Chapitre 17 - Harry

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Sincèrement, je ne comprends plus rien. La veille, j'étais un homme heureux et comblé par le plaisir, et ce soir, je suis totalement perdu.

Comme les soirs précédents, je me suis rendu dans la pièce aveugle nous servant pour espionner les garçons, m'attendant à y trouver Drago. Mais j'ai eu beau patienter durant des heures, certain qu'il allait finir par ce montrer, il n'est jamais venu. Et je ne comprends pas pourquoi.

Pourtant, ce midi encore, sa bouche était posée tout contre la mienne pour un baiser passionné. J'ai bien senti l'excitation qui le parcourait à cet instant. Je sais que je lui plais. Qu'il me veut. Tout comme je le veux. Alors pourquoi n'est-il pas là ce soir ?

Je m'attendais à ce qu'on reprenne là où on s'était arrêté la veille. Qu'il me montre ce que j'ignore encore. Qu'il me fasse découvrir les joies du sexe entre deux hommes.

Depuis que sa main s'est posée sur la partie la plus intime de mon anatomie, je ne rêve plus que de savoir ce qu'il pourrait faire avec le reste de mon corps. Ça m'a obnubilé toute la fin de soirée de la veille, et une bonne partie de la nuit. À tel point que j'ai très peu dormi, et que je me suis réveillé avec une trique d'enfer. Je me la suis d'ailleurs trimbalée une bonne partie de la journée.

Je rentre en trombe dans mon appartement et file vers ma chambre d'un pas sûr. J'ouvre mon armoire et en sors un carton plein de poussière. En ouvrant le couvercle, mon cœur se serre légèrement tandis que des larmes montent en moi.

Ce carton renferme une grande partie de mes souvenirs dans ce château. Des photos de mes camarades de classe, dont certains ne sont plus. Des livres que l'on m'a offert, des cadeaux que j'ai reçu. Tout un tas de choses qui ne me servent strictement à rien, mais que je garde jalousement.

Je sors le tout avant que mes doigts ne touchent une étoffe fluide comme de l'eau, et un sourire étire mes lèvres. Cela fait tellement longtemps que je ne m'en suis pas servie. Je sors ma cape d'invisibilité du carton et repense avec nostalgie aux nombres incalculables de fois où elle m'a sortie de situations pires que tout dans lesquelles je m'étais mises.

Mais je la pose à mes côtés, car ce n'est pas ce que je cherchais en ouvrant ce carton. Mes doigts touchent alors ce bout de parchemin que je cherchais depuis tout à l'heure, avant de me laisser embarquer dans mes souvenirs.

Je le sors à son tour, et pointe le bout de ma baguette dessus tout en murmurant :

– Je jure que mes intentions sont mauvaises.

Presque immédiatement, le plan du château se dévoile à mes yeux et les noms des personnes présentes en ce moment même, se mettent à bouger le long des couloirs dessinés. Je me plonge dans son étude, cherchant un nom en particulier.

En sortant de la pièce de surveillance, je voulais aller directement aux appartements de Drago, mais je me suis rendu compte que j'ignorais totalement où ils se trouvaient. Je me suis dit que déambuler dans les couloirs en espérant tomber sur lui n'était pas la meilleure des idées.

Et l'idée de la carte des Maraudeurs dormant bien sagement dans le fond de mon armoire m'est venue soudainement en tête. Elle n'a pas servi depuis des années, n'ayant pas voulu la donner à mes enfants, sachant très bien quelles bêtises ils pourraient faire avec.

Je me concentre sur les cachots, me doutant que tout comme son parrain à son époque, Drago à dû vouloir un appartement proche de son labo, et pas très loin non plus de la salle commune des Serpentards, afin de pouvoir y arriver le plus vite possible s'il y avait le moindre problème.

Et enfin, son nom apparaît, faisant de toute évidence les cents pas dans un espace assez restreint. Tout mon corps se met à trembler à l'idée que je ne vais pas tarder à le revoir.

Un éternel recommencementOù les histoires vivent. Découvrez maintenant