You are my loss

Chapitre 2

            Qui peut bien frapper à ma porte à cette heure ? Je ne connais personne et m'inquiète légèrement de cette visite.  Je me lève d'un pas lourd et hésitant et m'avance vers la porte. Lorsque j'ouvre la porte, je découvre un homme assis sur mon palier, il a du mal à rester droit. Je ne comprends pas tout de suite pourquoi. Je pense au début qu'il est bourré et qu'il s'est trompé de porte ou d'étage.

-       Vous avez besoin d'aide ? demande je en m'accroupissant

            Des que je suis à sa hauteur, j'ai un mouvement de recul en découvrant son visage et son corps. Il a l'arcade sourcilière ouverte et il se tient le ventre. Son t-shirt noir est plus foncé à des endroits ce qui m'indique qu'il s'est ouvert quelque part et qu'il saigne. Il fait sombre sur mon palier et je ne vois pas bien son état. Je me pose un milliard de questions, et la principal est : dois je l'aider ?

            Je me penche un peu plus vers lui et passe son bras au dessus de ma tête de manière à l'avoir sur les épaules. Des que je le soulève un peu, je place mon autre bras sur sa taille. Je l'emmène jusqu'à ma salle de bain puis le dépose par terre. J'allume la lumière et découvre peu à peu son visage tuméfié. Il n'a toujours pas rouvert les yeux et son arcade sourcilière ainsi que sa lèvre sont fêlées. Des bleus se forment sous son œil droit et sur sa mâchoire. Tout ce sang me déstabilise, de plus je ne le connais pas. Qui est il ? Comment est il arrivé ici ? Comment c'est il fait ça ? Quelqu'un l'a t-il frappé ? J'imbibe une compresse de produit avant de me pencher.

-       Ca va piquer un peu, tu peux serrer dans cette serviette si tu veux. Lui dis je doucement en déposant la serviette sur ses genoux.

            Il me fait oui de la tête mais ne prend pas la serviette pour autant. J'applique avec délicatesse la compresse sur les plaies et le sens se crisper sous mes mains. Après avoir désinfecté son visage, ses mains et ses avants bras, je dois voir s'il a d'autres blessures ailleurs.

-       Je vais devoir regarder ton ventre. Tu es d'accord ?

            Il acquiesce de la tête, je suis toujours accroupie devant lui, je prends le bas de son t-shirt puis le remonte doucement. Je le passe au dessus de sa tête et il tressaille. Je regarde son visage quelques secondes, ça fait bizarre de ne pas voir ses yeux, c'est comme soigner quelqu'un d'endormi. Comme s'il n'était pas réel.

            Je baisse les yeux vers son abdomen et suis surprise de ce que j'y trouve. Un tatouage se trouve sur son pectoral et remonte sur l'épaule, c'est un dragon dont la queue s'enroule autour du haut de son bras. Je me reconcentre sur ses blessures et me rend compte qu'il a une énorme entaille sur la hanche gauche, et je suppose quelques côtes cassées dut au gigantesque bleu qui se forme sur celles- ci.

-       Je dois t'emmener à l'hôpital. Déclare je après avoir vu l'étendu des dégâts.

            Il ne s'est définitivement pas fait cela tout seul. Suite à mes paroles, il secoue la tête si fort que je crois qu'il va rouvrir ses blessures.

-       Ok, ok, on reste là, mais arrête de bouger. Réponde je à son refus.

            Je reprends ma compresse et il serre les poings à son contact avec sa peau. Je termine de serrer les bandages autour de lui puis je l'aide à se lever et l'emmène jusqu'à ma chambre. Une fois dans la chambre, je l'allonge et couvre son corps à moitié nu de mes couvertures. J'attrape de quoi me changer et vais rejoindre le salon. Ce n'est définitivement pas la soirée que j'aurais aimé passer. Finalement je vais me coucher sur le canapé.

-       NON ! criai je.

            Mon rêve ou plutôt mon cauchemar me revient en mémoire. Je suis en sueur et haletante en me redressant sur le canapé. D'un coup la pièce me paraît trop grande ou trop petite, je ne sais pas mais il faut que je m'en échappe. Je me dirige donc vers la salle de bain, je me penche au dessus du lavabo, ouvre l'eau et me passe une serviette mouillée sur le visage.