Dhampire, Tome 1 : Jagger [Terminé]

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Mot inconnu

Livi remit le magazine en place, non sans avoir un goût amer dans la bouche. Le passage sur l'effet mainmise A.B.O.AB était angoissant. 

Sans réfléchir, elle porta sa main à son cou et rencontra le pansement que Guiseppe avait placé sur la morsure du roi. Depuis qu'elle était ici, elle n'avait jamais vraiment cicatrisé à cet endroit, puis qu'il s'agissait de l'endroit qu'il adorait mordre. Combien de fois est ce qu'il l'avait mordu à chaque fois qu'elle le voyait ? Combien de jours avait-elle passé ici ? Elle n'en avait qu'une vague idée ; approximativement deux mois puisqu'elle n'avait eu que deux fois sa période rouge. Mais c'était quelque chose de bien trop évasive pour elle. Livi s'inquiétait de cet effet qui rendait dépendant à la fois l'humain et le vampire. 

Livi se rendit alors réellement compte de ce qui était en train de ce passé. Une fois tous les deux jours au début, Jagger la faisait maintenant appeler une fois par jour, si ce n'étaient pas deux quelquefois. Elle récupérait beaucoup mieux de ses morsures. Avant elle avait mal durant les 4 heures suivantes au cou, et se sentait nauséeuse, comme si elle avait une gueule de bois ; maintenant, il suffisait qu'elle place une lingette froide pendant quelques minutes pour que la douleur disparaisse... Est-ce que c'était son corps qui s'habituait, ou est-ce que c'était Aramis qui la soignait avec ses doigts brillants ? À moins que ce ne soit le venin de Jagger qui faisait cet effet ? Elle l'avait lu dans un des livres... À chaque morsure, le vampire implantait un peu de son venin... Même si Jagger n'implantait qu'une goutte de son venin à chaque morsure, il l'avait mordu suffisamment de fois pour que son corps soit empli de 10 gouttes... Est-ce que son corps arrivait à l'éliminer ou est-ce qu'elle le conservait toujours ?

Livi n'en avait aucune idée. Elle avait de nombreuses questions auxquelles Guiseppe ne répondrait sûrement pas. Elle devait au moins essayer, après tout c'était lui qui avait écrit " risque de mainmise A.B.O.AB " sur son dossier.

Ça la chiffonnait. Dans ses rêves et ses visions, Livi revoyait toujours cette scène où le roi la tuait. Pourtant elle était ici, et les humains, ne reviennent pas à la vie en tant qu'humain... Si effectivement le brun l'avait tué et qu'elle était là, alors il se pourrait qu'elle est des gènes de vampires, ou pire de zombis... Mais cela était incohérent avec l'effet A.B.O.AB qui ne s'effectuait qu'entre un humain et un vampire. Était-elle bien restée humaine ? 

Elle avait bien ressenti quelque chose d'étrange mais rien de très significatif. Elle n'avait aucun trait vampirique ce qui était étrange étant donné qu'elle avait été mordu par Jagger.

Livi quitta le siège et commença à faire les 100 pas, pieds nus sur le tapis de la pièce, sous le regard de Coconut. Ce point était quelque chose de crucial qu'elle se devait de résoudre. Sans ça, elle restait aveugle, elle ne pourrait pas savoir quoi faire, ni même quoi penser... Peut-être pourrait-elle demander à Héliette, ou Joris, bien que la personne idéale, pour répondre à ses questions, restait Aramis. Elle lui avait dit un jour, de venir la voir si elle avait très mal au cœur un jour, alors que Guiseppe n'avait jamais détecté de problèmes cardiaques. Est-ce que la sorcière avait vu quelque chose ? Ça amuserait beaucoup Livi d'avoir des pouvoirs.

Livi expira fortement et retourna s'affaler sur le fauteuil. Ce laissant aller par les balancements du siège, elle relut la partie concernant le faux soleil.

Le paragraphe décrivant le parhélie était extrêmement jouissif, et fit sourire la blonde. Livi tenait là sa chance pour s'en aller et si elle se souvenait bien, Aramis avait écrit ce mot dans la deuxième colonne du calendrier. Le mois de février... Elle avait un peu plus de 2 mois pour parfaire son plan, avant que le jour le plus fatidique de l'année pour les vampires n'arrive. Ils ne pourraient pas sortir, elle pourrait se balader comme elle le voudrait et cerise sur le gâteau : Jagger était incapable d'utiliser ses pouvoirs. La jeune femme ne se voila pas la face pour autant : ce jour-là Jagger ne la laisserait pas seule, la sécurité serait renforcée à certains endroits, et même sans ses pouvoirs, Jagger restait fort, rapide et entouré de gardes bien entraînés.

— Mais qu'elle cruche quand même ! Avait crié sa cousine, Audrey Soizanndis (petite dédicace😉), quand l'héroïne avait lamentablement échoué à s'échapper dans le film. Faut pas être Bac+8 pour faire une évasion !

— Sans blague, avait rétorqué Livi d'un grand sourire moqueur.

— Et bien oui ! Pour t'échapper il suffit d'avoir un briquet ou des allumettes pour créer un incendie, comme ça tu n'attires pas l'attention sur toi. Une carte, pour repérer les sorties, et les clefs pour les portes ! 

Voilà c'était la technique pour s'échapper selon sa super cousine. C'était plus facile à dire qu'à faire.

Livi savait que ce jour-là, elle avait éclaté de rire, mais maintenant qu'elle s'en souvenait, elle trouvait que sa cousine n'était pas si bête que ça. Après tout elle avait déjà la carte, et avec tous les chandeliers et bougies qui illuminaient les couloirs, elle avait de quoi flamber. Il ne lui restait que les clefs pour les portes... Devenir concubine était vraiment une bonne chose, ainsi elle repérait plus de sorties, de portes pour sortir d'ici. Sans compter que parmi tous ces vampires, elle avait un allié qui pouvait l'épauler dans cette fuite.

Il y avait de nombreux risques à ce plan, mais une belle récompense au bout. Elle voulait rentrer chez elle, reprendre son travail et retrouver sa famille. 

Livi reposa les feuilles comme elle l'avait trouvé, et continua sa lecture. Sur le verso de la troisième page, dans la catégorie nature, Guiseppe avait inscrit "humaine" et la main de Jagger ajouté un mot.

Même si son écriture était étrange, Livi réussit à trouver le mot dans le dictionnaire, mais il n'y avait aucune transcription. La définition était la même que le mot. La jeune femme posa son poing contre sa joue, elle ne savait pas comment ça se prononçait, ni comment ça se lisait. La phonétique de ce mot n'était pas écrit.

— C'est quoi ce mot ? Souffla-t-elle longuement.

Elle ne connaissait pas ce genre de surnaturel. Il y avait les loup-garou, les vampires, les doppelgänger, les fantômes, les sorciers, les sirènes, les elfes, les satyres, les centaures, les gorgones, les gofeips ... Mais ça...

— Ça se lit dhampire.

— Dhampire ? Et c'est quoi ça ? Interrogea l'humaine.

— Un mi-humain -mi vampire.

— Ah d'accord je vois, fit-elle.

Livi cessa de tourner dans le siège et se figea.
Merde... Elle n'avait pas entendu de bruits de pas, ni la porte s'ouvrir et pourtant elle venait de se faire prendre. Et pas par n'importe qui, le souverain en personne. En faisant semblant de rien, Livi sifflota en rangeant les dossiers dans le premier intercalaire, sans lui accorder le moindre regard.

— Livi, gronda-t-il dans son dos.

— Le numéro que vous avez demandé n'est pas attribué, veuillez laisser un message après le bip, chantonna-t-elle.

Le roi attrapa brutalement le dos du siège et le tourna pour qu'elle lui fasse face. Son action arracha un petit cri à Livi, qui s'accrocha à l'accoudoir. Relevant la tête, la blonde retrouva devant elle Jagger qui la dévisageait, les bras croisés sur le torse.