Dhampire, Tome 1 : Jagger [Terminé]

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Jalousie

Lorsque Jagger avait fait convoquer Livi dans son bureau, Lucan lui avait conseillé de se calmer. Même lui avait deviné qu'il avait les nerfs à vif. La veille, le sénéchal avait soufflé de soulagement lorsque le roi lui avait annoncé le sujet de la conversation. En faite Jagger n'avait pas vu qu'il lui avait piqué un bonbon, mais évidemment Lucan s'était empressé de s'excuser pour cela, le faisant alors deviner son vol de sucrerie. Jagger avait lui aussi soufflé. Lucan et les bonbons c'étaient une grande histoire d'amour. Le blondinet en avait toujours sur lui, et lorsqu'il n'en avait plus et que les boutiques étaient fermées, il lui arrivait de lui en piquer dans sa réserve. Heureusement qu'il n'avait pris que ce bonbon de gelé et pas la sucette.

Sa sucette...

Les deux vampires s'étaient parlés, d'ami à ami. Le débit de parole du roi excellait le nombre d'aller-retour qu'il faisait en même temps dans la pièce. Silencieux, Lucan l'avait laissé longuement vider son sac avant de se mettre lui aussi à parler.

— Ça devait arriver un jour ou un autre mais, tu vas avoir un problème.

— Avec qui ?

— Joris et Livi.

La discussion s'écoulait au fil du temps. Jagger continua son monologue tandis que Lucan piochait d'autres bonbons à mastiquer entre ses canines, mais au moment de le mettre en bouche le roi le lui avait chipé.

— Tu ne m'écoutes pas, avait râlé Jagger.

— Si si, avait-il assuré sans quitter des yeux le bonbon.

Pour toute chose le brun l'avait alors mis dans sa bouche et l'avait mangé sous le regard boudeur du blond.

— C'était mon bonbon, râla Lucan.

Jagger sourit. Il aimait bien ce petit côté enfantin qu'il avait su garder tout en grandissant, et puis avec ce geste il avait maintenant toute son attention. Ils finirent par se quitter aux alentours de midi. Jagger s'était alors allongé sur son matelas. Un bras posé sur les yeux, il avait laissé échapper un long soupire. Il avait clairement compris que ce jour-là, il ne dormirait pas. L'image sans cesse des larmes longeant la joue rouge de Livi, qui avait la lèvre légèrement fendue, lui revenait en mémoire. À chaque fois qu'il fermait les yeux cette image apparaissait telle un flash. Il s'en voulait. Il n'aurait jamais dû s'emporter de la sorte, ça ne lui ressemblait pas, mais ses nerfs d'acier avaient cédé une seconde. Il n'avait pas voulu la blesser.