Mon maillot, le n°25

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PDV Dylan :

30 minutes. C'est le temps qu'il reste avant le match. Autant vous dire que je suis à la limite de défaillir. 

Je suis actuellement dans la queue VIP devant le stade, et la personne devant moi ne cesse d'avancer et de reculer sans prévenir, ce qui fait qu'elle piétine mes baskets. C'est assez énervant. Vous vous demandez certainement ce que je fais dans la queue des VIP, moi, le petit mec lambda qui paye son loyer avec difficulté et qui n'a pas assez de sous pour cuisiner autre chose que des pâtes ? C'est tout simple : je suis venus ici tellement de fois que j'ai maintenant quelques petits avantages comparés aux autres. Et je dois avouer que c'est tout simplement un délice de voir ma file avancer plus vite que celle d'à côté. 

File qui comporte d'ailleurs énormément de filles comparées à d'habitude. C'est plutôt cool, ça casse les codes. Je ne comprends pas cette manie qu'on les parents d'acheter une Barbie à leur fille et un ballon à leur fils. Les filles ont autant le droit que nous d'aimer le foot. Surtout que celles-ci sont à fond. Elles ont toutes les joues maculées du drapeau bleu/blanc/rouge, et l'une d'elle tient même une pancarte avec marqué ''Je t'aime Thomas'' dessus. Surement le nom de son petit copain. Ou du gars qu'elle aime en secret. 

Mes théories fumeuses sur la fille portant une pancarte furent arrêtées quelques secondes plus tard. Et pour cause, c'était mon tour de donner mon billet au guichet. Je tend le bout de papier, le vigile me laisse passer dans le couloir qui mène au terrain et je fonce m'installer à ma place. C'est la première fois que je suis aussi bien placé. Un écran géant est juste en face de moi, et je peux voir tout le terrain de là où je suis. C'est mieux que la fois où j'étais derrière le but des bleus. J'avais mal à la tête à force de fixer le jeu à travers les mailles du filets. 

 Un groupe de filles surexcitées s'installent à côtés de moi, me brisant un ou deux tympans au passage. Elles arborent toutes le même maillot que moi. Un t-shirt de l'équipe de France avec le numéros 25 dessus. Les filles me regardent en souriant, leurs yeux dérivants sur mon maillot. Elles me font peur, je ne vais pas vous mentir. On dirait qu'elles veulent me dévorer ou un truc du genre. J'ai acheté ce maillot car c'était l'un des derniers à être vendus. Comme d'habitude, je m'y était pris trop tard. 

Une grosse voix résonne alors dans le haut parleur, m'enlevant les quelques point d'audition qu'il me reste. Des cris résonnent de tout part, et le mien ne tarde pas à les accompagner. Partout autour de moi je peux voir des drapeaux tricolores s'agiter pendant que la voix annonce que le match va débuter. Une musique démarre, et les équipes rentrent. C'est d'abord les Irlandais qui arrivent sur le terrain, salués par les supporters qui ont fait l'effort de venir jusqu'ici et par les cris polis des français. Nous sommes un peuple bien élevé, que voulez-vous.  

Et c'est au tour des bleus de rentrer sur le terrain. Chaque joueurs est salués par un hurlement collectif qui fait le tour du stade. Tous les français sont debout dans les gradins, levant leurs bras dès que l'occasion se présente. Puis c'est au tour du dernier joueur. J'entends mon cœur battre contre mes tempes tant l'attente est insupportable. Car je sais que c'est le petit nouveau.

-ET MAINTENANT, NOTRE NOUVEAU JOUEUR, THOMAS BRODIE-SANGSTER,
N°25 JOUANT EN...

La voix ne peut même pas finir sa phrase qu'un brouhaha énorme retentis dans le stade. Il m'a l'air très apprécié ce nouveau joueur dis donc. J'ai bien fait de ne pas regarder sur YouTube les vidéo d'entraînement qui ont été faites sur lui.
Sa photo s'affiche sur l'écran géant en face de moi et ma mâchoire se décroche. 

Putain. 

Les hurlements des filles à mes côtés me perforent les tympans. Je comprends mieux la raison de ce taux de féminité incroyablement élevé tout à coup. Thomas Sangster est super bandant. Ouai, enfin, il est agréable à regarder quoi.
En même temps, je comprends l'engouement des filles autour de lui. Il faut dire que ses yeux noirs comme l'ébène, ses cheveux blonds qui volent autour de lui avec grâce, sa fine bouche bien dessinée, son sourire ravageur et sa bouille d'ange ne laisse pas indifférent. Même à moi. 
Wowowo, calme tes ardeurs Dylan. Tu t'emportes. 

Un sifflet retentis, et le match débute dans un grondement sourd. De quoi couper mes pensées peu décentes.

_oOo_

C'est la fin du match. Sur 6 but de la France, le petit nouveau en a marqué 5. Je n'avais encore jamais vu ça. Un véritable dieu !
Ne recommence pas à t'emporter Dylan.
Et puis, je suis plutôt fière de porter son maillot. Maintenant que je sais à qui appartient ce numéros, j'ai plutôt envie de le garder sur moi. 

Est-il nécessaire de vous dire que l'équipe des bleus à gagnée le match ? Elle est d'ailleurs en train de faire un tour d'honneur du stade, saluant les supporters avec leurs mains. Je vois même Paul Pogba envoyer son maillot dans les tribunes. Un sourire fleurit sur mon visage en songeant à la raclée que va lui mettre Didier pour avoir fait ça. Je peux voir le petit nouveau en tête de troupe. Il salué par des ''Thomas je t'aiiiiiiiiime'' de la part de nombreuses de filles. Je les entends de là où je suis. L'équipe arrive finalement face à ma rangée. Les demoiselles à mes côtés se lèvent d'un bond, hurlant comme jamais. Mais moi je reste assit, paralysé. Car, pendant un instant, il me semble avoir rencontré deux pupilles sombres. Ou alors j'ai simplement rêvé. 

Je sors des tribunes pour me diriger vers la sortie. Autour de moi, tout le monde parle du petit nouveau. J'aimerais pouvoir dire qu'il est parfait, mais il y a une tâche d'ombre sur le tableau. Thomas doit avoir du mal avec les penaltys. Dès qu'il fallait en tirer un, il se faisait tout petit et refusait catégoriquement quand on lui proposait de tirer. Une faille dans la cuirasse comme on dit.

- Tu as entendus ça ? La semaine prochaine les français affronte les Allemand.

-Oh la ! Le match va être corsé !

Je tend l'oreille, attiré par la conversation des deux supporters. France vs Allemagne ? Sacré duel. Il ne faut pas que je loupe ça. L'espace d'un instant, je vois mon appartement vide et déserté de meubles pour manque d'argent. Mais cette pensée part bien vite pour laisser place à ma carte de crédit. J'achète un billet pour le prochain match, puis retourne à ma voiture en sifflotant. C'était l'un des meilleurs match auquel j'ai pu assister. Je monte dans ma voiture, enclenche le contact et laisse divaguer mes pensées en même temps que le grondement du moteur. En plus de ça, le petit nouveau est vraiment très doué. A la mention du petit nouveau, l'image de deux orbes noirs prennent place dans mon esprit.
J'en suis sûr maintenant. 

Nos regards se sont croisés. 

Un amour de Footballeur {RÉÉCRITURE}Où les histoires vivent. Découvrez maintenant