Ce mec va me rendre folle, comme toutes mes émotions dépendent de ses actions, je suis condamnée à devenir folle. Je sais que je suis émotive parfois et que je me laisse surprendre par ce que je ressens mais lui il a cette action sur moi, sur comment je me comporte et sur comment mes journées se déroulent. De plus, ses sautes d'humeurs n'arrangent rien, c'est comme héberger quinze mecs en même temps. Il reste plus de deux heures dans ma chambre, sans donner aucun signe de vie. Je me demande ce qu'il peut bien y faire. Vers dix-neuf heures, je décide de préparer à manger, je cuisine donc des lasagnes. Avec ma mère, on en faisait tout le temps, c'était notre plat à toutes les deux, quand j'étais petite j'aimais regarder ma mère cuisiner c'était gracieux et fluide. Sentir l'odeur du plat qui cuisait pendant qu'elle s'occupait à ranger le plan de travail saccagé par son passage me fascinait. Elle portait toujours se tablier violet quand elle cuisinait et ça m'obnubilait pendant des heures de voir ses mouvement s'accorder entre eux et ne faire qu'un pour qu'à la fin elles aient pu créer quelque chose de délicieux.
- Inconnu !
- Quoi ? répond t-il sans trop d'envie.
- A table !
- Je n'ai pas faim.
Cette réponse me déçoit mais je préfère passer à autre chose et ne pas m'attarder sur son comportement sous peine de gagner une migraine. Je m'assoie donc à la table, à la place qui se trouve en face d'une fenêtre qui donne sur l'immeuble d'en face. Toute en lisant, je déguste mes lasagnes. En regardant par la fenêtre, je trouve qu'il fait encore très beau et lumineux, ce qui me donne la pêche. J'aime l'été, c'est joyeux et chaleureux, mais le printemps reste ma saison préférée, c'est le moment de la renaissance des plantes et des arbres. Malheureusement l'été s'en va peu à peu laissant sa place à un automne orangé et plus maussade.
Après avoir mangé, je dépose une assiette sur un plateau et l'apporte dans ma chambre. Lorsque je rentre, je le découvre dans la même position que plus tôt dans la journée. Je passe à côté de lui et dépose le plateau sur la table de chevet et ressors aussitôt.
Il est vingt deux heures quand je décide d'aller me coucher. Avant de me mettre au lit, ou plutôt au canapé, je vais chercher mon pyjama dans la chambre. Lorsque je pousse la porte, il est endormi. Son visage est enfin dépourvu de ce froncement de sourcils qui ne le quitte pas. Il a cet air grave en permanence qui le rend méchant alors qu'au fond je sais qu'il ne l'est pas. Avant de refermer la porte, je jettes un coup d'œil à la table de chevet et remarque que l'assiette que j'ai déposé il y a quelques heures est vide. Cette remarque me fait sourire et confirme que dans le fond il n'est pas si méchant.
- NON ! cri je au vide une nouvelle fois.
De nouveau mon cauchemar refait surface, ce n'est pas comme si je n'étais pas habituée mais à chaque fois ça me prend aux tripes et me retourne l'estomac. Je me redresse en sueur et haletante, encore le même schéma qui se répète tous les soirs, inlassablement. Comme le tic-tac d'une horloge, qui vous empêche de penser clairement. Ce rêve me hante tous les soirs, me rappelant ma culpabilité et ma douleur. C'est comme être coincée dans une pièce sans fenêtre ni porte, personne ne vous entends crier et personne ne peut vous libérez.
Je sens des larmes rouler sur mes joues, et je me dirige vers la salle de bain. Je me penche au dessus du lavabo et continue de pleurer la tête baissée.
- Ça revient tous les soirs n'est ce pas ? demande une voix sortant de derrière moi.
Maintenant, je peux reconnaître sa voix depuis hier, je ne sais pas quelle va être sa réaction si pour une fois il va être gentil ou comme toujours m'envoyer dans le mur des que je commencerai à être à l'aise.
- Vas t'en ! dis je en reniflant et en essuyant mes larmes de mes mains.
- Dors avec moi ! répond t-il d'une voix qui sonnait comme un ordre.
- Quoi ? ... NON, enfin je ne te connais pas. M'exclame je en me retournant surprise.
- Si ça se trouve dormir avec quelqu'un va t'empêcher de faire ces cauchemars.
- Je ne sais pas, je ne te connais pas.
- Justement tu devrais avoir moins honte avec moi.
- Non, je ...
- OH C'EST BON DÉCOINCE TOI ! C'EST PAS POSSIBLE ÇA PUTAIN. MOI J'ESSAYE DE DORMIR MAIS C'EST UNE PUTAIN DE BANSHEE QUI M'HÉBERGE ! hurle t-il en me fixant de ses yeux perçants.
Suite à cette attaque, je sens une larme couler le long de ma joue. Je ne sais pas pourquoi mais ces mots m'ont blessés, je baisse la tête et en la relevant je vois ses yeux se voiler de culpabilité mais ils redeviennent très vite durs et froids.
- Arrête de me parler comme ça. Je t'héberge déjà estime toi heureux.
Je prononce cette phrase en essayant d'adopter le même ton que lui en vain, ça ressemble plus à un petit cri étouffé.
- Viens dormir avec moi. répond t-il d'une voix beaucoup plus calme.
- Tu ne vas pas me lâcher ?
En guise de réponse, il secoue la tête négativement avec un sourire espiègle. Comment peut il changer de comportement aussi facilement. A partir de ce moment, je sais que je déteste ce type, je voudrais juste qu'il s'en aille. Je ne sais même pas pourquoi j'accepte de dormir avec lui. Peut être parce que je suis fatiguée de me battre. Je le suis dans la chambre et me couche d'un côté du lit. Je m'allonge au bord du lit, à la limite de tomber, je suis le plus éloignée de lui que je le peux.
- C'est pareil que si tu dormais seule là. Prononce sa voix sortie de l'ombre.
- Depuis quand tu te préoccupe autant de mon sommeil ?
- Aller !
Je me recule un peu plus dans le lit mais ne le touche toujours pas, je sens juste son souffle sur mon cou et malgré le noir, je sens ses yeux sur ma nuque. Pour une fois, je m'endors assez rapidement.
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You are my loss
RandomJordy Adams, dix neuf ans arrive à New York City, ville de naissance de son père, pour reconstruire sa vie. Après un grave accident, elle décide de tout quitter même s'il ne lui reste pas grand chose, pour aller s'installer dans la ville qui ne dort...