Chapitre 10

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            Ça fait trente minutes que nous marchons en silence jusqu'à ce qu'il m'arrête devant un restaurant. Un panneau lumineux placé au dessus du restaurant m'indique qu'il s'appelle « Sadelle's ». De la lumière provient de l'intérieur, je me demande si j'ai bien fait d'avoir suivi un inconnu comme ça en pleine nuit. Je devrai vraiment plus me méfier des inconnus, j'ai tendance à refaire inlassablement les mêmes erreurs.

-       C'est la où je travaille. Me dit il comme s'il avait compris que je paniquais.

-        Il y a une réserve avec des canapé et de quoi ce mettre à l'aise, si tu ne veux pas entrer, on peut aller autre part mais c'est le premier endroit auquel j'ai pensé. Ajoute t-il

-       Allons y. dis je en aillant l'air détendue.

            J'ai beau être stressée, je commence a avoir froid et me rechauffer quelques minutes ne me ferait pas de mal. Il m'emmène à l'intérieur et salue plusieurs personnes. Le restaurant est décoré à la mode new yorkaise et de grands murs en brique donnent une ambiance chaleureuse à l'endroit. Je le suis vers le fond du restaurant, nous montons les marches pour accéder aux cuisines et passons à côté de celles-ci qui sentent divinement bons. Il pousse alors une porte et nous rentrons dans une salle. Dans cette salle se trouve des casiers, un petit frigo et un canapé. Je regarde mes pieds, je relève la tête lorsque j'entends un bruit de porte, en la relevant je vois qu'il n'est plus là. Je laisse mon stresse empourprer mon esprit puis passe mes mains sur mon visage et essaye de me reprendre.

-       Est ce que ça va ? demande une voix, en poussant mes mains je découvre que c'est Dorian.

-       Je pensais que tu étais parti. Avoue je.

-       Non, je ne partirai pas. Viens, assieds toi.

            Il montre le canapé d'une main et me tend un verre de l'autre.

-       C'est de l'eau, je pense qu'un cocktail devrait être suffisant pour la première fois.

-       C'est vrai. Dis je en lui rendant son sourire.

-       Tu es sur que ça va ? me demande t-il après un moment de silence.

-       Oui, ne t'inquiète pas, je pense que je vais m'en remettre c'était juste un verre.

-       Je parlais du type de toute à l'heure... reprend t-il gêné.

-       Oh ... lui. Je ne pensais pas le revoir.

            Nous discutons pendant quelques minutes, Dorian me parle de la soirée et évite un maximum de me parler de l'Inconnu ou de Jérome. Il lance quelques blagues pour défendre l'atmosphère et j'en rigole volontiers. J'arrive enfin a me réchauffer et a être à l'aise avec lui.

-       Je devrais rentrer. Abby et Cody doivent s'inquiéter en plus j'ai oublié mon téléphone chez eux. Finis je par dire.

-       Je te raccompagne, maintenant tu sais où aller si tu as un quelconque problème.

-       Merci.

            Il me sourit et nous sortons tous les deux de la salle de repos. En sortant du restaurant, une pancarte m'interpelle sur le panneau d'affichage : « Recherche serveuse, plus de dix-huit ans, travailleuse et prête à travailler le soir. », je crois bien que j'ai trouvé mon nouveau job. Alors que je reste plantée devant l'affiche, Dorian m'appelle de l'autre bout du parking. Je le rejoins en quelques enjambées et nous reprenons notre route. Sur le chemin, ma sensation de confiance s'agrandit et je me détends de plus en plus. Mais le froid de la nuit me saisit plus fort qu'à l'allée et je commence à greloter. Il enlève la veste de son costume bleu et la dépose sur mes épaules sans cesser de sourire. Pendant le trajet, il m'en apprend plus sur ses études de médecine et me parle de lui et de ses goûts. Il me raconte aussi comment il a atterrit à NY. Lorsque l'on en vient à parler de ma vie, je me crispe mais mes explications sont coupées par notre arrivée devant l'immeuble.

-       Tu veux retourner à la fête ?

-       Non, il faut que je rentre il commence à ce faire tard. Me répond t-il

            Je contemple ma montre et remarque que notre balade à duré une heure et demie et qu'il est déjà trois heures du matin.

-       Ta veste, il faut que je te la rende...

-       Garde la, ça te donne un motif pour revenir me voir. Et si tu ne le fais pas, tu auras un souvenir de moi. déclare t-il accompagnant ses paroles d'un clin d'œil taquin.

            Soudain d'un geste lent, il se penche vers moi et dépose un baiser sur ma joue. Ce baiser est presque trop délicat, protecteur et prudent. Il se recule et sourit de toutes ces dents ce qui fait ressortir ces fossettes. Quant à moi, je rougis face à son geste honnête.

-       Bonne nuit Jordy. Finit il par dire en s'éloignant.

-       Bonne nuit. Murmure je sans savoir s'il peut m'entendre.

            Je monte les marches jusqu'au dernière étage. En les montant, je dois éviter quelques personnes allongées ivres mortes qui me bouchent l'accès à l'étage.

            J'arrive enfin à mon étage, une personne est assise devant ma porte.

-       Qu'est ce que tu fou là ? demande je froidement.

-       Je t'attendais. Chuchote l'Inconnu.

            Je l'ignore et traverse le couloir pour rejoindre l'appartement d'en face. En rentrant, je remarque qu'il y a moins de monde mais qu'il est toujours difficile de circuler. Je me dirige vers la chambre d'Abby pour récupérer ma veste. En sortant de la chambre je la cherche du regard, en vain. Je ressors donc rapidement. Je retrouve l'Inconnu faisant les cents pas devant ma porte d'entrée. Je lui passe devant et cherche ma clé pour ouvrir ma porte.

-       Je ... murmure t-il tout près de mon oreille.

-       S'il te plait, vas t'en ou reste, comme tu préfère mais fais quelque chose d'autre que t'en aller et revenir tout le temps. Je suis crevée de me demander à quelle personnalité j'ai à faire.

            Je laisse passer quelques minutes, attendant sa réponse qui ne vient pas. Je sens mon cœur se serrer face à l'attente de cette réponse. Excédée, je lui lance :

-       C'est bien ce que je pensais, maintenant, fais comme si j'existais pas. Conclu je face à ce jeune homme que je connais à peine.

            Il ne bouge pas et reste planté là en me regardant d'un regard si intense que j'ai du mal à savoir ce qu'il veut me dire. Je regarde ces yeux bleus pâles pendant plusieurs minutes, puis rompt notre lien et rentre chez moi. Avant de refermer entièrement la porte, je le regarde se diriger vers la porte en bois juste en face de la mienne.

            Une sensation de déception s'empare de moi et vient m'envelopper. Je verrouille ma porte et pose mon front contre celle ci prise par la fatigue que cette soirée à faite subir à mon corps et mon esprit.

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You are my lossOù les histoires vivent. Découvrez maintenant