Chapitre 32 - Drago

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Je regarde le dos de mon fils disparaître derrière la porte, avant de me ruer dans ma chambre. Mais qu'est-ce qui a bien pu lui passer par la tête pour se faire remarquer de la sorte ? Il est complètement stupide ou il le fait exprès !

J'étais déjà au courant que les Gryffondors n'étaient pas les plus intelligents, mais à ce point-là, ça frise le ridicule.

Je m'arrête net dans l'encadrement de la porte en voyant mon amant reboutonner lentement sa robe de sorcier que je lui ai retiré précédemment. Au tremblement de ses doigts, je comprends qu'il est lui aussi en colère.

Depuis que nous avons commencé à nous fréquenter, j'arrive de mieux en mieux à le décrypter. Certains de ses tics m'apparaissent flagrant à présent que je le connais mieux. Et je suis quasiment sûr et certain qu'à cet instant, Harry est hors de lui.

Je croise les bras sur mon torse, m'adossant au chambranle, le regardant batailler avec ses boutons. Ça me démange d'y aller et de pousser ses doigts pour le faire à sa place, mais je pense que ça ne serait pas très bien perçu par mon amant. Je le laisse donc s'empêtrer dans sa robe, un léger sourire aux lèvres.

Harry redresse soudain la tête et son regard se braque dans le mien. Le vert de ses prunelles est sombre comme une forêt, et me donne des frissons d'appréhension qui me parcourt l'échine de haut en bas. Il se fige en me voyant, les doigts toujours crispés sur les boutons de sa robe, avant de rebaisser la tête pour finir de s'habiller.

Il n'a pas besoin de m'en dire plus pour que je comprenne que notre soirée baise de ce soir est purement et simplement annulée. Une déception comme j'en ai rarement ressentie m'envahit lentement, et je fais craquer mon cou pour la faire passer.

Je continue de regarder mon amant qui vient de s'asseoir sur mon lit pour remettre ses chaussures, et je me retiens de m'agenouiller devant lui pour le supplier de rester. Je ne vois pas pourquoi je me jetterais à ses pieds alors que c'est lui qui vient de faire une erreur aussi grosse que lui.

Révéler sa présence à mon fils est la pire connerie qu'il pouvait faire. J'ai bien vu dans les yeux de Scorpius qu'il ne m'a pas cru lorsque j'ai nonchalamment haussé les épaules. Je suis persuadé qu'il sait que quelqu'un se trouvait dans ma chambre. Connaissant mon fils, il ne va pas me lâcher avec ça à partir de maintenant.

Harry finit par se relever, lissant les pans de sa robe sur ses cuisses, les essuyant certainement par la même occasion. Il se passe une main dans les cheveux, avant de se mettre en marche, et de carrément me pousser en voulant passer la porte.

Je grogne doucement, avant de le suivre dans le salon. Je dois admettre que ma colère doit être aussi forte que la sienne. Surtout que je ne vois pas pourquoi lui est en colère. Moi, j'ai des raisons. Mais lui ? Je n'en vois aucune.

– On peut savoir ce qu'il t'a pris ?

Harry s'arrête net en entendant le son froid et énervé dans ma voix. Il se retourne très lentement, ses poings serrés le long de son corps. Ses yeux verts me fusillent de nouveau, mais je ne baisse pas les yeux. Jamais !

La seule et unique personne a avoir réussi à me faire baisser les yeux était Lord Voldemort. Lui seul a été capable de me soumettre. Mais que je sois pendu si un jour cela arrive devant Harry.

– Ce qu'il m'a pris ? Tu te fous de moi, Malefoy ?

Le nom utilisé me broie le cœur, mais je n'en montre rien. Depuis plusieurs semaines maintenant, Harry n'utilise plus que mon prénom, ou même un surnom lorsque nous sommes seuls. Alors le retour de mon nom de famille avec cette note méchante dans la voix me fait plus de mal que je ne le pensais.

Un éternel recommencementOù les histoires vivent. Découvrez maintenant