Chapitre 1

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- Maman... Je me demandais... Je suis obligé d'y aller à cette soirée? Vous pouvez pas... Vous passer de moi? Juste pour ce soir, je me sens un peu fatigué...

La mère de Jimin, qui était tranquillement en train de ranger la vaisselle, se retourna vers son fils qui se trouvait dans l'encadrement de la porte, en train de se triturer les doigts comme un petit enfant de cinq ans. Elle souffla un grand coup, se répétant de ne pas étrangler ce fils un peu trop indigne, et prit la parole d'une voix froide et sans appel.

- Nous passer de toi? Tu ne crois pas que tu vas un peu trop loin là Jimin? A chaque fois c'est le même cirque. Tu ne peux pas juste nous suivre et arrêter de toujours chercher des excuses? Ce sont de vieux amis, et en plus tu les connais très bien. Tu ne parles même pas avec leur fils alors que c'est un amour sérieusement. Je ne sais pas ce que tu as Jimin...

Pendant toute la tirade de sa mère, Jimin avait baissé honteusement la tête, peu fier de l'embêter ainsi. Mais à chaque fois que sa mère parlait d'un dîner entre ami, il ne pouvait s'empêcher d'essayer de fuir. Surtout lorsqu'il comprenait qu'il y aurait des adolescents.

Jimin en avait une peur bleu.

Depuis tout petit, on se moquait de lui. Il subissait beaucoup de critiques sur son physique, sa voix, son caractères quelque peu passif, et ne pouvait s'empêcher de fuir comme la peste les gens de son âge. C'était les pires. Ils ne pouvaient s'empêcher de critiquer tout ce qui bougeait, pour le moindre détail. Et comme Jimin subissait beaucoup de critiques, il en avait créé un énorme complexe qui ne cessait pas de grossir d'année en année.

Son poids, sa taille, son visage, sa voix, son style vestimentaire, jusqu'à l'implantation de ses cheveux, il ne se supportait plus.

Il n'avait pas d'ami à l'école, ni en dehors non plus. Enfin, si, il avait Taehyung, son ami d'enfance, mais maintenant, il le considérait plus comme un frère que comme un ami. Il ne sortait jamais, même lorsqu'il était invité par Tae, parce qu'il avait peur des foules denses. Bref, sa vie ne tournait qu'autour de cette peur perpétuelle d'être jugé. Même lorsqu'il faisait un effort vestimentaire, il arrivait à voir son reflet dans le miroir, et à regretter ce choix trop audacieux.

Bien sûr, il n'en avait jamais parlé à ses parents, leur mentant même des fois pour pas qu'ils n'aient de soupçons sur le fait qu'il ne sortait presque jamais de la maison à part pour l'école. C'est pourquoi ces derniers ne comprenaient pas quand leur fils étaient si retissants à aller à ses soirées où ils pourrait rencontrer de nouvelles personnes. Ils pensaient plutôt à de la fainéantise.

C'est donc pour cette raison que Jimin se retrouvait dans cette voiture qui l'emmenait vers cet sorte d'enfer qu'il redoutait tant. Pendant tout le trajet, il avait repasser dans sa tête des situations qui pourraient arriver durant cette soirée. Passant de l'humiliation due à sa maladresse au rejet complet des autres. En plus, le fils des amis, il le connaissait déjà et n'avait jamais réussi à aligner plus d'une phrase, malgré tous les efforts du garçon pour établir un contact.

Ils arrivèrent devant l'immeuble, sa mère lui rappelant de bien se tenir, et son père riant, la traitant gentiment de femme stressée. Quand Jimin voyait ses parents, il se disait qu'il avait quand même beaucoup de chance de les avoir. Beaucoup de parents se séparaient ces temps si, et pourtant, il ne voyait aucun éloignement entre son père et sa mère. Ils semblaient juste amoureux. Et franchement, ça faisait plaisir à Jimin, tout en le déprimant; il se disait souvent qu'il n'arriverait jamais à trouver une relation comme celle de ses parents avec cette phobie qui le rongeait.

Quand ils sonnèrent à la porte de l'appartement, c'est le fils qui vint ouvrir. Bien sûr, Jimin n'eut aucun mal à reconnaître Yoongi, avec ses éternels cheveux verts menthe à l'eau. Cependant, Jimin eut une soudaine montée de stress en voyant une deuxième silhouette se dessiner derrière le premier adolescent. Une silhouette qu'il n'avait jamais vu avant.

L'anthropophobie ou comment tout peut changerOù les histoires vivent. Découvrez maintenant