Chapitre 72

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Bonne lecture 😘
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👆🏻Jordy Adams 👆🏻------------------------------

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👆🏻Jordy Adams 👆🏻
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         Je tremblote les bras autour de mes jambes. Des sueurs froides descendent le long de mon dos et paralysent ma colonne vertébrale. Je regarde autour de moi et me rend compte que rien n'a changé. Tout est froid et vide. J'ai tellement de mal à respirer que j'ai l'impression d'être en apnée alors que le vent ballait ma peau. Je crois que je perds la raison, je vois les images de ma grand-mère se faire abattre sous mes yeux. La vision du meurtre de ma seconde mère tourne en boucle dans ma tête sans interruption. Je la vois regarder la caméra comme s'elle me voyait à travers l'objectif. Je ne peux pas m'empêcher de voir l'homme qui la tuer. Je ne peux pas m'empêcher de penser que j'ai fait un choix inutile, j'ai sacrifié un être sans défense pour protéger des personnes surentrainées. Je ne peux pas m'empêcher de me dire que j'ai fait la même erreur qu'avec Dorian. Je revois en boucle leurs morts et je perds la raison. Ils ne sont toujours pas venus me chercher. Ça fait des jours que je suis ici, je ne dors presque pas, je mange très peu et ils me laissent boire l'eau dans laquelle je siège. Je ne pense pas tenir très longtemps. J'ai tellement mal. Mal de tout. Je ne supporte plus les images dans ma tête, le silence dans cette pièce vide. J'ai si mal, mon corps tombe de l'intérieur, je n'arrive presque pas à bouger. Je pense que j'ai cassé mon bras droit. Ma main gauche me lance en permanence et j'ai peur de perdre ma main si je n'ai pas de soin très vite. Parfois les personnes qui sont chargées de me surveiller et que je ne connais pas, essaye de me faire parler mais je ne parle pas. Je ne peux pas les trahir. Les mots sont bloqués dans ma gorge alors que leurs coups essayent de les faire sortir. Je me balance d'avant en arrière la tête posé contre le mur glacé. J'essaye de me réchauffer mais rien n'y fait, je suis froide. Je suis devenue ce qui me faisait peur d'être. Je suis une tueuse. Je suis Irena. Je ne pourrais jamais me pardonner d'avoir fait ces choix, j'aurais du trouver une alternative. J'aurai pu les sauver.

         Tic tac. Tic tac. Tic tac. Tic tac. Tic tac. Les gouttes d'eau qui tombent du plafond, à intervalle régulier, me servent d'horloge. Je pose ma tête sur mes genoux relevés pour observer le gris du mur d'en face. J'entends de l'agitation au loin, loin de moi, loin de mon cauchemar qui va surement recommencer dans quelques secondes. Je suis dans mon enfer personnel, le monde me punit d'être sa fille, de ne pas avoir connu l'enfance que j'aurai du connaître. Les bruits semblent brouiller, interférés par mes pensées. La porte de la pièce s'ouvre et des talons résonnent contre l'eau au sol. Je ferme les yeux avant de les rouvrir et de me focaliser sur ma respiration pour éviter de penser à la personne qui vient de rentrer. La lumière s'allume et un voile blanc vient se placer devant mes pupilles. Je mets un moment avant de retrouver ma capacité visuelle. Lorsque j'arrive à distinguer la personne en face de moi, je frissonne. Gaëlle. Elle ressemble tellement à Abby que ça en fait mal. Ils essayent de me faire céder par le mental mais je ne plis pas. Personne ne peut me faire plus de mal que moi même. Ma torture, je me l'inflige tous les jours.

You are my lossOù les histoires vivent. Découvrez maintenant