Chapitre 35 - Harry

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La soirée est déjà bien avancée, et les rires fusent de partout dans cette maison que j'ai toujours considérée comme la mienne. Grâce à l'alcool qui coule dans mes veines, mon rire vient parfois rejoindre celui des autres, mais j'ai toujours cette douleur ancrée au fond de mon cœur qui me fait un mal de chien.

Le baiser échangé avec Charlie n'y a absolument rien changé. Pourtant, j'aimerais réellement passer à autre chose. Je sais qu'il faut que je fasse une croix sur Drago. Il me l'a clairement fait comprendre. Nous n'avons absolument rien en commun en dehors de cette fusion qui nous unit lorsque nous faisons l'amour.

Son nom est détesté de tout la communauté sorcière, alors que le mien est encensé. Il est bloqué dans un mariage sans amour, alors que j'ai réussi à mettre fin au mien. Et le plus important, il ne m'aime pas. Pas une seule fois, ses mots ne sont sortis de ses lèvres. Pas une seule fois il ne m'a fait comprendre que j'étais vraiment important pour lui.

Bien sûr, il m'est arrivé de croire que certains de ses gestes pouvaient être ceux de l'amour, mais depuis qu'il m'a jeté, j'y ai longuement réfléchi, et j'ai compris que c'était pour mieux m'amadouer.

Je secoue doucement la tête pour me sortir ses pensées sombres de la tête, et un sourire rayonnant orne mes lèvres en sentant une chaleur se poser sur ma cuisse. Je baisse les yeux pour trouver la main de Charlie, qui bien évidemment s'est assis à côté de moi,posée sur ma jambe. Son pouce trace de légers cercles qui envoient des tonnes de frissons dans tout mon corps.

Je pose ma main sur la sienne et entrelace mes doigts aux siens avant de relever les yeux sur son visage pour le trouver en train de me regarder, un sourire timide aux lèvres. Je crois que c'est la toute première fois de ma vie que je le vois dans cet état.

Pour moi, Charlie a toujours été quelqu'un de fort et qui savait ce qu'il voulait dans la vie. Pas du tout cet homme qui est actuellement à mes côtés, et semble se demander ce qu'il doit faire ensuite.

Je resserre donc mes doigts sur les siens en lui souriant de toutes mes dents. Je sais que ce n'est peut-être pas très honnête de ma part de m'accrocher à lui alors que mes pensées sont encore toutes tournées vers Drago, mais je sens qu'il peut me faire du bien.

Les filles de la famille débarrassent la table, et les hommes se retrouvent dans le salon, un verre de liqueur entre les doigts à discuter du dernier match du tournoi de Quidditch. Je me laisse porter par la conversation animée, ne me rendant même pas compte que plus le temps passe et plus je m'appuie sur Charlie.

Ce n'est qu'en surprenant le petit sourire égrillard de mon meilleur ami posé sur nous que je me rends compte de ma position. Ma tête posée sur l'épaule de Charlie, mon dos collé à son buste, ma main joue avec ses doigts posés sur mon ventre.

D'un regard extérieur, je me doute du spectacle que l'on peut donner. Mais étrangement, personne ne fait la moindre réflexion. On dirait presque qu'ils s'y attendaient. Comme si depuis le tout début, nous devions nous comporter de cette manière.

Je fronce un peu les sourcils avant de me redresser et de prendre une meilleure position sur le canapé. Ron hausse ses sourcils avant de me faire un mouvement de tête, m'indiquant un coin plus calme. Je comprends qu'il veut discuter avec moi, et je sens mon ventre se contracter sous le stress.

Il est au courant que mes préférences ont changé dernièrement, et il doit très certainement savoir où j'en suis aujourd'hui. Je prends une courte inspiration avant de poser mon verre sur la table basse et de me lever.

La main de Charlie reste quelques secondes coincées à la mienne et je me tourne vers lui pour savoir ce qu'il veut. Il fronce les sourcils de manière interrogative, et presque malgré moi je lui fais un léger sourire pour lui montrer que tout va bien. Pendant un quart de secondes, je m'imagine même me pencher pour venir l'embrasser avant de me souvenir de l'endroit où je me trouve et de toutes les personnes qu'une telle chose pourrait choquer.

Un éternel recommencementOù les histoires vivent. Découvrez maintenant