Chapitre 5 : Fabuleuse Falkjar (partie 1)

3.2K 305 52
                                    

Un rayon de soleil vint se poser sur le visage souriant de la jeune fille. Elle émergea doucement de son sommeil, fraichement reposée, et ouvrit ses yeux emplis de bonheur. Pour la première fois de sa vie, son avenir lui semblait bien plus heureux. Pour la première fois, elle avait hâte de vivre ce qui l'attendait.

Elle tourna sa tête sur un papier déposé sur son oreiller. Elizabeth savait que Jonathan l'avait laissé à son attention par une simple influence de la magie. Sans se relever, la magicienne le déplia et en lut son contenu.

Elizabeth,

Encore félicitations pour ta victoire. Tu t'es admirablement battue, tu n'aurais pas pu me rendre plus fier. J'ai proposé ton idée au Directeur. Il l'a acceptée. Nous te transfèrerons dans ta prochaine école dimanche. Pour le moment, tu es libre de toute obligation. Veille à ne pas courir de danger, ni de te faire expulser de chez toi. Il te faudra préparer tes bagages avant de partir. Je resterai en ville mais je ne pense pas être disponible. Ton transfert me demande beaucoup de travail.

Prends bien soin de toi.

Avec toute mon amitié,

Jonathan Miller

Son écriture était nette et soignée. Elizabeth garda ce mot près d'elle durant la semaine qui suivit. Ce bout de papier était la seule preuve tangible que la semaine passée et ses auditions n'étaient pas le seul fruit de son imagination.

Elle n'avait pas à retourner au lycée, elle n'avait plus à obéir à quelconques obligations. Tout comme pendant les vacances scolaires - semaines qu'elle préférait dans l'année - Elizabeth pouvait faire ce qu'elle voulait. Obéir à sa famille d'accueil n'était plus aussi contraignant, elle le faisait même de bon cœur. Rien n'aurait pu entamer sa bonne humeur. Elle serait très bientôt libre...

Jonathan avait rencontré les époux pendant la semaine pour discuter de ce programme si prometteur dans ce centre de redressement entièrement gratuit. Les époux garderaient tous les avantages du fait d'accueillir la jeune fille dans leur foyer et n'auraient plus à se soucier de sa présence. Ce fut sans l'ombre d'une hésitation qu'ils acceptèrent.

Mystérieusement, la même semaine, le couple reçut un voyage gratuit pour un week-end à Paris, trajet et hôtel compris. Ils n'avaient participé à aucun concours, et pourtant les preuves étaient là. Le vendredi matin, la famille déserta la maison sans savoir que la jeune fille ne serait plus présente pour leur retour le dimanche. Elizabeth n'eut aucun mal à crocheter les serrures de sa maison pour récupérer ses affaires et achever de préparer sa valise. Elle en profita tout de même pour comploter sa vengeance. Elle brisa tous les miroirs présents dans la maison, fit exploser toutes les ampoules, changea de place tous les couverts et ustensiles de la cuisine ainsi que leurs vêtements dans les commodes. Elizabeth était satisfaite de son travail : l'argent qu'ils n'avaient pas dépensé pour elle le serait au moins à cause d'elle. Et l'idée était terriblement délicieuse. Quand Jonathan vint la chercher aux premières lueurs de l'aube, elle ne jeta pas même en regard en arrière. Seul l'avenir comptait à ses yeux, à présent.

Quand ils furent arrivés à la capitale Norvégienne, Jonathan conduisit la jeune fille dans les rues bondées d'Oslo pour l'attirer dans des écuries éloignées de toute habitation et de tout humain. Tous deux montèrent dans une calèche tirée par deux animaux qu'Elizabeth avait déjà pu observer le jour de son audition. Ils ressemblaient à des cerfs mais étaient bien plus fins et possédaient une longue queue qui balayait le sol derrière eux. La magicienne n'eut pas l'occasion de questionner Jonathan à leur sujet, il était trop occupé à donner des indications au cochet.

La calèche quitta la zone urbaine pour se perdre dans des forêts denses sans suivre de chemin déjà dessiné. Les créatures avançaient d'un pas égal sans se poser aucune question, comme certaines de leur trajet. Elizabeth observait avec admiration les paysages qui défilaient autour d'elle. Si elle avait traversé le Royaume-Uni et visité ses différentes régions, jamais elle n'était sortie de son pays natal. Découvrir les paysages scandinaves l'émerveillait.

La fatigue commençait doucement à la gagner après quelques heures de marche ininterrompue. La calèche d'abord confortable lui causait à présent mal au dos, et elle avait plus que jamais envie de se dégourdir les jambes. Jonathan continuait de parler en norvégien. Sa maîtrise de la langue impressionnait d'ailleurs Elizabeth.

Les bêtes descendirent finalement sur les rives d'un lac immense. Si la magicienne pensait ceux d'Ecosse impressionnants, ce n'était rien par rapport à celui-ci. L'autre rive lui apparaissait extrêmement lointaine, et le voyage jusqu'à l'autre bout risquait encore de durer des heures. Elizabeth soupira devant l'effort qui l'attendait.

Jonathan chargea ses valises dans une petite barque instable et l'aida à s'y installer. Les bancs de bois étaient inconfortables, et leur stabilité plus que limitée. La mine sombre, Elizabeth s'y assit. Elle avait hâte d'être enfin arrivée.

« Ne t'inquiète pas, la rassura Jonathan, nous y sommes bientôt. »

Elizabeth ne voyait même pas l'ombre de l'école. Si elle se trouvait au milieu des arbres sur la rive opposée, elle ne devait pas être bien grande. Autrement, la notion de bientôt de Jonathan devait vraiment différer de la sienne.

La barque glissait avec facilité sur l'eau paisible. Ils progressaient bien plus rapidement que la magicienne l'aurait pensé. Malgré son air las et ses pensées de bon lit chaud et douillet auprès d'une cheminée chaleureuse, son cœur s'accélérait avec la pensée qu'elle allait bientôt découvrir sa nouvelle école. Les paysages étaient magnifiques, le cadre idéal. Elizabeth parvenait difficilement à se rendre compte de la chance qu'elle avait.

Soudainement, elle apparut. Telle une montagne jaillie au milieu du lac, Falkjar était devant ses yeux. Il ne faisait aucun doute à la jeune fille que l'édifice avait été créé pour et par la magie. Des bâtiments suivaient le sillage de la roche, et s'apercevaient dans la lueur du soleil couchant des centaines de torches qui brûlaient sur les étages. C'était comme si une petite ville s'était ancrée dans les parois rocheuses. Çà et là des cascades dévalaient les flancs de pierre là où les bâtiments blancs avaient laissé la nature tranquille. Au sommet de la montagne s'élevait telle une tour un bâtiment fait de pierres blanches et d'arches ouvertes dont il était impossible de discerner l'intérieur. L'eau entourait la terrasse de l'édifice et coulait sur la montagne pour se déverser dans le lac à son pied.

Elizabeth était fascinée. Les petits bâtiments aux pierres blanches arboraient des reflets dorés, les arbres les surplombaient et la nature semblait y avoir tous ses droits. Des chemins tracés de dalles blanches contrastaient avec l'herbe vert foncé et l'eau cristalline. Le lieu lui inspirait calme et repos. L'édifice semblait en symbiose avec la nature, et elle pouvait presque sentir leur communion avec la magie, dont la présence était bien plus forte qu'en Angleterre.

Un sourire serein s'inscrit sur le visage d'Elizabeth. Toute fatigue s'était envolée, elle avait à présent hâte de visiter l'école. Jamais elle n'avait vu auparavant de lieu aussi magnifique, et n'arrivait pas à se rendre compte qu'elle allait y étudier. Quand Jonathan lui avait parlé de l'école elle s'était tour à tour imaginé un château imposant et majestueux, une suite de bâtiments modernes et sobres, et même des cabanes dans des arbres et des maisons flottantes. L'école qui s'offrait devant elle dépassait toutes ses attentes. Elizabeth avait l'impression de se trouver au paradis...


D'accord, je m'excuse, je vous avais promis un chapitre pour hier, mais je n'ai pas eu de temps pour moi. Enfin, voilà la découverte de Falkjar ! Le lieu vous plaît-il ? Parait-il étonnant ? J'avoue l'avoir créé dans les Sims, après des heuuuuures de travail (et encore, le résultat n'est pas à la hauteur de mes espérances), mais si vous voulez avoir une idée du lieu, vous aimeriez que je poste une (ou plusieurs) images ? Falkjar comme je l'ai imaginée ne ressemble pas à l'image que j'ai posté en début de chapitre, mais c'est celle que j'ai trouvé qui m'y fait le plus penser !

Prochain chapitre : Dimanche 5 Mars (promis, cette fois il sera là à temps !)

FalkjarOù les histoires vivent. Découvrez maintenant