Dhampire, Tome 1 : Jagger [Terminé]

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Livi se retint de vomir sous cette image et dirigea la lumière de sa lampe en direction du corps qui était tombé dans un bruit poisseux. Le haut de son crâne avait été découpé par la passerelle et suintait, tandis que le reste, soit la majeure partie du corps de la goule était retombé au sol. Les autres goules n'hésitèrent pas à se jeter sur le corps disloqué de leur consœur. Se poussant les uns les autres, les corps ambulants s'acharnaient dessus. Certains s'étaient jetés sur la cervelle à l'air, d'autres avaient préféré commencer par les jambes, une autre s'était contentée de ne manger que les ongles. Livi faillit vomir en les entendant avaler ce qu'ils avaient en bouche.

Immonde...

Livi ne resta pas là une seconde de plus, elle orienta la lumière de sa lampe vers la sortie et commença à courir. Ses jambes s'activèrent au fur et à mesure que la porte d'entrée se rapprochait d'elle avant qu'elle ne s'affale au sol. La passerelle avait subitement tremblé, la faisant trembler elle aussi. Regardant dans son dos avec la lampe, elle fut prise d'horreur en voyant des goules sur le pont.

D'où venait-elle ?

Livi eut la réponse en voyant une autre masse s'écrouler sur le pont et causer un autre tremblement. Elle était tombée du plafond. Levant sa lampe, elle découvrit un autre groupe de cadavres ambulants s'agiter là-haut. Ce qu'elle avait pris pour une toile n'était en réalité qu'un attroupement de ces êtres sans âmes, retenus par un filet sur lequel ils s'acharnaient avec leurs dents et leurs mains.

Merde !

D'un seul jet, Livi fit volte-face et braqua la lampe en direction de la porte. De grandes enjambées, elle atteignit le verrou de la porte. La blonde tira comme une folle sur la porte qui refusait de s'ouvrit.

— Aller ouvre-toi !

La porte de fer vibra sous ses assauts et bientôt elle se mise à cogner l'obstacle avec des coups d'épaule. La fréquence de ses coups augmenta au fur et à mesure que les goules s'approchaient dans son dos. Livi n'avait pas le courage de les regarder tant ces bêtes la dégoûtaient, mais elle entendait parfaitement leur souffle se rapprocher. 

— Ouvre-toi !

Des cris de désespoir s'échappèrent de sa bouche lorsque des larmes dévalèrent ses joues. Si personne ne venait lui ouvrir, elle allait mourir dans cet endroit ; et ça elle ne le voulait pas. Elle ne voulait pas mourir ici. Pas aujourd'hui, pas maintenant, pas comme ça.

Voyant un pied dans sa zone de vision Livi se retourna, le dos appuyé contre la porte, la gorge sèche, la dernière image qu'elle aperçut fut celle de la goule prête à se jeter sur elle. D'un réflexe naturel, elle jeta les objets qui se trouvaient dans ses poches qui ne réussir qu'à éloigner les goules. Elle saisit en dernier la lampe et asséna une droite avec. La goule recula, trébucha vers le bord de la passerelle et tomba. La deuxième qui se jetait sur Livi reçut un coup de pied dans le ventre. Ce geste l'expulsa en arrière et elle s'encastra contre une autre goule qui tomba sur son poids. Une troisième, qui les avait contournées, se jeta sur elle, toute dents dehors. Livi elle se protégea avec ses avants bras et attendit.

Elle ne ressentit rien, pas la moindre égratignure, pas la moindre douleur, mais une substance froide et poisseuse aspergea sa joue. Du sang venait d'atterrir sur sa peau. La jeune femme se figea un instant et tout alla très vite. De la lumière jaillit dans son dos et un scalpel se planta en plein milieu du crâne de la goule qui s'effondrait. Livi retira la lame du crâne de la bête et s'éloigna. Les goules les plus proches dévorèrent la goule au sol tandis que les autres avancèrent toujours en sa direction. Une main ferme et rugueuse attrapa son bras et la tira fermement vers la lumière de la porte ouverte.

La jeune femme se retrouva sur le carrelage blanc du couloir du palais. Quelqu'un avait finalement ouvert la porte. Quelqu'un avait finalement entendu ses paroles et était venu lui porter secours. Le souffle court et particulièrement rapide, Livi leva le regard vers la personne qui la tenait toujours aussi fermement, et d'un geste éperdu elle l'enlaça. Le vampire ne répondit pas à son étreinte. Au contraire, depuis sa hauteur il la regardait d'un air neutre. Il l'avait attrapé avec plus de force qu'il le voulait, la marque de ses doigts était visible sur sa peau, mais le plus étonnant étaient le sang nauséabond qui colorait sa chaussure droite. La respiration de Livi et son pouls étaient bien trop rapides pour quelqu'un qui se gambadait. En plus elle transpirait.

— Je n'ai jamais été aussi contente de te voir, souffla-t-elle en enfonçant sa tête dans son cou.

Ce geste n'était pas convenable en vers lui, mais contenu de la situation, la blonde n'avait pas vraiment réfléchi.

— Tu n'as rien à faire ici, vociféra le châtain en la repoussant.

Livi ne le contredit pas. Astéria et Arthur avaient eu raison, ce chemin menait au jardin sud, seulement ils avaient oublié d'omettre les goules sur le passage. Ou peut-être l'ignoraient-ils ? Après tout Astéria, lui avait dit qu'elle n'avait jamais fait par là pour entrer au palais.

— Qu'est-ce qui t'es passé par la tête ?! Te tu rends compte de ce qu'il se serait passé si c'était le roi t'avait trouvé là ?

Le ton du médecin était rempli d'amertume et dur comme la pierre. En soi, il avait raison, elle n'avait rien à faire là. Livi releva son regard vers Guiseppe. Il avait les pupilles rouges et les canines dehors.

Il fit alors une drôle de tête et Livi mettrait sa main à couper qu'il était en train de prévenir Jagger.

— Tu n'as rien à faire ici, ces couloirs sont privés. D'ailleurs, comment as-tu réussi à entrer ? Personne ne peut ouvrir cette porte sans les clefs et c'est moi qui les ai, fit-il froidement.

— Qu'est-ce que ces choses font là-dedans ? Demanda-t-elle.

— Ce n'est pas ce que je t'ai demandé, coupa-t-il sèchement. Te rends-tu compte du temps depuis lequel nous te cherchons ? Le roi a failli tous nous tuer en ton absence. Où étais-tu ? Et comment as-tu réussi à entrer dans cette salle ?

Livi eut un regard perdu. Tuer ? Guiseppe ne faisait pas partie des vampires présents dans leur abri. Il n'y avait que Tinaugus et Vasco, les autres membres du personnel et Otis étaient ailleurs. Jagger avait-il fouillé les autres abris avant de la chercher ? À moins qu'il n'ait prévenu tout le monde de sa disparition ? Astéria lui avait dit qu'il était capable de lancer tout le monde à sa recherche. Elle remarqua alors que les bruits ne raisonnaient plus dans l'enceinte et que, même s'ils se tenaient à l'ombre, la luminosité du soleil déclinait. Combien de temps avait-elle passé sous terre ? 2h s'était-il déjà écoulé ? Peut-être pas, il y avait encore des toiles étendues dans les couloirs. De nombreux vampires ne tarderaient pas à se retrouver dans les couloirs, sans compter que Jagger les avait envoyé la chercher.

— Reprends-toi et réponds-moi ! Brusqua Guiseppe.

Livi recula, donnant alors plus de distance entre Guiseppe qui commençait à lui faire peur et elle. C'était la première fois qu'elle le voyait aussi énervé. La jeune femme le jugea d'un regard mauvais avant de baisser les yeux en direction de l'herbe. Elle rougit brusquement lorsque le vampire attrapa son visage pour l'obliger à le regarder dans les yeux.

— Écoute moi, c'est important, reprit-il plus calmement en prenant conscience de son agressivité. Si tu as trouvé une nouvelle entrée, les goules peuvent sortir par là et se promener à leur guise dans le palais, alors réponds-moi. Par où es-tu entrée ?