81☀

16.4K 1.5K 126
                                    

Merdier

Oups ! Cette image n'est pas conforme à nos directives de contenu. Afin de continuer la publication, veuillez la retirer ou mettre en ligne une autre image.

Merdier

Livi fuit le regard de Guiseppe

Oups ! Cette image n'est pas conforme à nos directives de contenu. Afin de continuer la publication, veuillez la retirer ou mettre en ligne une autre image.

Livi fuit le regard de Guiseppe. Elle n'avait menti qu'une seule fois au médecin, c'était un jour lorsqu'elle s'était rendue à l'infirmerie après un moment avec Jagger, et celui-ci lui avait durement arraché le pansement qui couvrait les marques de crocs du roi à son cou. Le châtain reconnaissait sans mal un mensonge et il détestait cela.

De toute façon, elle n'eut pas le temps de lui répondre, des coups anormaux frappaient la porte que Guiseppe venait à peine de fermer. Sursautant d'effroi, les deux individus regardèrent longuement la porte qui semblait être sur le point de céder. Pourtant Livi aurait pu jurer que celle-ci était bien trop solide pour le corps pas très résistant des goules.

 — Impossible, souffla le médecin.

Livi lui accorda un court regard avant de rediriger le regard sur la porte. Un énorme trou venait d'être fait au centre de la porte. Une main déchirée s'y frayait bientôt rejoint par d'autres. L'un des monstres réussit à atteindre la poignée qui se baissait et ouvrit la porte.

— Debout Livi ! Debout ! Aboya-t-il alors qu'un corps de goule venait de passer la porte.

Cette dernière ne tarda pas à tomber laissant apparaître les autres qui se poussaient pour passer devant. La jeune femme se releva et s'éloigna rapidement, tirée par le médecin qui lui avait attrapé son avant-bras. Il ralentit quelque peu son rythme de marche en voyant que la blonde avait du mal à suivre, mais il finit par s'agacer. Le médecin jura dans sa barbe avant de s'abaisser et de la prendre tel un sac à patates et d'avancer plus vite. Il ne tarda cependant pas à freiner en voyant des goules arrivées dans la direction opposée.

— Chié, jura-t-il.

Il ne perdit pas une seconde de plus à se demander d'où elles pouvaient bien provenir, et bifurqua à l'angle d'un couloir. Guiseppe posa Livi au sol et lui pointa une porte au loin.

— Continue toute seule par là. Le parhélie est presque fini, mais pas encore, je ne peux pas traverser ce couloir. Va jusqu'au bout, tourne à gauche et prends le premier escalier à droite. Maintenant file, je fais diversion.

Livi buvait littéralement le débit de parole du médecin. Il parlait vite et fronçait aussi les sourcils, lui montrant ainsi qu'il devait sans doute communiquer avec les autres surnaturels du palais.

— Fonce, ne traîne pas, le poussa le vampire qui refit le chemin inverse.

Au loin, Livi entendit les bruissements des goules s'éloigner d'elle et quelques bruits éclater. Elle se demanda bien ce que pouvait faire le médecin qui semblait avoir plus d'un tour dans sa manche. Elle ne lui désobéit pas et se dirigea vers le couloir qu'il lui avait indiqué. Ce couloir se trouvait sous une grande serre de verre, et comme elle l'imaginait, celui-ci se trouvait en plein soleil. Guiseppe aurait été instantanément désintégré qu'il était passé par ici, seulement elle espérait que l'autre chemin qu'elle avait emprunté ne lui fasse pas défaut. Astéria s'était déjà blessée par sa faute, alors elle espérait que le châtain s'en sort sain et sauf.

Aussi vite qu'elle put, elle longea le couloir et tourna à droite. Seulement il n'y avait aucun escalier, aucun couloir, juste une grande place avec un puits au centre des dalles de ciment. Livi jura une nouvelle fois, elle s'était trompée de chemin, Guiseppe avait dit à gauche, et elle avait pris la droite. Et comme si ça ne suffisait pas, elle ne pouvait pas ne pouvait pas faire demi-tour. De pas se faisait déjà entendre dans son dos.

Le regard affolé, elle continua à avancer en tirant les poignées de portes. Aucune d'entre elles ne s'ouvrit et alors que les pas s'approchaient, elle tenta le tout pour le tout. Avec un peu d'élan, Livi prit appui sur le mur et sauta, ses mains s'accrochèrent aussi durement que possible à la poutre murale. Elle balança ses pieds d'avant en arrière, elle fit une bascule et souffla de soulagement lorsqu'elle réussit à s'asseoir. Les poutres étaient assez larges pour la permettre de s'assoir, ou même de marcher. C'est d'ailleurs ce qu'elle fit. Les mains posées sur le mur comme appui, elle avança sur la poutre doucement avant de s'arrêter. Elle était presqu'arrivée au bout quand, un attroupement de goules se forma sous ses pieds. C'était comme si elle assistait à un carambolage de voitures. De nombreuses goules s'agitaient et prenaient des directions opposées. Certaines restèrent dans la cour près du puits, tandis que d'autres remboursaient chemin, deux d'entre elles s'étaient mise à se battre et la plus faible se fit manger. Les goules avançaient vite, même avec les membres moisis.

Le plus étrange dans ce mic mac, fut les étranges gestes qu'elle s'échangeait. Livi le voyait très bien depuis son perchoir. Les goules qui avaient une barre de fer enfoncée dans le crâne, frappaient le dos ou le ventre de leur camarade. Celles qui recevaient un coup sur le dos faisaient demi-tour, celles qui écopaient d'un coup sur le ventre, continuaient tout droit. Les autres, gigotaient sur place, tendant les mains devant elles à la recherche d'une proie.

Livi n'aimait pas ça. Les goules commençaient à s'éparpiller dans le château et c'était quelque part de sa faute. Bien que ce soient Arthur et Astéria qui lui avaient montré le chemin, comme l'avait dit Guiseppe, elle était sûre que les goules étaient sorties par la porte, mais aussi par le chemin qu'elle avait emprunté. Elle grimaça en les voyants et eut un maudit mouvement de recul qui la fit glisser. Elle se rattrapa maladroitement par la poutre de travers, mais la vision de sa jambe pendante fut un délice pour les cadavres ambulants affamés. L'une d'elles chargea immédiatement et attrapa sa cheville. Livi poussa un cri en sentaient ces ongles s'enfoncer dans sa cheville. Tirée par la bête, elle tomba. Son dos cogna sans ménage le sol et elle aperçut la goule se jeter sur elle. Elle repoussa celle-ci avec ses jambes, poignarda la deuxième avec le scalpel de Guiseppe qu'elle avait récupéré un peu plus tôt et fracassa le crâne de la troisième avec la lampe.

Le scalpel de Guiseppe dans la main gauche, la lampe dans la main droite, Livi garda sa posture défensive en grimaçant. Sa blessure à la cheville commençait à la brûler, mais la jeune femme repoussa la douleur. Les goules qui l'attaquaient de face, finissaient au sol. Lorsqu'elle fut certaine d'avoir repoussé l'un de ses adversaires assez loin, elle regarda dans son dos. Elle était entourée de goules, mais celles qui se trouvaient dans son dos ne l'avaient pas attaqué. Elles avaient fait demi-tour, attirées par quelque chose.

L'une des goules au ventre ouvert en profita pour se ruer. C'était trop tard. Livi croisa ses bras au-dessus de son visage dans un réflexe désespéré. La goule n'était plus qu'à 20 centimètres d'elle lorsqu'une main déchiqueta son crâne.

Son sang gicla à la fois sur le mur et sur le visage de Livi. La blondinette essuya énergiquement le sang de sa joue, mais elle ne put se retenir bien longtemps. Un haut-le-cœur la prit une deuxième fois et en moins d'une seconde, elle régurgita en se penchant en avant.

Lorsqu'elle eut fini de tout recracher, elle vit qu'elle venait de vomir sur les pieds de la personne qui venait de la sauver. Livi releva la tête avant de se figer, en voyant le visage du vampire qui regardait ces chaussures qui finiraient à la poubelle.

Elle venait de vomir sur les pieds du roi.

Juste derrière lui se tenait l'équipe 1 au complet, dont le blond de la dernière fois, celui qui faisait la chaise près du bureau de Jagger. Il se tenait droit, sa mallette dans une main et la tête décapitée d'une des goules dans l'autre. Le cœur de Livi lâcha et elle s'évanouit.

Dhampire, Tome 1 : Jagger [Terminé]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant