Chapitre 23 : Aptitudes Avantageuses (partie 1)

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Les deux magiciens avaient honorablement réussi leurs examens de la mi-année.

Elizabeth avait obtenu un score de 998/1000, établissant ainsi le nouveau record de l'école en dépassant les 997.5/1000 atteints en 1866 par Rose Witherlaw. Andy n'était que quelques dizaines plus bas, mais s'en sortait tout de même avec un score impressionnant de 912/1000. Le couple diabolique n'avait pu s'empêcher d'apporter un peu de piment durant un de leurs examens. Ils n'avaient eu que très peu de temps pour réviser leur épreuve de Théorie Magique, et donc Elizabeth créa un cyclone d'une hauteur d'une dizaine de centimètres qui avait emporté avec lui les copies de tous les étudiants. Par soucis de triche, l'épreuve avait été annulée et reportée quelques jours plus tard. Ce fut la seule et unique fois où les autres élèves étaient ravis de cette plaisanterie – mis à part ceux ayant le mieux révisé la matière, tous se réjouissaient du peu de temps gagné pour approfondir leurs connaissances. Nul doute que ce tour leur avait permis d'atteindre des scores aussi élevés.

Les deux jeunes furent parmi les derniers à se rendre dans la Salle des Repas lors du dernier jour de repos accordé aux élèves avant la reprise des cours. Des chuchotis se répandaient autour d'eux, et le nom d'Asganel était sur toutes les bouches. S'entremêlaient des allusions aux démons, gardes de la ville et victimes dans les discours de chacun. Elizabeth s'empara d'un exemplaire abandonné du Magic Reporter – seul quotidien qui donnait les nouvelles aux magiciens européens – et étendit le journal devant elle et son ami pour lire l'article en question.

La menace s'intensifie

Une défaillance dans la sécurité du siège de la Communauté Magique ?

Les événements se sont déroulés dans l'après-midi de la veille à Asganel, capitale européenne de la Communauté Magique. Alors que la garde de la ville s'est éloignée des remparts pour attaquer un groupe de démons à quelques miles, une horde s'est présentée à ses portes. La garnison présente est allée défendre la ville sans plus attendre.

Selon nos sources, cette présence n'était qu'une diversion qui a permis de vider Asganel de ses défenses. Les autres démons ont donc pu escalader les fortifications et traverser les maisons de passage situées dans les remparts dans un silence complet. Ils se seraient alors dispersés dans la cité pour tuer les magiciens à volonté.

Une des dernières marchandes présentes sur la grande rue a donné l'alerte en apercevant leurs silhouettes qui se déplaçaient sur les toits. Les magiciens ont donc scellé les portes de la ville avant de se précipiter dans les ruelles pour défendre les victimes. Le combat a duré plusieurs heures pendant lesquelles le groupe principal est revenu et a exterminé les démons aux portes. Tous les ennemis ont été vaincus, et toutes les forces sont maintenant concentrées au cœur d'Asganel, dont la vigilance et la protection se sont accrues.

Nous comptons exactement cinq morts, trois d'entre eux étant des habitants des maisons de passage, vingt-trois blessés dont six en état grave, et de nombreux traumatisés. Tous les moyens sont mis en œuvre pour réparer les dommages et soigner les victimes.

Cet assaut aurait très bien pu se terminer de manière plus désastreuse. Grâce à cette marchande – dont nous ignorons encore l'identité – les gardes ont eu le temps de préparer une défense. Mais comment se fait-il que le système de sécurité soit aussi défaillant et ait pu compromettre la vie d'autant de personnes ? Pourquoi ce rapport n'a en aucun cas laissé penser qu'il pourrait s'agir d'un piège ? Pourquoi plus de forces ne sont pas restées afin de protéger Asganel ?

L'origine de cette menace reste floue. Nous ne savons d'où surgissent ces démons ni quel est leur but. Il apparaît étrange que cette menace aussi bien organisée ait pu se développer dans l'invisibilité la plus totale. Il serait grand temps que le Cercle se réunisse pour discuter des mesures à prendre et songe un peu plus à notre sécurité. Magiciens, soyez sur vos gardes.

FalkjarOù les histoires vivent. Découvrez maintenant