You are my loss

Chapitre 4

            Je me réveille le bruit de mon réveil tinte dans mes oreilles et me permet de me reconnecter avec la réalité. Mes sens se mettent en éveil et une odeur me parvient. Cette odeur je l'ai déjà sentie quelque part, elle me rappelle quelque chose mais rien ne me vient directement. J'ouvre les yeux et alors que je veux me lever quelque chose me retient. En soulevant le drap, je découvre le bras de l'inconnu qui entoure ma taille, il me tient si fort que j'ai du mal à bouger. Après une longue bataille, j'arrive à me libérer et me lève sans le réveiller. Bizarrement, la dernière chose que je veux ce matin c'est avoir une discussion avec lui, hier il a été odieux puis si gentil avec moi en me proposant de dormir avec lui et en se préoccupant de mon sommeil que je ne veux pas qu'il gâche tout ce matin parce qu'il est de mauvaise humeur ou qu'il regrette. Je me demande pourquoi il est encore ici, il peut marcher maintenant, difficilement certes mais il marche et peut rentrer chez lui. De plus, ça fait trois jours qu'il porte les mêmes vêtements, je sais qu'il s'est douché depuis le temps vu que j'ai trouvé des serviettes mouillées dans la salle de bain mais je pense que de nouveaux vêtements ne lui ferait pas de mal.   

            Je rentre dans la salle de bain, et lorsque je me regarde dans le miroir quelque chose me choque directement, mes cernes ... Elles ne sont plus là, j'ai l'air reposée, et puis je me rends compte que j'ai dormi cette nuit ou enfin le reste de la nuit. Je n'ai pas fais de cauchemar, une nuit sans cauchemar comme si c'était possible pourtant ça l'est. Il avait raison, j'ai réussi à dormir. Ca doit être une coïncidence, non ? Juste une nuit comme ça, juste parce que j'étais fatiguée, stressée et perturbée ? Rien qu'une coïncidence, rien qu'une fois. Je suis sur que si demain, je redors avec lui, ce qui n'arrivera pas, je n'arriverai pas à dormir. Rien ne peut stopper mon cauchemar, je le sais, je le sens. Demain, il reviendra plus puissant et plus traumatisant. Je prends une douche longue et chaude avec de la musique pour éviter d'y penser. Au bout d'une heure, après avoir déjeuné et m'être habillée, je sors de l'appartement. En fermant la porte derrière moi, je me sens mal à l'aise et un peu honteuse, comme si je n'assumais pas d'avoir accepté de dormir avec lui. J'ai l'impression que le fait de partir, de m'échapper comme on échappe à un coup d'un soir va se répercuter sur la suite de ma journée.  Durant le trajet en métro, je repense à ce que j'ai fais. Comment ai je pu dormir avec quelqu'un que je ne connais pas. Pourquoi lui avoir succomber si facilement ? Pourquoi je n'arrive pas à me débarrasser de cette sensation au creux de mon ventre.

            J'arrive à l'université et retrouve Abby assise devant la grille. Alors que je m'approche, je vois qu'elle n'est pas toute seule. Elle est accompagnée d'un jeune homme, un adolescent. Je m'approche un peu plus et découvre mieux son visage et son corps. Il est grand avec des cheveux châtain clair assez longs retenus dans un bonnet, bien que nous soyons encore en été. Il a une grande bouche et un nez droit, il a aussi deux petits yeux foncés d'un bleu surprenants. Il porte une chemise rayée de bucheron, et un jean noir. Il tient dans sa main sa veste en cuir noir. Quand je m'approche, je l'aperçois soulever son bonnet et replacer ses cheveux mi -long qui commençaient à lui tomber sur les yeux.

-       Jordy ! m'appelle Abby

-       Salut, moi c'est Cody. Se présente le jeune homme en me tendant la main lorsque j'arrive à leur hauteur.

            Il se met à sourire de toutes ses dents et je découvre sur son visage deux fossettes de chaque côté de ses joues.

-       Moi c'est Jordy. Dis je en serrant sa main.

-       J'avais compris, mais ravi de te rencontrer.

            Abby nous regarde avec un regard interrogateur, au départ je ne comprends pas pourquoi mais je me rends compte que ma main est resté dans la sienne. Je retire ma main rapidement et leur lance d'un sourire gêné. Cody se met à rire, d'un rire franc presque mélodieux. Il y a quelque chose de bizarre avec ce garçon comme s'il mettait familier. Je crois que c'est la journée du souvenir imprécis.