Un éternel recommencement

Chapitre 4 - Albus

Assis par terre, je regarde d'un œil triste mes affaires éparpillées par terre, sorties de mon sac éventré par un sort bien lancé. Des larmes de rage me montent aux yeux alors que des ricanements méchants m'entourent.

Encore une fois, je me retrouve le bouc émissaire de ce satané Malefoy. Ce dernier me regarde de haut avec son air hautain qui me hérisse le poil. Je commence vraiment à en avoir ras le bol de me retrouver systématiquement à ses pieds de cette façon.

– Alors, Potter ! Même pas capable de tenir sur ses jambes ?

Le blond effectue un mouvement leste du poignet, faisant s'envoler mes affaires dans le couloir bondé, allant même jusqu'à détacher les pages de mes livres. Je resserre les doigts sur ma propre baguette, les mots du professeur Londubat tournant en boucle dans ma tête.

Comme me l'avait demandé mon frère, je suis allé le voir pour lui parler des petits problèmes que je rencontrais avec le Serpentard. Il n'a pas semblé surpris outre mesure par mes paroles. Un peu comme s'il le savait déjà depuis longtemps. J'aurais dû me douter que toute l'école était au courant.

En revanche, ce qui a été étonnant, c'est les conseils qu'il m'a donné. Comme il me l'a dit lui-même, il n'est pas du genre à enfreindre les règles de l'école, mais il m'a avoué que par moment, cela pouvait se révéler nécessaire. Moi, tout ce que je veux, c'est être un peu tranquille. Je ne demande pas grand-chose, juste de pouvoir vivre ma scolarité correctement.

Le professeur de botanique m'a alors dit qu'il serait temps que je commence à me défendre. Il m'a avoué qu'il savait que je gardais bien caché une partie de ma magie pour qu'on ne me voit pas comme le digne fils de mon père. Un petit sourire a étiré mes lèvres après ses mots. J'aurais dû me douter qu'un professeur saurait faire la différence entre ce que je montre, et ce dont je suis capable.

Je redresse brusquement la tête, plantant mon regard dans le gris orageux, et d'un informulé, je désarme le Serpentard. Avec un sourire victorieux, je le regarde s'écraser contre le mur derrière lui, et me lève d'un mouvement lent.

Tout aussi calme, sentant ma magie parcourir à toute vitesse mes veines, je lance un sort pour réparer mes livres et tout ranger dans mon sac, de nouveau solide comme un roc.

Toujours d'un informulé, je dresse un bouclier protecteur autour de moi pour éviter le sort de Malefoy. Tout autour de moi, je sens mes « camarades » commencer à s'agiter. Ma façon de me défendre semble les exciter plus que nécessaire.

Je me tourne vers mon ennemi de toujours, le visage toujours figé par la rage qui bouillonne en moi. J'ai beau paraître calme à l'extérieur, à l'intérieur de mon corps, ce n'est qu'un ouragan tourbillonnant, faisant crépiter ma magie comme jamais.

C'est décidé, je ne vais plus me laisser faire !

– Un problème, Malefoy ? Tu viens peut-être de te rendre compte que ce n'était plus aussi facile lorsque l'autre en face se défend ?

Un rictus méprisant s'affiche sur le visage de mon pire ennemi, et je lui réponds de même avant de faire demi-tour, mon bouclier toujours en place. Je le connais ce vil serpent. Il est tout à fait capable, et surtout assez lâche, pour me tirer dans le dos. Et comme je l'avais prévu, mon bouclier vibre autour de moi alors que j'esquisse un premier pas.

Je me retourne vers la troupe assemblée autour de leur prince, et d'un mouvement ample du poignet, les envoie tous valdinguer contre le mur.

Une fois certain de ne plus me faire attaquer par les traîtres, je sors du couloir d'une démarche fière. Pour la toute première fois de ma vie, je me suis défendu. Et je dois avouer que cela m'a fait un bien fou. Ils savent maintenant de quoi je peux être capable. Et encore, je ne leur ai montré qu'une infime part de ce que je sais faire.