Un éternel recommencement

Chapitre 5 - Harry

Assis face au bureau de Minerva, je me demande pourquoi j'ai été convoqué de la sorte. J'ai une mauvaise impression qui ne me quitte pas depuis le matin où j'ai posé le pied par terre.

Et me retrouver à cette place fait remonter trop de souvenirs. Mon regard se porte sur le portrait en face de moi, et le sourire qui m'est adressé me fait monter les larmes aux yeux. J'ai passé tellement de temps dans ce bureau. Rarement des moments agréables, pourtant, je n'en n'ai oublié aucun.

Un coup frappé à la porte me fait sortir de ma rêverie et je me retourne pour voir à qui la directrice à demander de nous rejoindre. Je serre douloureusement les mâchoires en voyant Malefoy entrer de son pas sûr de lui et altier. Il n'a vraiment rien perdu de sa superbe ses dernières années. Et je le déteste toujours autant.

J'ai beau savoir qu'il nous a aidé dans la bataille finale, ça ne retire rien au fait que c'est à cause de lui que Dumbledore est mort. Je sais que je ne suis pas réaliste, avec le maléfice causé par l'Horcruxe, Dumbledore serait mort de toute façon, et il a préféré choisir sa mort plutôt que d'agoniser pendant des mois, voir des années dans la souffrance.

Le blond prend place dans le fauteuil à mes côtés, ne m'adressant pas même un regard. Depuis plus d'un mois que je travaille ici, je crois que c'est la toute première fois où je le revois depuis ce fameux jour où les nouveaux étaient présentés à leur collègue. À croire qu'il fait tout pour m'éviter dans les couloirs. Ce château à beau être grand, je sais que c'est tout bonnement impossible qu'on ne ce soit jamais croisé.

Pas que je le veuille particulièrement, bien au contraire, mais ça me donne un sentiment de supériorité par rapport à lui. Parce que cela veut dire que Malefoy cherche à ne pas me croiser. Donc, qu'il a peur de moi.

– Messieurs, si je vous ai convoqué, c'est parce qu'il s'est passé quelque chose de très fâcheux cet après-midi.

Je me redresse dans mon fauteuil, fixant toute mon attention sur Minerva. Vu les pincettes qu'elle vient de prendre, je sens que je ne vais pas aimer ce qu'elle va me dire.

À mes côtés, Drago ne semble même pas s'intéresser à ce qu'elle dit. Son regard reste braqué sur la fenêtre, comme s'il se moquait totalement d'avoir été convoqué de la sorte.

– Vos fils ce sont une fois de plus battus.

Je lève les yeux au ciel, fatigué par cette haine que semble se vouer nos fils. L'histoire se répète vraiment. Combien de punitions j'ai écopé pour m'être battu avec Drago ? Bien trop pour pouvoir encore les compter.

Et depuis quelques semaines, il ne se passe pas un seul jour sans que l'un ou l'autre soit puni pour s'être battu. À croire que c'est devenu leur sport favori à l'un et l'autre.

Je dois avouer que j'ai du mal à reconnaître mon fils dans ce garçon furieux. Neville m'a dit que mon fils était venu le voir pour lui dire qu'il était embêté depuis des années par le fils Malefoy, et j'ai été heureux de ce que lui a répondu mon ami. À présent, je le regrette. Neville n'aurait peut-être pas dû lui donner le conseil de se défendre, car aujourd'hui, non seulement Albus se défendait, ce que je trouvais logique, mais il arrivait aussi bien souvent qu'il était l'instigateur des bagarres.

– Je suis au regret de vous dire que cette situation ne peut plus durer. Aujourd'hui, un élève à été transporté à l'infirmerie par leur faute, et un couloir entier à failli finir détruit. Je ne peux pas tolérer ça plus longtemps.

Mon cœur se met à battre à coups redoublés dans ma poitrine alors que je comprends que mon fils est sur le point de se faire renvoyer. J'ignorais que ce genre de chose pouvait être possible.