Chapitre 26 - Drago

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Appuyé contre mon bureau, je regarde les bouillonnements du chaudron face à moi sans vraiment les voir. Heureusement que c'est une recette que je connais par cœur et qui ne demande pas beaucoup de concentration. Parce que je n'en n'ai pas la moindre depuis que je suis sorti de l'appartement de Harry ce matin.

Je n'arrive pas à croire que je me sois montré aussi stupide. Comment j'ai pu m'endormir ? Et surtout, comment je n'ai pas réussi à me réveiller avant qu'il ne soit si tard ?

Ce n'est absolument pas mon style de dormir jusqu'à des heures indues de cette façon. Le plus souvent, mes yeux s'ouvrent d'eux-mêmes à six heures du matin, tous les jours que Merlin fait. Alors pourquoi justement ce matin, mes yeux sont restés résolument fermés ?

Je jette trois crins de licorne dans le chaudron et regarde la réaction du liquide fumant, souriant légèrement en la voyant prendre une légère teinte orange. Jusque-là, tout va bien.

Je me retourne vers mon bureau en soufflant, me demandant ce que je dois faire maintenant. Jusqu'à ce matin, tout allait bien dans le petit monde parfait de Drago Malefoy. J'avais réussi à trouver un amant exceptionnel qui acceptait de garder mon petit secret.

Même si le fait que j'aime les hommes ne soit pas le plus gros de mes secrets, très peu de personnes sont au courant. Je dirais que la seule en dehors de mes différents amants est mon fils.

Je ne l'ai avoué qu'à Scorpius. Je ne suis même pas certain que ma très chère femme soit au courant. En tout cas, personnellement, je ne lui ai rien dit. Je n'ai absolument aucune confiance en elle. Daphné serait capable de lâcher cette bombe en plein milieu d'un dîner huppé sans même s'en rendre compte. Ruinant ma vie plus qu'elle ne l'a déjà fait.

Je récupère un flacon de sisymbre pour en faire tomber une feuille dans ma préparation. À l'approche de l'hiver, madame Pomfresh m'a demandé de refaire son stock de potions guérissantes pour les petits maux de l'hiver. Une fois de plus, je regarde la couleur changer et soupire de nouveau de soulagement en la voyant passer à un bleu nuit absolument magnifique.

Je repense alors à ma nuit de folie et un sourire éblouissant vient étirer mes lèvres. Je dois bien avouer que je ne regrette absolument pas d'être aller le rejoindre hier soir. Il faut dire aussi que notre petite session de la matinée m'avait un peu laissé sur ma faim.

Mais avec Harry, j'ai le sentiment de toujours rester sur ma faim. Lorsque je pense être enfin rassasié, il me fait son petit sourire sexy et mon membre se remet à durcir dans mon pantalon pour ne plus se reposer tant qu'il n'a pas goûter au corps incroyable de mon Gryffondor.

Je pousse un soupir à fendre l'âme alors que je me rends compte que les sentiments que je croyais évanouis depuis des années sont de retour en force. Je pensais sincèrement m'être débarrassé de cet amour que j'éprouve pour lui depuis toutes ses années. Mais plus je passe de temps avec lui, et plus j'ai envie d'en passer.

Lorsqu'il m'a pris pour la dernière fois cette nuit, j'étais vraiment épuisé, mais il me restait encore un peu de force pour me rhabiller et retourner dans mes appartements privés. Pourtant, j'ai préféré me blottir contre lui, son parfum d'été s'enroulant autour de moi, son cœur battant lentement sous mon oreille.

Je me suis montré faible, et j'en paye à présent le prix. Je connais bien Ron Weasley et sa langue fourchue. Il est incapable de garder un secret. D'ici quelques jours, je peux m'attendre à ce que tout le monde sorcier sache que je me tape Harry Potter.

Je souffle de nouveau, touillant dans le sens des aiguilles d'une montre ma potion, comptant les tours pour ne pas la foirer, avant d'éteindre le feu en dessous et de sortir des flacons d'une étagère un peu plus loin.

Un éternel recommencementOù les histoires vivent. Découvrez maintenant