en moins virulent, et je reprends peu à peu pied dans la réalité.
En voyant le visage suffocant de Scorpius, je retire mes mains d'un coup, me sentant mal. Le blond glisse le long du mur, le souffle court, les doigts posés sur les marques que j'ai laissées dans son cou. Je me recule de plusieurs pas, le regard largement ouvert, horrifié par mon geste.
– Putain ! Potter ! Tu es un grand cachottier en fait. En plus d'être super puissant, tu as une force digne d'un géant.
Je me sens rougir alors qu'il me dit ça en se relevant lentement, se massant encore la gorge. D'un geste brusque, je la retire pour voir la traînée rouge que mes doigts y ont laissé, et je me sens vraiment mal.
Je passe le bout de mon index sur une trace plus rouge que les autres, et le sens tressaillir en face de moi. Ça doit lui faire mal. Une culpabilité comme j'en ai encore jamais ressenti me prend à la gorge et je recule le plus loin possible de lui.
Les prochains jours risquent d'être compliqués. Ça fait quoi, dix minutes que nous sommes seuls, et j'ai déjà failli le tuer. J'espère juste qu'ils ont pensés à mettre des gardes fous pour éviter que l'un de nous deux trépasse.
Connaissant mon père, je n'ai pas trop de souci à me faire, mais je ne suis pas serein pour autant. Devoir passer autant de temps avec mon pire cauchemar n'est pas pour me rassurer.
Je laisse alors mon regard dériver vers le lieu où nous avons été confiné et je dois avouer qu'il semble être agréable. Je ne m'y serais pas enfermé de mon plein gré, mais ça aurait pu être pire.
Je me laisse tomber sur le canapé en face de la cheminée, et d'un mouvement du poignet j'allume le feu devant moi. Un poids se posant sans grâce à mes côtés me fait me tendre, et je garde le regard braqué sur le feu qui danse dans l'âtre. Je n'ai pas envie de me confronter à lui tout de suite.
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Un éternel recommencement
FanfictionLes années ont passées, et tout à changé. Harry s'est marié avec Ginny et il a eu trois enfants merveilleux, mais un jour, sa petite vie tranquille dans la campagne anglaise en compagnie d'une femme qui ne lui correspond plus lui semble trop lourde...