Dhampire, Tome 1 : Jagger [Terminé]

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Supériorité vampirique

— La salle d'étude c'est par là, articula Livi en pointant la salle de cours du doigt.

La veille, les amants et les concubins avaient essayé de nombreuses tenues et avaient improvisé en un mini défilé de mode qui c'était soldé par une dispute ombrageuse entre Kaezer, Mona et Alexane. La vampiresse brune était apparue en plein milieu de leur défilé et comme ils le craignaient tous, cette dernière s'était emportée. Si les amants restaient à leur étage et ne discutaient pas avec les concubins, s'étaient parce que ces derniers ne souhaitaient pas leur adresser la parole ; mais surtout à cause d'Alexane. Il arrivait qu'Aramis, Mona, Héliette, Lénaelle, Klaus et Kaezer croisent Joris et les jumelles, seules dans les couloirs, et ils se disaient bonjour avec une petite risette sur le visage. Ce n'était pas une folle accolade qui ferait d'eux les meilleurs amis du monde, mais c'était un salut qui avait de l'importance. Grâce à cela, les amants savaient que les concubins prenaient conscience de leur existence. À vrai dire leur éloignement venait d'autant d'Alexane que du protocole du roi mis en place pour la Bulle.

La vampire brune leur avait bien fait comprendre que les amants n'avaient rien à faire ici, ce que Lénaelle avait contredit. La réplique acerbe d'Alexane déplut fortement à Mona qui répliqua. Évidement Livi n'avaient pas tenu sa langue dans sa poche et s'était permise de lui répondre aussi agressivement qu'elle le faisait. Livi pensait qu'Alexane ne l'avait jamais aimé, mais avec cette dispute, elle savait maintenant qu'Alexane avait, en plus, un véritable problème avec Lénaelle.

LA querelle s'est transformée joute verbale à qui veut bien l'entendre, puisqu'ils hurlaient littéralement. Mona avait fini par balancer une chaise et l'intendante était venue ajouter son grain de sel, amplifiant la prise de bec vampirique. Livi n'avait rien dit. Impuissante face aux crocs sortis, elle s'était contentée de les observer, comme les jumelles, Lénaelle, Héliette, Joris et Klaus. Les couturiers tentaient de calmer les vampires féroces et bizarrement celui qui eut le dernier mot fut l'horloge. Lorsque l'horloge du cadran raisonna tous les vampires cessèrent leur mouvement. D'un seul geste, ils avaient tous regardé l'horloge.

C'était l'heure de manger.

Ils avaient tous remballé leurs crocs pour aller manger. Livi compris alors la raison de leur emportement, ils avaient faim. N'importe qui doué d'intelligence savait qu'il ne fallait pas embêter un vampire affamé. En plus, il y avait du sang frais pour boisson aujourd'hui. Livi, elle, eut droit à quatre feuilletés aux légumes, chantilly à la mousse de jambon de Bayonne et Tapas Istara. Un bien long nom pour quatre pauvres petites portions déposées dans son assiette. Étonnement ce petit plat fut amplement suffisant pour son estomac qui ne réclama pas d'avantage de nourriture. C'est donc la peau du ventre bien tendue que Livi s'était couchée. Les filles l'avaient rejoint aux douches puis avaient continué leur discussion dans le salon, là où elle s'était endormie sans le vouloir.

La blondinette s'était réveillé étonnement bien, même si quelque chose trottait dans sa tête. La veille, Jagger lui avait souri un peu trop mystérieusement. En premier lieu, elle pesait qu'il s'agissait de la surprise des jumelles qui venait peut-être de lui, mais en discutant avec elles, elle avait appris que le souverain n'était même pas au courant de cela.

En somme, Jagger trafiquait quelque chose d'autre ; elle pourrait le parier.

Ce fut donc avec un esprit persuadé qu'il allait se produire quelque chose aujourd'hui, que la blonde avait pris son petit-déjeuner, puis son repas, avant de s'orienter vers sa salle de cours. Jagger l'attendait bien devant la porte de la salle d'étude, désormais c'était lui son professeur, seulement il était vêtu de sa tenue de sport, comme l'appelait Livi. Elle le voyait peu de fois avec, mais à chaque fois qu'il l'avait sur le dos, il se rendait à l'entraînement de l'équipe 1.

Le brun n'avait pas ouvert la salle de cours, à la place, il l'invita poliment à le suivre.

— La salle d'étude c'est par là, articula Livi en pointant la salle de cours.

— Pas aujourd'hui, suis-moi.

Sans un mot de plus, Jagger la tira jusqu'à l'extrémité du couloir. Là, il la fit grimper sur son dos et lui demanda de retenir sa respiration avant de se déplacer à la vitesse vampirique. Livi ne fit pas que retenir sa respiration, elle avait aussi fermé les yeux sous la vitesse, c'est donc sans savoir quel chemin ils avaient emprunté qu'elle se retrouva dans une grande salle. La pièce tirée toute en largeur et éclairée par des points luminescents au plafond avait presque un air féerique. L'ambiance n'avait rien d'enchanteur, des échos de lames s'entrechoquant, des craquètements d'os et des grognements retentissaient, alors que la blonde ne voyait pas grand-chose. Située dans une petite salle, une vitre se dressait devant elle. Depuis cette position, elle voyait les murs percés de trous, de clous et de poignards. Il y avait aussi des ombres qui se mouvaient bien trop rapidement pour qu'elle puisse savoir ce qu'il se passait. Elle aperçut tout de même un être s'écrasant brutalement au sol. Celui-ci sortit ces crocs en entendant l'os de son épaule se déboîter. Livi grimaça. Sans une once de douleur, le vampire le remit en place d'un geste sec avant de se jeter sur son essayant.

— C'est...

— L'entraînement de l'équipe 1, certifia le souverain, juste dans son dos.

Livi n'avait pas besoin de se tourner vers lui pour voir le sourire de vainqueur qu'il avait.

— Dis-moi que le replay en ralenti est disponible... Souffla-t-elle.

Les mains portées en coupoles autour de ses yeux, le nez contre la vitre, Livi essayait de percevoir ne serait-ce que la totalité d'un corps, mais rien à faire : les vampires étaient bien trop rapides. Jagger lui tendit une paire de lunettes qu'elle mit, et tout devint plus net. Elle pouvait enfin voir les guerriers aux crocs aiguisés. Les membres de l'équipe 1 étaient là, elle les reconnu facilement grâce à leur brassard argenté accroché à leur bras, avec des novices, bien moins expérimenté. Aucun d'eux ne prenait de gans avec les plus jeunes, au contraire, c'était avec d'un plaisir sans nom qu'ils mettaient au tapis les jeunots. Néanmoins, l'un d'eux réussit à faire trébucher son senior. Ce dernier eut une risette discrète, sans doute fière de sa progression, mais le jeune articula quelque chose qui ne lui plut pas. Le membre de l'équipe 1 se dressa devant lui.

— Deux cents pompes, jasa-t-il, et que ça saute.

— Quoi ?

— Tu es sourd peut-être ? Fais-moi deux cents pompes, plus vite que ça. Les muscles ne s'inventent pas, ils se développent, lilliputien. Et je préfère te prévenir, puisque tu aimes faire le malin, si tu lâches tu recommences à zéro.

Pas très loin d'eux, un petit atelier aux maniements des armes se tenaient. Une fois de plus, tous les niveaux étaient perceptibles. Deux membres de l'équipe 1 gérait cet atelier et si l'un se contentait de lever les yeux au ciel ou de hocher la tête, l'autre se permettait tout commentaire. À vrai dire il n'était même pas encourageant et trouvait toujours quelque chose à redire. Si elle avait été à leur place, elle aurait sans doute craqué... Mais le plus impressionnant fut, lorsqu'ils faisaient les démonstrations. Il n'y a pas à dire, l'équipe 1 était tout simplement monstrueuse. Pourtant cela n'effraya pas Livi. Elle était juste impressionner, pour un peu elle apprécia même l'ambiance.

— Voilà pourquoi tu ne t'en iras jamais d'ici, souffla Jagger à son oreille avant de commencer son cours, en illustrant chacun de ces propos par une démonstration effectué par l'équipe 1 et les novices.