L'anthropophobie ou comment tout peut changer

Chapitre 60

« - Vous n'êtes pas qu'amis... Hein Jimin ? Réponds moi... Dis quelque chose. »

Pourtant, Jimin restait muet. La phrase de sa mère tournait en boucle, et il ne savait pas quel sentiment il devait lire dans le regard de sa mère. De l'inquiétude ? Du dégoût ? De la tristesse ? De la peur ?

Rien de bien positif, dans tous les cas.

« - Qu'est-ce que tu veux que je te dise maman ?

- Que c'est faux ? Que tout ça est une vaste blague et que tout va rentrer dans l'ordre ?

- Je te demande pardon ?! »

Il avait finit par se lever, furibond. Comment osait-elle ? Comment le pouvait-elle ? Alors qu'il ne s'était jamais plaint ? Qu'il avait été là pour elle, lors du divorce, de ses névroses, de ses pleurs ? Comment arrivait-elle à garder la tête haute, à le regarder comme s'ils ne connaissaient pas, tout en débitant des paroles aussi blessantes ?

Il n'arrivait tout simplement pas à y croire.

« - Je ne veux pas de cette vie pour toi.

- C'est ma vie j'en fait ce que je veux !

- Tu es trop jeune pour savoir ce que tu veux et je t'interdit de la gâcher à cause de... De ce garçon ! Il... Elle se rassit sur la chaise, les yeux dans le vide. Son ton était soudainement devenu plus calme, mais ses mots n'en furent pas moins tranchant. Il t'a forcé c'est ça ? Tout allait... Tu avais de bonnes notes, tu me parlais de filles, tu avais des amis... Et maintenant quoi ?

- Il ne m'a forcé en rien ! Mais tu t'entends putain !? Je n'ai jamais eu d'autre amis que Tae, je n'ai jamais eu d'histoire avec des filles ! Je... Je te racontais tout ça pour que tu ne t'inquiètes pas ! Et maintenant que j'ai de vrais amis, une personne que j'aime et un rêve, tu veux que j'arrête tout ?! Que je redevienne le Jimin malheureux qui était obligé de s'inventer une vie pour ne pas avoir l'air pathétique ?! »

Il attrapa son téléphone portable, qui était resté sur le bord de la table depuis le début du repas. Il se dirigea alors vers l'entrée de l'appartement, prenant ses chaussures qu'il mit à ses pieds. Pendant ce temps, sa mère s'était élancée vers lui, paniquée.

« - Où tu vas ? Jimin ! Jimin réponds moi tu vas où ?

- Chez papa !

- Pourquoi ?!

- Pourquoi ?! »

Il s'était soudainement tourné vers elle. Il ne savait pas la tête qu'il faisait, à ce moment là, mais la peur qu'il vit dans les yeux de sa mère, mêlée à de la surprise, le désarçonna légèrement. Mais pas assez pour qu'il se taise. Il était littéralement hors de lui.

« - Je vais chez papa parce que ma mère n'est pas foutu d'accepter ce qui me rend heureux. Je vais chez papa parce que de toute façon, depuis le divorce, tu agis comme une gamine pourrie gâtée ! J'en ai marre ! »

Et avant qu'elle n'ait pu dire quoi que ce soit, il était sorti et avait claquée la porte derrière lui. Elle ne l'avait pas retenu. Elle n'avait pas cherché à le rattraper. Et une fois dehors, sur le trottoir, il laissa les larmes couler, sans chercher à se cacher.

-----OoO-----

Ils étaient tous les deux dans la voiture, en direction de l'appartement de Mr Park. Celui-ci, les deux mains posées sur le volant, ne cessait de jeter des regards à son fils. Il l'avait eu au téléphone, et avait seulement eu le droit à un « Je suis dehors papa, tu peux venir me chercher ? ». C'était bien la première fois que son fils lui demandait de l'emmener en voiture, et encore plus lors de la garde de sa mère. Il n'avait alors pas hésité, et sans poser de question, il s'était précipité dans sa voiture, peu rassuré à l'idée que son fils traîne dehors à cette heure.