Dhampire, Tome 1 : Jagger [Terminé]

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Mise au parfum

Sur le matelas, le corps de Livi épousait parfaitement le sien. Il laissa alors sa main caresser son flanc puis commencer à descendre. Il ne demandait rien d'autre que de pouvoir la caresser sans rien de plus. Mais il sentit Livi se tendre et un éclair de crainte passer dans ses yeux.

Cela fit réellement mal au brun. Il se demandait jusqu'à quel point il venait de perdre tout ce qu'il avait construit avec elle et il ne put que s'en vouloir plus encore, pour son manque de clairvoyance. Plus il y pensait et plus il se rendait compte de tous les indices qu'il avait négligé. C'était Alexane qui lui avait fait part de ce qu'il s'était passé. Il la connaissait très bien et savait ce qu'elle ressentait vis-à-vis de Livi. Il aurait dû prendre du recul au lieu de foncer tête la première.

— Arrête, rechigna Livi en bloquant sa main qui descendait sur ses fesses et en se retournant vers lui. Si tu cherches à me faire te demander de me prendre, tu es en train de perdre ton temps, fait appeler quelqu'un d'autre. Tu peux sortir tous les accessoires tordus que tu as dans ton placard, ça ne changera rien !

— Chut Chaton, je sais, je veux juste te garder contre moi rien d'autre. Je peux t'assurer que je ne tenterai rien.

Il voulut l'embrasser, mais elle tourna la tête. Le souverain ne dit rien. Il laissa une de ses mains se perdre dans ses cheveux qu'il s'était mis à embrasser et la seconde dans son dos sans aller plus loin. Ses bisous se firent de plus en plus insistants, longs et enivrés, si bien que Jagger se sentit durcir. Le brun était toujours étonné de voir à quel point il pouvait la désirer. Il ne s'en préoccupa cependant pas et garda simplement son amante contre lui tout en continuant à lui embrasser les joues, sa nuque et le sommet de son crâne.

Livi finit cependant par descendre sa main jusqu'au sexe du roi sans couronne. Quand elle l'avait senti se durcir contre sa cuisse, elle avait eu peur que le brun ne revienne sur ce qu'il venait de lui assurer, mais celui-ci n'avait rien tenté. Il respectait scrupuleusement ce qu'il lui avait assuré plus tôt, mais elle n'allait pas pour autant lui sauter dans ses bras.

Livi n'était pas quelqu'un qui vouait une véritable haine à quiconque et cherchait à tout prix à se venger, néanmoins elle était quelqu'un de particulièrement rancunier, et il était clair qu'il lui faudrait du temps pour oublier ce que le roi avait fait. Certes Bianca était un vampire et serait sans doute totalement guéri d'ici cet après-midi, mais il avait franchi une limite qu'elle n'oublierait pas. Son acte lui restait encore au travers de sa gorge, elle n'aurait jamais pensé qu'il puisse agir ainsi, mais en même temps à quoi est ce qu'elle s'attendait... Elle se souvint vaguement de ce qui c'était passé ce soir-là lorsqu'elle avait dormi chez sa cousine, mais elle pouvait encore voir son visage fermé et son regard noir.

— Ne leur fais pas confiance. Tu m'entends Livi ? Ne fais jamais confiance à un vampire, lui avait-elle dit.

Livi ne lui avait pas répondu ce soir-là, mais elle savait que sa cousine ne les aimait pas. Elle les trouvait cruels, arrogants, et sans respect pour les différents types de vies qui existaient à travers le monde.

Certains étaient très courts, d'autres très long et les vampires, qui faisaient partie de cette catégorie, voyaient les choses très différemment.

N'importe qui, dans la même situation, aurait trouvé que ce n'était que justice que le suceur de sang ne prenne pas de plaisir, alors qu'il avait fait souffrir l'humaine et que celle-ci était encore incapable de ressentir du plaisir. Ses nombreuses caresses enivrantes, devaient la soulager, mais ce qui devait être la montée du plaisir n'était que de la souffrance à cause de son état.

Jagger était dérouté, il désirait la jeune femme comme jamais. Il aurait voulu la faire crier de ravissement encore et encore, mais il ne le pouvait pas. Le brun n'avait aucun moyen de lui faire plaisir et cela le frustrait. Pire encore, il allait devoir attendre qu'elle guérisse. La seule chose qu'il pouvait faire était de soigner son corps, de limiter au maximum la douleur qu'elle pouvait ressentir. Il la fit donc s'asseoir et lui donna un cachet accompagné d'un verre d'eau, puis sortit la même crème que la blonde avait appliqué à Bianca. Livi avala avec beaucoup de mal, comme à l'accoutumé, le cachet et accepta que le vampire la lui applique. Jagger fit preuve d'extrêmement de douceur, à tel point qu'il eut peur d'appuyer trop fort sur la délicate peau de cette poupée de porcelaine déjà brisée que représentait la blonde. Le souverain appliqua la crème consciencieusement tout en embrassant Livi. Elle n'avait toujours pas dit un mot depuis le début, enfin jusqu'à maintenant.

— Est-ce que tu t'es vraiment énervé parce qu'elle n'était pas moi ? Demanda Livi au bout d'un certain temps.

Il ne s'attendait pas à ce qu'elle lui demande ça.

— Je ne l'ai fait venir ici que pour savoir si le plaisir que je prends à coucher avec toi, venait uniquement du fait que ce soit toi ou de ton corps plus fémininement humain dans lequel je me laisse aller avec retenue, pour ne pas risquer de te blesser. Il ne m'a pas fallu 5 minutes pour avoir ma réponse et donc elle ne possédait plus aucun intérêt à mes yeux. Elle n'a pas tenu la comparaison deux minutes et j'en suis venu à la haïr de plus en plus à chaque fois qu'elle continuait de perdre des points en agissant exactement comme l'aurait fait un vampire normal.

— Tu veux dire à chaque fois qu'elle t'a dit oui ? Dit la blonde moqueuse.

— Je veux dire au moment où elle est arrivée et que je n'ai pas été ébloui par sa beauté, lorsque j'ai vu la résignation dans son regard, quand elle m'a dit être là pour me servir, à l'instant où j'ai dû me branler avant d'entrer en elle parce que la préparer n'a pas suffi à me donner vraiment envie d'elle, et aussi lorsqu'il m'a suffi de penser à toi pour que la prendre devienne intéressant.

Il lui avait avoué cela avec un naturel si effrayant qui troubla Livi.