Ces yeux. Ils me frappent et me réconfortent en quelques instants mais je me rends compte que ces yeux sont partis sans dire un mot. Je me rend peu à peu compte qu'il est en face de moi, je croyais ne jamais plus le recroiser et il est là et il me regarde innocemment alors qu'on sait lui et moi que la situation est tout sauf innocente. Au lieu de me laisser aller et de redescendre la pression qui pulse dans mes veines, je me tends encore plus et lui tenir tête.
- Non, j'en reviens pas c'est toi. C'est ça alors, c'est ça ce que tu fais qui te cause toutes ces blessures. C'est à cause de ce mec que j'ai eu une plaie pareille chez moi ?
- Jordy. Dit il en s'avançant vers moi.
- Non ! Je t'interdis de prononcer mon nom. Tu ne m'as même pas trouvée assez digne pour savoir le tien alors ne prononce pas mon nom.
Je sens la colère monter par chaque pores de ma peau. Je vois rouge, il est devant moi comme s'il n'avait pas disparu. Il est là à me regarder alors que quelques minutes plus tôt, il parlait avec le type qui essayait de me violer, comme si c'était normal de le connaître. J'ai failli me faire violer et je ne sais pas ce qui me dégoute le plus entre les mains de l'autres enfoiré sur moi ou d'avoir découvert qu'il bossait pour le mec que j'ai soigné et hébergé. La colère prend possession de mon corps et avant que je ne m'en rende compte ma main percute sa joue. Ma main reste suspendu dans les airs quelques instants alors que ma gifle le fait reculer. Je fais demi- tour et recommence à marcher. Mais comme je ne peux pas m'en tirer comme ça, l'inconnue se poste devant moi. La colère qui me possédait quelques minutes plus tôt et sortie de mon corps et est directement aller rejoindre le sien. Il me pousse pour que je percute le mur derrière moi et je vois que la rage est entrain de manger ses yeux.
- Tu ne refais plus jamais ça. Hurle t-il en frappant dans le mur contre lequel je suis collée.
Son geste me fait sursauter mais je reste statique en soutenant son regard. Comme si j'avais peur de lui, ce serait lui donner trop d'attention.
- Tu es parti.
- ET ALORS ? hurle t'il en reculant un peu.
- Tu es parti sans rien dire.
- Et alors Jordy ? Nous ne sommes pas amis, on ne se connaît pas tu ne m'aimes pas et c'est réciproque. Tu m'as aidé certes mais ça s'arrête là, si c'est un merci que tu veux alors MERCI mais sinon arrête de te conduire comme une enfant qui s'attache à tout le monde juste parce qu'il lui manque un sentiment affectif ou je ne sais pas quoi.
- Tu...
Ces mots me frappent en pleine tête, comment j'ai pu être aussi bête. Je suis si en colère, le pire dans cette histoire c'est qu'il a raison. Je suis encore une enfant qui ne sait pas comment se comporter avec les gens et encore moins avec lui. Cependant, il n'a en aucun cas le droit de me parler comme il le fait, je suis humaine j'ai des sentiments et j'ai le droit au respect. C'est dégueulasse de remettre ça sur le tapis alors qu'il sait que ça m'atteindrait. Je replace mon sac sur mon épaule et le contourne pour reprendre mon chemin. Je sens les larmes me monter mais j'essaye de les contrôler du mieux que je peux.
- Jordy !
J'ignore son appel et continue de marcher vers je ne sais ou, juste pour échapper à ce quartier de malheur. Je l'entends courir pour me rattraper, une fois à ma hauteur il se plante devant moi une nouvelle fois. Je balance la tête en arrière en soupirant.
- Quoi ?
- Tu ne devrais pas rentrer seule.
- Nous ne sommes pas amis ça ne t'intéresse pas. Dis je froidement.
- En plus tu saignes. Prononce t'il en essayant de toucher ma tempe.
- Ne me touche pas. Déclare je en reculant.
- Qu'est ce que tu peux être chiante.
- Je peux y aller ?
- Non, je suis garé non loin, je te ramène.
- NON ! je ne monterais pas en voiture avec toi.
Je ne lui laisse pas le temps de répondre que j'ai déjà repris ma route.
- Prends ma voiture, je suis connu ici je ne risque rien et je sais ou venir la rechercher.
Je me retourne et me contente de plonger mon regard dans le sien pour savoir si c'est une vraie proposition. Je pèse le pour et le contre dans ma tête, étudiant les options qui s'offrent à moi. En temps normal, j'aurais refusé et je serais rentrée à peine mais je ne peux cacher la peur qui persiste dans mon ventre depuis que je me suis faites agresser. De plus je sens la fatigue monter et embrumer mon cerveau, j'accepte sa proposition et acquiesce pour lui faire savoir. Il me conduit jusqu'à sa voiture, en arrivant devant j'ai un moment d'hésitation et me tourne vers lui pour savoir si c'est une blague. Il ne semble pas se soucier de ma confusion et sors les clés pour la faire sonner, ce qui me permet de comprendre que ce n'est pas une blague. La voiture est une Porsche Carrera S noir, parfaitement garée sur un trottoir délabré. Je sens que je l'aime déjà. Il me tend les clés et commence à partir en silence.
- Comment tu vas faire pour la récupérer ? questionne je avant qu'il ne parte.
- Laisse les clés dans la carrosserie entre les roues et l'habitacle.
Je secoue la tête pour confirmer et m'engouffre dans la voiture. En démarrant, le moteur se met à ronronner et le son mélodieux me fait sourire. Ca fait si longtemps que je n'ai pas conduit que je suis presque hésitante mais je sors de la place et me dirige vers mon quartier.
Bizarrement une fois éloignée de lui, le vide qui me consume depuis quelques jours revient et cette fois il me submerge plus violent, plus dur. Je déteste être contrôlée par mes sentiments comme ça. Je déteste que sous prétexte que je n'ai jamais eu de vrais amis, je fasse trop confiance à tout le monde. J'essayais juste de l'aider ce soir la, mais il a violé mon intimité et maintenant il a quelque chose contre moi. Il sait comment m'atteindre, comment me faire du mal, comment me percer à jour. Je pense que je vais longtemps le regretter.
Sans m'en rendre vraiment compte j'accélère et commence vraiment à rouler vite. Cette voiture est vraiment puissante, elle se conduit très facilement on est comme extérieur au monde qui nous entoure. Mais je me demande comment il peut se payer cette voiture et bosser dans les mauvais quartiers de Brooklyn.
Une fois arrivée chez moi, je gare la sublime voiture sur le parking en rangeant les clés comme il me l'a indiqué. Je monte à mon appartement et pendant un moment je reste à la fenêtre qui donne sur le parking pour surveiller quand il viendra la chercher. Au bout d'une heure j'abandonne mon espionnage et décide d'aller me doucher. Je veux à tout pris me débarrasser de la crasse que je sens collée a ma peau. Je veux oublier les évènements de la journée, je veux arrêter d'être si affecter par les toutes les choses qui se passent dans ma vie en ce moment. Je me sens philosophe sous la douche, je peux penser ou oublier ce qui se passe dans ma tête.
Je sors de la douche entourée d'une serviette épaisse, en passant devant la fenêtre quelque chose me perturbe mais je continue d'avancer. Je reviens de quelques pas en arrière pour revérifier mais c'est bien réel, la voiture n'est plus là. Il est passé. Et encore une fois, il l'a fait dans mon dos. Ca en devient énervant, il se cache comme un enfant. Apres tout c'est tout ce qu'il est, un enfant. Mais je le suis bien plus que lui parce que j'ai pensé qu'il passerait.
VOUS LISEZ
You are my loss
RandomJordy Adams, dix neuf ans arrive à New York City, ville de naissance de son père, pour reconstruire sa vie. Après un grave accident, elle décide de tout quitter même s'il ne lui reste pas grand chose, pour aller s'installer dans la ville qui ne dort...