Chapitre 41

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Bonne lecture. J'ai posté en média la vidéo présentation de Jordy je vous laisse aller voir. 😘
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👆🏻Jordy Adams 👆🏻----------------------------------

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👆🏻Jordy Adams 👆🏻
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            Je garde les yeux bloqués sur le nom de la station de radio pendant tout le trajet. Je ne sais même pas depuis combien de temps nous roulons, tout ce que j'arrive à discerner ce sont les arbres et les immeubles qui bougent à côté de moi. A un moment, j'entends Emmet pester à cause des bouchons. Les immeubles se font de plus en plus rares à mesure que nous avançons. Je suis vide. Je ne ressens rien, seul le vent arrive à éveiller ma peau lorsque Emmet ouvre la fenêtre pour fumer une cigarette. A un moment, j'aperçois de l'eau du coin de l'œil pourtant aucunes pensées ne m'animent. Mes oreilles sont empreint à un sifflement continue qui m'empêche de penser à quoi que ce soit. De temps en temps, je ferme les yeux pour nettoyer mes iris et forcer mes larmes à couler, maintenues avant ça au bord de mes yeux. Je ne parle pas et ne bouge pas pendant les longues minutes du trajet, je serre la pochette du costume de Dorian que je lui ai prise avant de partir. Mes mains ainsi que mes vêtements sont recouvert de sangs séchés mais je n'en ai rien à faire. Je veux juste y retourner pour être au près de lui et pourtant je sens ma peine se diminuer en rythme avec les kilomètres que nous parcourons. Laissant ce cœur qui battait, morne et terne. J'ai l'impression que j'ai perdu toute ma chaleur et mon énergie. Parfois mes mains se rencontrent et elles me paraissent étrangères. Je ne me concentre que sur cette station de radio, je ne comprends même pas ce que je lis, je la fixe c'est tout. Emmet me regarde toutes les dix minutes pour s'assurer que je vais bien, ce qui n'est pas le cas. Je ne vais pas bien. Je ne saurai même pas dire s'il m'a adressé la parole.

            Emmet finit par se garer devant une immense maison. Je vois des hommes armés qui gardent l'entrée. Le quartier est rempli de villa dans ce genre. Je ne bouge pas du siège pour autant et détourne très vite les yeux de l'entrée mal à l'aise. Je fixe alors mes mains. Toutes les questions de curiosité et d'incompréhension qui se bousculent dans ma tête ne sont pas traitées par mon esprit fatigué et reste en suspens sans trouver de réponses.

            Je reste des jours dans cette immense maison, dans une chambre en particulier. Une énorme chambre. Un lit immense est placé contre un mur, à côté se trouve une baie vitrée qui fait tout le pan de mur. Une salle de bain attenante est meublée d'une baignoire sur pied. Une armoire est placée devant le lit. La décoration est moderne mais rien de personnel ne se trouve dans cette chambre rien qui ne m'appartienne. Je me sens étrangère à cette maison et à cette chambre. Etrangère à mon propre corps et à mes propres pensées qui se font de plus en plus noires au fil des jours. Tous les soirs, le même schéma se répète sans changement. J'arrive à m'endormir dans se grand lit froid et mon cauchemar m'assaille puissant et déchirant. Pourtant quelque chose a changé. Emmet arrive à la voiture et elle explose pendant qu'il essaye de sortir mon père du siège conducteur. Lorsque je ferme les yeux chaque soir, je vois la mort de mes parents et d'Emmet se répéter encore et encore puis en me réveillant je revois la mort de Dorian encore et encore dans ma tête. Tous les jours son meurtre est rejoué en boucle dans ma tête comme des coups incessants, heurtant en même temps ma poitrine. Toutes les nuits, leurs morts sont répétés comme une torture toujours plus puissante. La mort ne me laisse jamais de répit. Elle donne à la vie un gout si fade que j'en viens à la préférer. Je passe mes journées assise sur le sol à fixer par la fenêtre le jour défiler. Chaque nuit, je cris le nom d'Emmet si fort en espérant que se soit lui qui passe la foutu porte de ma chambre mais chaque nuit je n'ai le droit aux regards désolés d'Abby et Cody. Les premiers soirs j'ai cassé quelques bibelots puis les soirs d'après j'ai fondu en larmes et maintenant je prie pour qu'il passe cette porte. Je prie pour que tout soit ne soit qu'une farce de ce foutu cauchemar. Je prie pour que rien n'ait changé. Je prie mais mes prières sont vaines, arrêtées par une foi en la vie disparue. Je ne sais pas pourquoi mais mon corps et mon esprit requièrent la présence de cet homme aux yeux translucides. Peut- être parce que c'est le seul que j'ai réussi à sauver. 

You are my lossOù les histoires vivent. Découvrez maintenant