Un éternel recommencement

Chapitre 45 - Drago

J'ai encore la tête retournée après ce début de journée plus que chaotique. Entre l'arrivée inopinée de Harry chez moi pour me faire changer d'avis au sujet de nous. La découverte que nos garçons étaient déjà au courant pour notre relation. La scène surprise entre Blaise et Charlie ce midi. Et enfin, le repas cacophonique auquel j'ai assisté. J'ai le cerveau un peu à l'envers en marchant dans les couloirs de Ste Mangouste.

Malgré tout, j'arrive à garder les pieds sur terre grâçe à la main de Harry entourée autour de la mienne, et qui me retient dans la réalité. Je pense que je n'arrive toujours pas à réaliser qu'il se tient droit à mes côtés, tandis que les gens nous observent, plus ou moins discrètement.

Pourtant, je m'arrête net devant la porte de la chambre de maman, en voyant les deux hommes plantés devant. Je n'ai pas besoin qu'on me dise qui ils sont, cela se voit sur leurs visages. Et le fait qu'ils apostrophent Harry en lui tapant dans le dos, ne fait que renforcer ce que je pensais.

- Ca fait un bail, Harry ! Que fais-tu là ?

Il se tourne vers moi avec un léger sourire, avant de regarder à nouveau ses anciens collègues. Il discute avec eux quelques minutes, avant d'en arriver au coeur du problème. Que font-ils à poireauter devant la porte de la chambre d'hôpital de maman ?

Celui à gauche se gratte l'arrière de la tête, tandis que son copain détourne le regard mal à l'aise, juste après m'avoir lancé unregard de côté. Mon estomac se tord brutalement en comprenant la raison de leur présence.

La veille, maman a montré des signes de rétablissement. Donc bien évidemment, ils sont venus vérifier par eux-mêmes, et pourquoi pas la ramener directement à Azkaban.

Sans même que je n'y ai réellement réfléchi, je m'accroche aux bras de Harry et le regarde, les larmes au bord des yeux. Ils ne peuvent pas m'enlever encore une fois ma maman. Je viens à peine de la retrouver. Ils n'ont pas le droit. J'ai besoin d'elle.

Harry me fait un sourire crispé avant de me caresser la joue, et ce n'est qu'à cet instant que je réalise que je pleure. Il n'y a vraiment qu'avec lui que j'arrive à laisser mes sentiments sortir. Il n'aurait pas été à mes côtés, je me serais blindé contre tout ce que ses Aurors auraient pu me dire, et j'aurais fait face aussi dignement que possible.

Mais à présent que je peux me reposer sur Harry, je me rends compte à quel point c'est agréable de ne pas toujours être obligé de se montrer fort. Il est là pour m'aider, pour m'épauler dans ce genre de situation.

- Tu peux parler, Archie ! Pourquoi êtes-vous là ?

Celui de gauche continue de se gratter la tête alors que son regard se pose sur moi, et je déteste voir la pitié dans ses yeux. Je me redresse, pour afficher un semblant de dignité, gardant tout de même le bras de Harry serré dans le mien.

- Les médecins de Mme Malefoy nous ont envoyé un rapport hier, indiquant qu'elle semblait se remettre assez rapidement. Nous avons donc été mandatés pour la surveiller.

Harry hoche doucement la tête, adressant un petit sourire à son collègue, avant de se tourner vers moi. Je me coule contre lui lorsqu'il dépose un baiser sur mon front pour me soutenir, avant de me figer en entendant un hoquet dégoûté provenant de l'un des deux hommes. Je les regarde tour à tour, avant de m'arrêter sur le fameux Archie. Il a les yeux grands ouverts, et une grimace d'écoeurement sur le visage.

Je tente de garder la tête froide tandis que son visage fait des allers et retours entre Harry et moi, avant qu'il ne prenne la pleine mesure de ce qu'il voit et que son visage se fige dans la rage. D'eux-mêmes, mes doigts commencent à se défaire du bras de Harry, avant que ce dernier ne pose sa main dessus pour m'en empêcher, ses splendides yeux verts plantés dans les miens.