Chapitre 38 - Drago

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Je reste figé sur ma chaise, attendant sagement que Harry sorte enfin de cette chambre d'hôpital, les mains bien à plat sur mes genoux. J'ai un mal fou à me retenir de lui sauter dessus. Cela fait tellement de jours que je ne l'ai pas vu, que mes doigts fourmillent de le toucher à nouveau.

Ces dernières semaines, j'ai tout fait pour ne pas le croiser dans les couloirs de Poudlard. Un peu ce que j'avais fait en début d'année.Et je dois reconnaître que ça n'a pas été facile tous les jours. Par moment, j'avais l'impression qu'il me suivait tellement je manquais de le croiser.

Je jette un rapide coup d'œil dans sa direction, me demandant ce qu'il fait encore ici. Il a déposé son fils, il n'a plus qu'à partir maintenant. S'il reste trop longtemps, j'ai peur de ne  pas réussir à me retenir.

Il laisse échapper un soupir, avant que je ne vois son corps se tendre légèrement et faire un pas dans ma direction. Je me crispe davantage sur ma chaise, faisant tout mon possible pour ne pas lui sauter dessus.

- Ecoute Dray...

Je lève la main droite pour l'interrompre, encaissant le léger frisson parcourant mon échine que le petit surnom a provoqué en moi.

- Je pense que nous avons déjà fait le tour de la question Potter. Tout ce qui devait être dit, l'a été. Donc, la discussion est close.

Je vois ses mains se serrer convulsivement le long de ses flancs et je pense qu'il n'est pas très loin de perdre son sang-froid. Etrangement, j'ai l'impression de revoir le jeune homme que j'ai toujours connu jusque-là . Et ça me fait mal. J'avais le sentiment que nous étions passés à autre chose depuis cette époque.

- Non, justement. Je n'ai pas l'impression que tout ai été dit. TU as parlé. TU as donné ton point de vue. Mais à aucun moment tu ne m'as demandé ce que j'en pensais.

Je baisse la tête, prenant une courte inspiration pour ne pas perdre mon sang-froid à mon tour. Il a tout à fait raison lorsqu'il dit que je ne lui ai pas laissé le choix. Mais je ne pouvais pas faire autrement. Je me devais de mettre un terme à cette liaison entre nous pour son bien.

Au moment même où j'ai reçu cette lettre du ministère m'indiquant que ma mère allait être provisoirement transférée à Ste Mangouste, je savais que les journaux n'allaient pas manquer cette information. Et, bien évidemment, ma vie allait se retrouver à nouveau en première page de ses torchons.

J'ai voulu le protéger. Après tout, il est notre héros national. Les journaux ne lui auraient fait aucun cadeau pour coucher avec l'héritier Malefoy.

Même s'ils ne se sont pas vraiment acharnés sur moi ou ma famille, la sortie prématurée de maman de la prison d'Azkaban a fait beaucoup de bruit. Et ma vie à été passée au peigne fin. J'ai même eu des nouvelles de Daphnée suite à ça. Les premières en presque seize ans.

Quoi qu'il en soit, je ne voulais pas que des journalistes trop zélés découvrent ce qu'il se passait entre Harry et moi. Cela lui aurait fait beaucoup trop de mal, et je m'en serais voulu.

Je plaque mon masque de Malefoy sur mon visage, avant de relever la tête pour planter mon regard dans le sien. La douleur et la peine qui se dessine dans le vert de ses prunelles me donne un coup au coeur, mais je me dois de rester fort. Je ne dois pas flancher maintenant.

- Peu importe ce que tu en penses, Potter. Il n'y a plus rien entre nous, point à la ligne.

- Mais...

Je me lève d'un bond, ne sachant pas vraiment ce que je vais faire. Pendant un court instant, je me demande si je vais lui sauter au cou pour enfin me rassasier à ses lèvres, ou pour l'étrangler de me rendre la vie aussi difficile. Elle l'est déjà bien assez sans qu'il n'en rajoute.

Un éternel recommencementOù les histoires vivent. Découvrez maintenant