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Changement de ton

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Changement de ton

— Non, dit le roi d'une voix catégorique en la gardant contre lui

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— Non, dit le roi d'une voix catégorique en la gardant contre lui. Ce soir tu dors avec moi.

Livi ne dit rien, passa le drap au-dessus de sa tête et s'enfouit sous les draps. Elle ne voulait pas le voir. Pas voir de sourire de vainqueur pour avoir réussi à la mettre dans son lit et surtout elle voulait calmer la soudaine douleur qui serrait sa poitrine. Qu'est-ce qui lui avait pris ? Elle n'en revenait pas d'avoir apprécié ça. 

Avec surprise, Jagger n'essaya même pas de la tirer de dessous les draps. Elle le sentit sortir du lit et ouvrir la porte. Il avait sans doute dû faire appeler Lucan car elle pouvait nettement entendre ses pas. Le roi revint vite, faisant s'affaisser le matelas sur son côté gauche. Le brun caressa sa silhouette dessinée par le tissu blanc, sans aucun mot. Laissant assécher les larmes et les reniflements qui s'y accordaient.

Lorsque sa respiration devint régulière, Jagger souleva le drap et retrouva le visage de son trésor recouvert par ses cheveux.
Il y passa ses doigts, comme pour les démêler avant de les rabattre derrière son oreille. Il y découvrit ses joues rougies et son regard au loin.
Livi était complètement désorientée. C'était la première fois qu'elle avait mis toutes ses convictions de côtés, et le pire c'est qu'elle avait aimé sentir le corps du vampire contre, lui bichonner la peau, l'embrasser, la serrer entre ses bras, le sentir en elle. La sensation n'avait été gênante qu'un court instant, mais comme l'avait dit Astéria « le reste de nos émotions avaient fait le reste ». C'était bien ça le problème. Elle s'était laissée aller dans ses bras, callée contre son torse, tourmentée. Elle devrait le haïr, mais ce n'était pas le cas. Elle avait envie de recommencer, mais elle préférait avaler sa langue que de le lui dire.

— Je ne serai pas au palais jusqu'à la fin de la semaine, énonça-t-il en la faisant sursauter. Tu es donc libre jusqu'à dimanche.

Livi hocha la tête sans avoir de réelles impressions. Elle ne savait pas si elle devait se réjouir ou craindre son absence. Après tout, la dernière fois qu'il lui a laissé trois jours de libres, un colis suspect avait atterri dans sa chambre et envoyer Astéria à l'infirmerie. Du moins d'après elle, parce que visiblement, ce n'était jamais arrivé d'après les dires des habitants de la Bulle. Elle ne comprenait pas non plus pourquoi est-ce qu'il insistait pour qu'elle n'en sache rien. Livi n'allait pas chercher à trouver les coupables, elle voulait juste qu'il lui dise ce qu'il s'était passé. Mais même ça, il refusait de le lui dire. Elle ne comprenait pas ces actions. Il disait quelque chose te finissait par en faire une autre. Comme lorsqu'il lui avait fait rendre ses affaires, tout sauf son oreiller. À quoi tout ça rimait-il ?

Jager lui baissa sensuellement la joue puis se rhabilla. Elle se leva pour faire de même et grimaça en ressentant une douleur sourde mais surtout en voyant son sperme sur sa cuisse. Jagger aperçut sa grimace et lui tendit un cachet.

— C'est pour t'éviter d'avoir mal. À moins que tu ne veuilles je t'applique une crème, suggéra-t-il.

— Ça fera l'affaire, coupa-t-elle en le prenant à l'aide d'une bouteille d'eau posée sur la table de chevet.

Sous l'œil amusé du souverain, la blonde tenta une cinquième fois d'avaler le comprimer. Elle avait toujours détesté les médicaments, en plus celui-ci laissait un goût âcre dans la bouche et était gros. Elle faillit s'étouffer avec...

— La salle de bain est juste là, sers-toi, ne te fait pas prier. Tu peux faire ce que tu veux, mais ce soir tu dors ici, ce n'est pas négociable. Je serai dans mon bureau si tu veux quoi que ce soit.

Il la quitta sur ces dernières paroles de sa voix calme et basse, ce qui ébranla la jeune femme. Il était reparti comme ça, sans rien lui dire de plus. Livi se dirigea sans attendre vers la salle d'eau. 

Jagger entendit le bruit du jet d'eau dans sa douche, alors qu'il prenait un dossier. Il savait qu'elle s'en voulait d'avoir cédé, elle qui lui avait garanti qu'elle ne se ferait jamais pilonner, pourtant il avait gagné. Comme d'habitude. Il l'avait prévenu : il obtenait toujours ce qu'il voulait. Mais à quel prix ? Elle était maintenant emplie d'une immense culpabilité qui l'étouffait et ça lui paraissait bizarre...

Le vampire savait qu'elle avait peut-être cédé, mais qu'elle ne lui laisserait pas savourer cette victoire. Il savait que c'était risqué de la laisser seule après ce qu'il s'était passé, mais il avait des devoirs qu'il ne pouvait se permettre de laisser de côté. Lucan lui reprochait déjà de passer trop de temps avec la blonde ce qui le faisait venir plus tardivement pour mettre au point certaines choses.

Le roi s'attaqua donc aux deux dossiers qu'il n'avait pas pu finir ce matin, l'esprit occupé par l'image de la blonde qu'il mourait d'envie de revoir. L'esprit léger, il les traita au cas par cas tranquillement lorsque Lucan arriva. Le blond déposa trois dossiers au coin du bureau et se laissa tomber sur le siège face au roi. Il souffla franchement, faisant voler les quelques mèches de cheveux de son front.

Le sénéchal observa le roi détailler le dossier, lui et ses notes, avant de laisser rapidement ses doigts pianoter sur son ordinateur.

— Elle est à côté n'est-ce pas ? Demanda Lucan en sentant l'odeur de Livi et en entendant le bruit de l'eau.

— Oui, répondit-il tout en déplaçant des fenêtres numériques sur son écran tactile.

— Tu veux que je la ramène ?

— Non.

Lucan haussa un sourcil.

— Elle dort ici...

Lucan se leva de sa chaise.

— Ce soir, précisa le roi gravement. Elle ne dort ici que ce soir.

— Oui et dans quelques jours il faudra que je fasse déménager ses affaires ici, envisagea le sénéchal, les mains sur les hanches, le regard dur.

— Ne dis pas de sottises, elle ne voudra pas s'installer ici.

Du moins pour le moment.

— Tu ne vois donc pas ce qu'il se passe ?

L'index du souverain resta brutalement planté sur la touche entrée. Le blond baissa la tête en avalant difficilement sa salive. Le roi ne supportait pas qu'on élève la voix à son encontre, c'était lui qui réprimandait les autres, pas l'inverse.

— Non. Vas-y dis-moi, articula-t-il froidement.

Ses iris plantés dans les siens, Lucan frissonna en se demandant si cette discussion n'allait pas aller trop loin...

— Tu es distrait depuis qu'elle est arrivée. Tu prends du retard dans tes dossiers, manque des réunions si tu ne m'envoies pas à ta place...

— Serais-tu en train de me reprocher quelque chose Lucan ?

— Je ne te reproche rien, je remarque, corrigea-t-il. Ta manière de faire change, et je ne suis pas le seul à le dire. Les vampires recommencent à murmurer. C'était déjà le cas lorsque je l'ai amené, et encore plus avec le gramophone. Certains conseillers ont commencé à me poser des questions, surtout depuis que tu as déplacé le rendez-vous programmer avec l'Alpha suprême pour passer du temps avec elle. Deux fois. Tu connais leur position sur ce sujet. Klacx a commencé à consulter nos vieux textes sur les relations vampire-humain et Vilardi a interrogé Tinaugus pendant qu'il allait chercher une livraison. Il ne leur a rien dit, comme il l'a promis, mais ces deux-là restent à l'affut. Ils se sont toujours fermement opposé aux Jumelle, ne veulent même pas entendre parler de Joris et ont eu des mots très déplacés envers Alexane. Ils ne feront pas de cadeau à Livi. Fait attention.

Dhampire, Tome 1 : Jagger [Terminé]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant