Chapitre 53

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White day (part 1)

La journée avait été bien plus longue que prévu, et en passant le seuil de sa porte d'entrée, Jimin se laissa aller à un petit soupire de soulagement. Les examens arrivaient à grand pas, et les professeurs n'avaient de cesse de faire monter un petit peu plus la pression. Sans parler du fait qu'avec toutes ses sorties, le petit timide avait considérablement allégé ses révisions, et le rythme devenait de plus en plus compliqué à suivre. 

Et puis surtout, à sa plus grande joie, mais au grand désarrois de ses professeurs, il avait reprit la danse. Oh joie ! Oh bonheur ! Les sensations étaient revenues à une vitesse folle, si bien qu'il n'avait cessé de s'entraîner sur les pas qu'ils avaient travaillé avec le professeur que la mère de Jimin avait "engagé". Il n'avait pas touché à un cahier de la semaine, et il en ressentait les effets durant les cours. 

Cependant ce qu'il vivait en ce moment n'avait pas de prix. Il se sentait si libre, si heureux, que rien n'aurait pu entacher ce bonheur, si ce n'était de perdre ses composants. Mais il n'osait même pas l'imaginer, sachant très bien que son cerveau pouvait se montrer très convainquant dans ses moments paranoïaques.

Mais aujourd'hui, il n'était pas question de penser à ce genre de choses. Non, aujourd'hui, c'était un jour spécial, que Jimin attendait comme redoutait depuis le début de la semaine. La St Valentin était enfin arrivée, et Jimin n'avait cessé de regarder le petit paquet cadeau qu'il avait gentiment posé sur sa commode, en attente de ce soir. Pendant toute cette semaine, il avait oscillé entre l'excitation et l'impatience d'offrir cette fameuse petite boîte, et entre la peur et l'angoisse que le fameux cadeau ne plaise pas. Le pire serait sûrement de voir la tête poliment crispée de Jungkook si jamais le cadeau ne lui plaisait pas. 

Urgh, rien que d'y penser, il avait mal au ventre.

Il secoua vivement la tête, essayant de chasser cette peur stupide. C'était sa première St Valentin, et il comptait bien en profiter.

Soudainement, son téléphone se mit à sonner. Et c'est sans surprise qu'il vit que snapchat reprenait de l'activité. 

Depuis que Jungkook le lui avait installé, il n'avait cessé de sonner. Son petit ami lui envoyait sans cesse des petites photos de son quotidien (lui après avoir gagné un match, lui en train de manger son repas du midi, lui en train de rentrer des cours, lui après la douche - est-ce qu'il était nécessaire de préciser que Jimin finissait toujours rouge de honte, et refermait immédiatement le snap tant l'embarras était présent ? -) et Tae n'était pas en reste, puisque lui adorait discuter par message sur snap. Il envoyait peu de photos, mais s'amusait à le harceler de stickers dans ses moments d'ennuies. 

Et puis, il avait, sans réellement savoir d'où lui était venue cette confiance, fait connaissance avec certains de ses camarades de classe. C'était dingue comme les gens venaient bien plus facilement par message que dans la vraie vie. Il avait d'ailleurs plus ou moins beaucoup discuté avec Taemin, son délégué de classe. Il avait été surpris d'apprendre que celui-ci avait plus ou moins fait des démarches pour que Dongsoo arrête de l'embêter, mais sans succès.

"Je ne savais pas si tu voulais qu'on se mêle de tes affaires. Je suis désolé de ne pas avoir eu d'approche plus directe..."

C'était ce qu'il lui avait dit, et Jimin s'en était sentie reconnaissant, sans la moindre raison. Il n'avait aucune idée si c'était la vérité ou non, mais il préférait s'attarder sur les efforts que faisaient son délégué maintenant qu'ils étaient devenu plus proches. Pour la première fois de sa vie, Jimin s'étonna à saluer des personnes dans le couloir, d'un petit signe de la main timide. Est-ce que c'était la faute de snap ? Est-ce qu'avoir un compte sur cette application ouvrait soudainement les portes de la sociabilité ? Oui et non. Mais peut-être paraissait-il un petit peu plus accessible maintenant qu'il... Faisait comme tout le monde ? Mieux valait qu'il ne réfléchisse pas plus... Tout cela allait lui donner une sacré migraine... 

L'anthropophobie ou comment tout peut changerOù les histoires vivent. Découvrez maintenant