La semaine se déroula sans plus d'encombres. Elizabeth et Andy passaient de plus en plus de temps ensemble, jusqu'à ne presque plus se quitter, et les autres élèves ne voyaient pas ce rapprochement d'un très bon œil. S'il leur prenait l'envie de leur jouer un tour, la puissance de l'une et la sournoiserie de l'autre seraient désastreuses. Et ils y pensaient sérieusement.
Leurs joutes verbales continuaient, mais plus le temps passait, plus Elizabeth les appréciait. Quant à qui gagnait la partie, les scores étaient toujours à peu près égaux, sans que chacun ne s'avouât vaincu. Andy continuait d'enseigner à Elizabeth ses sorts et en profitait pour augmenter ses compétences. Il lui montrait également dès que possible les passages secrets de l'école et les moyens d'y accéder. En échange, Elizabeth lui enseignait quelques astuces pour optimiser sa puissance.
Pendant ces quelques jours, les rapports entre Elizabeth et Juliette s'étaient nettement dégradés. Un midi elle l'avait prise à part pour s'expliquer, et les voix étaient rapidement montées.
« Andy t'a complètement retourné le cerveau. Tu étais l'une des nôtres, et regarde ce que tu es devenue ! Je t'avais pourtant prévenue !
— Tu te trompes, Juliette. La manière dont j'agissais n'était qu'une façade. Je n'ai jamais été réellement l'une des vôtres, comme tu le dis.
— Alors pourquoi être restée avec nous si tu n'appréciais pas notre compagnie ? »
Elizabeth se souvint du remord qui l'avait pris avant de lui confesser ses intentions. Elle s'était mordue la lèvre et avait tout avoué.
« Je ne faisais que me servir de vous. Je voulais apprendre tout ce que je pouvais sur l'école et la magie, extorquer vos connaissances, je voulais avoir une bonne image, ne pas être tout en bas de l'échelle sociale, comme je l'étais chez les humains.
— Tu nous as utilisés. »
Sa voix était blanche. Déçue. Elizabeth s'était mordue plus fort la lèvre, désolée.
« Mais pourquoi rester avec lui ? Pourquoi... lui ?
— Il possède tout ce dont je désire. Au niveau des connaissances. Et on se ressemble plus que ce que tu crois.
— Quand je pense que je me suis battue avec les autres pour qu'ils te pardonnent, pour qu'ils t'acceptent de nouveau. Ils ont menacé de ne plus me parler, et toi tu dis que depuis le début tu t'en fichais ? Tu n'es clairement pas celle que je croyais.
— Et tu les appelles tes amis ?
— Eux au moins ne m'ont jamais menti.
— Enfin, ouvre les yeux Juliette ! Ce n'est qu'une bande de jeunes superficiels, stupides, immatures, et qui ressemblent bien plus à des humains qu'à des magiciens ! Comment peux-tu apprécier leur compagnie alors qu'il y a tant à apprendre ?!
— Elizabeth, tu n'es ici que depuis un mois et demi. Alors pour toi, la magie c'est nouveau, attrayant et génial. Mais nous on la connaît depuis qu'on est nés. Alors l'attrait ne nous est plus le même. Oui, on agit comme des humains et pas des magiciens, parce que nous le sommes en partie, et nous en avons besoin.
— Tu gâches ton temps avec eux. Au moindre truc qui ne leur plaira pas ils te ficheront dehors, comme ils l'ont fait avec moi. Sauf que toi, ça te détruira. Tu mérites tellement mieux qu'eux.
— Ce n'est pas à toi de dire qui je mérite ou pas. Je n'aurais jamais dû t'aider. J'aurais dû ne jamais t'adresser la parole et te laisser pourrir avec les élites. »
Sur ces paroles, la jeune fille avait tourné les talons. Elizabeth savait qu'elle l'avait mérité. Tout de même, ses paroles avaient été comme un poignard affuté qu'elle lui avait planté dans le dos. À partir de ce moment précis, la jeune magicienne n'aurait plus aucun soutien de sa part. La seule personne toujours présente était Andy. Quel réconfort !
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Falkjar
ParanormalHaïe par ses camarades, ignorée par ses professeurs, abandonnée par chaque famille qu'elle visite, Elizabeth parcourt le Royaume-Uni sans jamais trouver sa place. Déplacée dans un monde qu'elle considère si ordinaire, elle, être exceptionnel aux pou...