Dhampire, Tome 1 : Jagger [Terminé]

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Saveur Citron

Quoi qu'il en soit, Livi avait été fière de son coup, bien qu'elle avait été troublé par ce qu'il lui avait dit. Comme elle le pensait, Jagger ne lui avait pas répondu et l'avait laissé s'en aller, frustré de ne pas avoir pu partager un moment au lit ensemble. Ça lui apprendra, et puis ce n'était que justice après ce qu'il avait fait. Elle avait donc regagné sa chambre en compagnie de Lucan, d'un air tranquille. Lui aussi semblait de bonne humeur, mais quand elle lui demanda pourquoi, il se contenta de hausser les épaules en lâchant un "j'avais raison". En cadeau, il lui donna un bonbon qu'elle n'avala que le lendemain avant d'aller à la bibliothèque.

Après une petite mésaventure qui avait amusé Klaus, Livi se retrouva à la bibliothèque, qui ressemblait maintenant à un site de fouille archéologique, avec Coconut sur ses cuisses et une BD. Elle n'avait pas pris le risque de reprendre les livres qui l'intéressaient parce qu'il y avait trop de monde cette nuit. La cuisinière et Tinaugus étaient en grande conversation télépathique devant un des livres ancien, Kaezer s'était installé dans la section philosophique, tandis qu'Héliette et Amos dévoraient chacun dans un coin un livre nouvellement reçu. Il y avait aussi Aramis qui avait déplacé les meubles des livres de H à K et de R à T pour retirer chaque latte du plancher. Apparemment, elle y avait mis quelque chose en dessous mais elle ne le retrouvait pas. Elle était aidée par les jumelles. En cadence elle soulevait des planches sur lesquelles Aramis passait un doigt rose de magie, avant de les redéposer en faisant attention à ne pas écraser une des plantes de Guiseppe. Ce vampire-là éparpillait un peu trop de plante partout. Il y en avait une dans les toilettes, une autre dans une flûte traversière qui ne servait plus, quatre dans le grand salon et quelque une sous le plancher de la bibliothèque.

Les deux sœurs soulevaient les planches, changeaient de posture, soufflaient fortement et arrangeaient leur mèche de cheveux derrière leur oreille, en même temps. Livi avait l'impression de voir une personne et son reflet, assis face à elle. Si Livi arrivait à les différencier, c'était en grande partie grâce à leur vêtement et leur coupe de cheveux. L'une avait souvent les cheveux attachés, contrairement à l'autre. Mais bien d'autre chose les distinguaient. Elles n'avaient pas exactement le même visage. L'une avait une tache de naissance sur la joue gauche, l'autre elle avait un signe au coin de son œil gauche. Et puis elles avaient toutes deux une manière différente de s'exprimer. Celle au visage naturellement joyeux, rigolait souvent, la deuxième, au visage naturellement boudeur, râlait un peu plus.