Juste un merci

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PDV Thomas :

J'ai tiré.

J'ai marqué.

J'ai fait gagné mon équipe.

C'est aussi simple que ça. Enfin, ça aurait pu être simple. Si je n'avais pas réussis à marquer grâce à l'aide de ce brun. De ce brun possédant des yeux couleur caramel, des yeux que j'ai croisés deux fois aujourd'hui. Je ne sais pas pourquoi je me rappel tant de ce détail (si insignifiant en plus de ça), mais je n'arrête pas de revoir les deux pupilles ambrées du garçon croisant mon regard. 

Des bras puissants m'attrapent et me portent en l'air. Les joueurs de mon équipe m'installe sur leurs épaules en scandant mon nom, en adéquation avec le public. Je peux voir sur chacun de leur visage un sourire victorieux et reconnaissant envers moi. Les joueurs de mon équipe sont vraiment sympa. Ils m'ont tout de suite accueillis quand je suis arrivé dans l'équipe, moi, le petit nouveau tout jeune tout mignon. Quoique, l'un d'eux n'a pas l'air de grandement m'apprécier. Il me lance d'ailleurs un coup d'œil étrange, comme si il se demandait ce qu'il pourrait bien faire pour me faire tomber des épaules de Paul Pogba. Et le nom que je vais vous dire est encore plus étrange, car il s'agit d'Antoine Griezmann. C'est un peu le chouchou de l'équipe, mais c'est le seul qui n'est pas venus me parler ou me féliciter pendant les entraînements. C'est peut-être de la timidité ou je ne sais pas.  

Un mouvement sur ma gauche attire mon regard, m'empêchant de cogiter plus longtemps sur l'autre blond de l'équipe. En tournant la tête, j'aperçois un garçon qui avance vers la sortie d'un pas lent. Il porte un maillot avec le n°25 dessus (mon numéros donc) et se retourne pendant une fraction de seconde pour nous regarder. J'ai le temps de voir deux pupilles caramel. Deux pupilles que je connais bien désormais. Vu qu'elles appartiennent tout simplement au gars qui nous a sauvé la mise. La culpabilité s'insinue en moi comme un poison. Ce mec est l'élément déclencheur de notre victoire, et je ne peux même pas le remercier. Personne ne saura jamais qu'il m'a aidé à marquer, et personne ne doit le savoir, ce serait surement prit pour de la triche. Mais je ne peux m'empêcher de me sentir coupable en le voyant sortir du terrain. Je veux qu'il sache que je lui suis redevable, que je veux le remercier pour son geste. 

A partir de cet instant, mon cerveau s'éteint d'un coup et je saute du haut des épaules de Paul pour rattraper mon brun. Les cris de la foule s'intensifie quand j'enjambe la barrière du terrain sous le regard médusé de mes coéquipiers et des appels de Didier. J'arrive à peine devant le couloir permettant de rejoindre la sortie, qu'une horde de fans surexcités me foncent dessus. Je prends un bain de foule gratuit, et réussis à me défaire de l'emprise des supporters avec l'aide des vigiles. Ignorant les hurlements furieux de Didier contre moi, et des vigiles qui tentent de maintenir le calme à travers la foule et empêchant les fans de me courser, je me précipite en dehors du stade. Heureusement que je cours vite, car j'arrive juste à temps pour voir le garçon se diriger vers sa voiture. Je mets mes mains en porte-voix et hurle :

-ATTEND !!!

Il se retourne avec incompréhension et sa bouche s'ouvre en grand en me voyant courir vers lui. 

-Attend, je répète en arrivant en face de lui, me penchant en avant pour reprendre mon souffle. 

Il me regarde reprendre ma respiration sans rien dire, trop abasourdis pour ça. 

-Je voulais te dire merci, je souffle en me redressant, pouvant enfin voir qu'il a fermé la bouche. 

-En quel honneur, me demande le garçon d'une voix qui se veut certainement naturelle mais qui a une connotation rêveuse, comme s'il sortait d'un songe. 

Un amour de Footballeur {RÉÉCRITURE}Où les histoires vivent. Découvrez maintenant