Jordy Adams, dix neuf ans arrive à New York City, ville de naissance de son père, pour reconstruire sa vie. Après un grave accident, elle décide de tout quitter même s'il ne lui reste pas grand chose, pour aller s'installer dans la ville qui ne dort...
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👆🏻Cody Miller 👆🏻 -------------------------
Je sais que la nuit est entrain de tomber sur NY. Je le sais car ça fait exactement quatre heures que je suis allongée dans ce lit. Emmet tient toujours ma taille mais le léger ronflement qui s'échappe de sa bouche me confirme dans l'idée qu'il s'est rendormi. J'ai compté chaque seconde depuis quatre heures, les yeux fixés sur la pile de vêtements que j'aperçois. J'apprécie la présence d'Emmet à mes côtés, sans même s'en rendre compte, il a pansé mes plaies. Je me sens légère avec lui. Je n'ai pas l'impression d'être trahie. J'ai aussi passé ces quatre dernières heures à réfléchir, comment vais je me débarrasser des Levonnaire et plus compliqué de ma mère biologique. Je sais que je dois partir, je ne suis plus en sécurité et je ne peux pas risquer de me faire tuer avant de m'être vengé. Emmet gigote dans mon dos et retire ses bras pour se tourner vers la fenêtre. Il s'est endormi après deux heures à parler avec moi, je ne peux pas lui en vouloir, ces derniers jours ont été durs pour nous tous.
Je décide de me lever. Je pose un baiser contre sa tempe avant de sortir de la pièce. Sans avoir trop le choix, je retourne dans ma chambre, j'ouvre l'armoire et sors des vêtements propres. Lorsque je rentre dans la salle de bain, je retire mes vêtements puis mon attelles ainsi que tous mes pansements et essaye tant bien que mal de bouger le bras. Je rentre finalement sous la douche et me savonne rapidement. Cependant, je prends quelques minutes pour apprécier l'eau chaude coulant le long de mon corps meurtri. Lorsque je ressors j'évite soigneusement le miroir et m'habille rapidement. Je ne suis pas prête à assumer ce que je suis devenue. Lorsque je ressors de la salle de bain, je suis surprise de trouver Cody, assis sur mon lit, les yeux dans le vide. Il porte un t-shirt blanc avec une veste en cuir caramel et un grand chapeau noir. Son jean foncé est retroussé à ses chevilles ce qui met en valeur de basses chaussures vieillies. Il relève la tête lorsque je pénètre dans la pièce et pose son regard bleu sur moi. J'ai l'impression de le découvrir. Et c'est alors que je remarque notre ressemblance, nos yeux bleus, nos cheveux blonds, nos bouches pulpeuses et notre nez droit. Nous ne nous parlons pas, nous n'en avons pas besoin, nous n'en avons pas envie. Rien n'a changé, on le savait, pas consciemment mais on le savait. On a su des le premier jour que nous étions l'un et l'autre connectés. Le fait d'avoir mis les mots frère et sœur sur cette connexion, ne change rien. Nous sommes nous et nous sommes connectés. Par le sang, par l'amitié et par l'affection. Je vais m'asseoir à côté de lui puis pose ma tête sur son épaule. Je l'entends respirer et j'essaye d'en faire autant. Je voudrais lui demander comment il va mais je connais déjà la réponse. Il est perdu et surement triste d'un certain côté mais il va bien, nous allons tous biens.
- Ça te dirais de t'échapper pour quelques heures, déclare t-il au bout d'un moment.
Je ferme les yeux, imaginant sa proposition possible puis hoche la tête contre sa veste. J'aimerai réellement m'échapper pour quelques heures, juste lui et moi. Rien autour, juste lui et moi. Pas de père assassin, pas de mère manipulatrice. Il semble réfléchir à un moyen de rendre cette demande possible jusqu'à ce qu'il se décide à se lever et à m'entrainer avec lui. Je sais qu'il a un plan depuis le début. Il m'entraine jusqu'à sa chambre puis m'arrête. Abby n'est pas là. Je me demande comment elle a expliqué sa blessure à la main. Je ne sais pas comment on est elle et moi. J'aimerai tellement m'excuser encore une fois et juste lui dire ce que je n'arrive pas à dire à Emmet ou Cody. Je regarde la chambre et attends qu'il revienne du dressing attenant à leur espace. Lorsqu'il ressort avec une perruque brune, une fausse paire de lunette et une casquette des Yankees ainsi qu'un air faussement innocent, je ne peux contenir mon rire.
