Chapitre 21 : Echanges Électrisants (partie 2)

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Sans plus échanger de paroles, les deux jeunes se rendirent les bras chargés dans le parc de leur rencontre. Personne ne s'y était encore rendu – les autres élèves préféraient s'adonner aux festivités en groupe ou dormir un peu plus longtemps.

Elizabeth posa devant elle les cadeaux qui lui étaient décernés, et resta figée à les observer sans réellement savoir quoi faire.

« Alors quoi, tu ne sais plus comment les ouvrir ? se moqua gentiment Andy.

— C'est la première fois que je reçois quelque chose pour Noël. Je n'ai jamais eu d'amis ou de famille, alors personne ne m'offrait jamais rien. Personne n'allait dépenser son argent pour moi... Quand j'étais assez grande les familles me laissaient sortir et je passais ma journée dans des endroits déserts à essayer d'oublier quel jour on était. Je ne voulais pas voir la joie et les cris des familles, alors je préférais être seule. Le seul point fort était que je pouvais m'exercer comme je le voulais et personne ne pouvait m'en empêcher.

— Bienvenue au club... » bougonna Andy comme seule réponse.

Les deux cadeaux que ce dernier avait reçus venaient d'Elizabeth. Il ouvrit le plus volumineux pour en extraire un épais livre intitulé Les bases de l'illusion, volume I. Andy afficha un air agacé alors qu'Elizabeth était au bord de l'éclat de rire.

« Très drôle, Elizabeth » répondit-il d'un air faussement irrité alors qu'il parvenait à peine à étouffer un fou rire devant l'hilarité de son amie. « Pour ta gouverne, je l'ai lu il y a quelques années, et j'ai beaucoup appris dedans. Ce livre pourrait même te servir si je n'étais pas là ! »

Elizabeth sécha les quelques larmes qui lui coulaient des yeux – l'expression qu'avait eu Andy en découvrant le livre valait tout l'or du monde – avant d'essayer d'articuler quelques paroles entre deux pouffements. Lui-même ne parvenait plus à afficher un air offusqué.

« Ça ne te dérange pas si je le reprends ? finit-elle par réussir à articuler.

— Honnêtement, tu m'insultes là. Je pensais être un meilleur professeur.

— Je l'ai emprunté à la bibliothèque pour te faire une blague. Si tu ne le rends pas, tu te retrouveras avec une dette sur les bras. »

Andy tint à peine compte de sa remarque et défit le deuxième cadeau. Il en sortit une fiole remplie d'un liquide violet. Il regarda Elizabeth, interloqué.

« J'ai trouvé ça à Inglerra. D'après le vendeur, si tu en fais boire à quelqu'un ou que son corps entre en contact avec une dose suffisante, tu pourras lui faire dire toute la vérité que tu veux entendre dans une durée limitée. Je me suis dit que ça pourrait te plaire, même si tu en as peut-être déjà.

— J'en ai entendu parler. C'est de la Vailicida. Je n'ai jamais eu l'occasion d'en utiliser. Merci beaucoup... » lui dit-il sincèrement.

Elizabeth lui rendit son sourire timide. Elle était heureuse d'avoir vu juste. Rongée par la curiosité, elle déchira l'emballage du cadeau d'Andy. Il contenait un foulard noir incrusté de cristaux scintillants gris et blancs. Il était magnifique.

« Les cristaux renferment une essence magique. Si tu prononces la bonne formule ce foulard te rendra invisible. Mais ce n'est qu'une illusion, il ne camouflera pas les sons que tu pourrais produire et les autres seront toujours en mesure de te toucher. Une autre formule te permettra de mettre fin à l'illusion. L'essence magique qu'il renferme n'est pas non plus infinie. Quand les cristaux se seront totalement vidés, ce foulard ne sera rien de plus qu'un accessoire ordinaire.

— Quelles sont les formules que je dois apprendre ?

Kadosco pour disparaître, et selviteo pour réapparaître. »

FalkjarOù les histoires vivent. Découvrez maintenant