Jordy Adams, dix neuf ans arrive à New York City, ville de naissance de son père, pour reconstruire sa vie. Après un grave accident, elle décide de tout quitter même s'il ne lui reste pas grand chose, pour aller s'installer dans la ville qui ne dort...
Oups ! Cette image n'est pas conforme à nos directives de contenu. Afin de continuer la publication, veuillez la retirer ou mettre en ligne une autre image.
Je suis tellement fatiguée que mes membres sont lourds et refusent de bouger. La séance intensive de sport d'hier m'a pompée toute l'énergie que j'avais pu rassembler. Les somnifères que j'ai pris hier font encore effet et accentuent cette fatigue qui paralyse mon corps. Alors que je suis toujours à moitié endormie, j'entends une voix m'appeler. Mon cerveau encore embaumé de la nuit n'arrive pas à déchiffrer ce que mes oreilles entendent. Cette voix me dérange et je décide de l'ignorer et de plonger ma tête sous mon drap. Mais se geste me réveille un peu plus ce qui reconnecte mon esprit au reste de mon corps. La voix devient alors plus forte et plus perceptible. D'un coup, des mains viennent s'abattre sur mes épaules, secouant mon corps endolori.
- Jordy, réveilles toi, arrive je enfin à entendre.
J'ouvre les yeux, les paupières lourdes et la vue encore brouillée. Abby se tient au dessus de moi, ces yeux grands ouverts, à la limite de la panique. Je me recule et elle me lâche, je peux alors la détailler, elle est habillée d'une robe noire toute simple et d'un long manteau noir lui aussi. Son maquillage est foncé et elle a attaché ses longs cheveux en chignon haut.
- Qu'est ce qui se passe ? demande je d'une voix rauque.
- Tu as oublié ? Jordy c'est aujourd'hui l'enterrement de Dorian.
Je me lève d'un bond du lit comme piquée par ses paroles. Plus aucune fatigue ne se fait sentir et je suis totalement réveillée. Mon cerveau ne fait qu'un tour et je me précipite vers la salle de bain pour me préparer. J'asperge mon visage d'eau puis me maquille légèrement et attache mes cheveux du mieux que je peux. Je ressors de la salle de bain pour retrouver la chambre désormais vide. Je cherche dans le placard rempli de mes vêtements, pour trouver une tenue, je sors une robe col V. Ils ont vraiment rapportés toutes mes affaires, pense je. Alors que j'ai la tête dans la penderie pour trouver des collants, je tombe sur une veste de costume. Sa veste de costume. Je reste une seconde sans bouger puis la décroche du cintre et l'enfile sur mes sous-vêtement. Je l'ai tellement mise que son odeur ne se fait presque plus sentir. Je serre la veste contre moi et ferme les yeux quelques secondes me rappelant la première fois ou je l'ai mise. Je m'habille puis repasse la veste sur mes épaules et fini par enfiler ma paire d'escarpin noir. Avant de quitter la pièce, j'attrape mon sac en posant ma paire de lunette noire sur le bout de mon nez.
C'est bizarre mais j'ai l'impression de marcher à côté de moi même. Comme dépossédée de mon corps, je ne ressens rien. C'est comme si mon cœur a arrêté de fonctionner depuis hier soir. Comme être un robot bougeant sans conviction. Je ne veux pas y aller mais j'ai besoin de lui dire au revoir.
