Chapitre 14 - Albus

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Assis sur le canapé, les pieds posés sur la table basse devant moi, un livre dans ma main gauche, les doigts de la droite se perdent dans une chevelure blonde presque blanche, glissant dans les courtes mèches à la douceur de soie.

Un léger sourire étire mes lèvres sans même que je ne m'en rende compte tandis que mes yeux dévorent avidement les lignes qu'ils lisent. Malgré le calme qui règne dans le salon, mon esprit ne cesse de voltiger d'un thème à un autre, passant de l'ouvrage que je suis en train de lire, à nos activités de l'après-midi, pour passer aux bagarres passées.

Je trouve tout à fait incroyable le fait qu'il n'y a pas encore vingt-quatre heures, nous étions tous les deux en train de nous battre férocement dans les couloirs de cette école, et qu'aujourd'hui, nous sommes sagement dans ce salon assis pour moi, allongé la tête sur mes genoux pour lui, sans qu'aucun mot ou insulte ne fuse.

Ce sentiment de plénitude qui m'a envahit depuis le déjeuner ne cesse de m'éblouir. Je crois que pour la toute première fois de ma vie, je suis bien. Réellement bien. En paix avec moi-même.

Ma jeunesse n'a pas été des plus heureuses, même si je sais qu'il existe pire que moi. Malgré tout, je n'ai jamais fait l'expérience d'être réellement apprécié par une personne.

Je sais parfaitement que papa m'aime. Pourtant, je n'ai jamais ressenti les sentiments qui m'animent actuellement alors que Scorpius est tranquillement allongé à mes côtés, sa tête reposant sur mes cuisses.

Je referme mon livre pour le poser, et baisse les yeux pour tomber sur son visage débarrassé de ce masque de froideur qui le caractérise habituellement. Ses traits sont parfaitement détendus et ne font que renforcer sa beauté.

Le bout de mon index se pose sur le haut de son front, descendant lentement vers ses sourcils pour en redessiner l'arc parfait, avant de se diriger subrepticement vers le haut de sa joue que je caresse timidement avant de continuer sa courses vers ses lèvres magnifiques, faites pour les baiser. Et pour tout autre chose également.

Alors que cette autre chose me remonte à la mémoire, je sens mon membre se tendre douloureusement dans mon pantalon. Je me mords la lèvre inférieure, fermant les yeux pour me remémorer avec plus de force encore cette partie de lui qui m'a offert un si bel orgasme.

Je peux dire sans fausse pudeur que Scorpius Malefoy est vraiment doué avec sa bouche. J'ai sans problème pu sentir à quel point il est habile de sa langue. J'avale ma salive alors que j'ai presque l'impression de sentir de nouveau la sensation de sa bouche autour de moi, sa langue s'enroulant autour de mon sexe tendu.

Je me mords plus violemment la lèvre pour retenir ma sève qui monte inexorablement le long de ma verge tendue.

Je sais que je suis un adolescent aux hormones en folie, malgré tout, je trouve que je pense un peu trop à ça depuis la veille. Comme si quelqu'un s'était amusé à jeter un sort sur cet appartement pour que l'on se saute dessus à tout bout de champ.

Je fronce les sourcils alors que cette idée se fraye un chemin dans ma tête, avant de la secouer doucement lorsque je me rends compte des conneries que je suis en train d'inventer pour justifier le fait que je me sois laissé aller entre les bras de mon pire ennemi.

– Arrête, Al ! Ou je ne réponds plus de rien !

Je rouvre brusquement les yeux pour plonger dans un gris pur qui m'aspire quoi que je fasse. J'ai beau tenter de me débattre, je ne peux lutter contre l'attraction qu'il exerce sur moi. Ses yeux seront ma perte.

Sans me quitter du regard, Scorpius se redresse, avant de s'installer à califourchon sur mes jambes. Le coin droit de ma bouche se relève légèrement alors que je m'aperçois que cela semble être une position qu'il affectionne tout particulièrement vu le nombre de fois où il s'est retrouvé juché sur mes genoux aujourd'hui.

Un éternel recommencementOù les histoires vivent. Découvrez maintenant